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[Tribune de Julien Buot] Votre mission, si vous l’acceptez, sera d’agir pour un tourisme responsable en mode collectif

OSS 117 vous connaissez ? 007 n’en parlons pas… mais ODD 17 ? Loin des agents secrets imaginés par Jean Bruce et Ian Fleming, le 17e des 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies invite à agir collectivement dans le cadre de partenariats efficaces entre les gouvernements, le secteur privé et la société civile. Ces partenariats doivent être « inclusifs, construits sur des principes et des valeurs communes, et plaçant au cœur de leur préoccupation les peuples et la planète ».
Amis professionnels du tourisme, qu’attendez-vous ?

De belles synergies sont mises en place de longue date. Et la pandémie de coronavirus a plus que jamais soudé les acteurs et démontré l’importance d’agir groupés pour défendre les intérêts de la profession.

Mais en matière de protection de notre ressource commune – une planète vivante, accueillante et habitable -, certaines divisions sont encore trop profondes et les professionnels mériteraient de se serrer encore plus les coudes pour gagner en lucidité et en efficacité. En osant parfois traverser les frontières entre les différents métiers, les différentes échelles et les différents réseaux. En travaillant de concert avec les pouvoirs publics et la société civile y compris des ONG et des associations comme Greenpeace, The Shift Project, Survival, les Amis de la Terre… En retirant ses œillères pour sortir des « ordres touristiques » pour reprendre la formule de Prosper Wanner. D’indéniables succès sont à saluer (et parfois à relativiser), notamment les alliances entre les EdV, le Seto, ATR, ATD, ADN Tourisme, Atout France, l’Ademe, le Comité interministériel du tourisme, …

A l’échelle européenne avec Ectaa, Necstour, et à l’échelle internationale avec UNWTO ou GSTC, Isto, de nombreuses institutions du tourisme sont aussi en marche sur le chemin du tourisme responsable et croisent leurs regards. Sans opposer tourisme international et tourisme de proximité, comme je me permettais de le recommander dans ma toute première tribune pour L’Echo touristique « La tentation du local« . Ou en suivant les conseils de Caroline Leroy, obsédée du glocal (équilibre entre local et global) et du climax, (sorte de point G du tourisme).

Sans opposer tourisme marchand et tourisme non marchand, en faisant bon usage des hybridations, et des nouvelles technologies. 

Stop aux passagers clandestins et aux aventures solitaires

Comme le disait récemment et fort justement René-Marc Chikli, président du Seto, les « passagers clandestins » sont encore trop nombreux à profiter des actions collectives sans contribuer aux collectifs et s’engager dans les syndicats comme le Seto.

Au moment de passer les rênes de la présidence d’Agir pour un tourisme responsable (ATR) à Antoine Richard lors de l’assemblée générale du 2 février 2023, Vincent Fonvieille a eu cette heureuse formule : « Faire des choses ensemble, collectivement, pour l’intérêt général, c’est puissant et ça donne de l’énergie à chacun.  »

C’est justement le bon moment pour l’association d’ouvrir le cercle au-delà des voyagistes en y associant réceptifs, distributeurs et autres acteurs de l’univers du voyage.

Et je rajouterai que si les aventures solitaires dans la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) comme celles menées par Cap Monde (engagé RSE Afnor), Bleu Voyages (Positive Workplace), FairMoove (calculateur d’impact carbone et social), Horizons du Monde (label Lucie) ou Evaneos et HomeExchange (B Corp) peuvent être innovantes, utiles et intéressantes, il est bien aussi de se  frotter à ses pairs.

Si Double Sens innove aussi avec ses études d’impact, qui lui ont valu récemment un Travel d’Or et un trophée Horizons pour un tourisme durable, c’est en complément d’un investissement sans faille dans le collectif et d’une démonstration de ses engagements à travers le label ATR contrôlé par Ecocert Environnement. Tout comme d’autres grandes marques du tour-operating membres qui ont été jusqu’à l’obtention du label comme Kappa Club, Circuits by Club Med, les Ateliers du Voyage, Les Maisons du Voyage, …

Le tourisme responsable se pratique à plusieurs

De nombreuses autres entreprises, 70 à ce jour, ont déjà bien compris l’intérêt de s’associer autour d’ATR dont l’ADN depuis 2004 est de mettre les professionnels autour d’une même table sur un sujet qui le mérite bien. Comment prétendre agir pour un tourisme responsable en solo ?

Et ATR joue aussi collectif aux côtés du Seto et des EdV, mais aussi à travers le réseau interprofessionnel des Acteurs du tourisme durable (ATD). En impulsant des travaux tels que le livre blanc édité en 2020 et fruit de deux ans de réflexions partagées et d’identification de bonnes pratiques pour mettre l’ensemble des professionnels, tour-opérateurs, mais aussi offices de tourisme, et tous les acteurs de la chaîne du voyage, face à leurs responsabilités dans la lutte contre les changements climatiques.

Autre travail impulsé par ATR en 2020 et livré en 2022 par ATD et ADN Tourisme : le tome 1 du guide des démarches de labellisation pour un tourisme durable, analysant une trentaine de labels sous le prisme des Objectifs de Développement Durable. Un document dont j’annonçais la parution dans cette tribunesur les 50 nuances de vert….

La force du collectif, thème fil rouge de l’édition 2023 de la journée mondiale pour un tourisme responsable a permis de mettre en avant le 2 juin de nombreuses initiatives menées par les acteurs du tourisme responsable.

Dans ce cadre, 30 partenariats ont été dévoilés à cette occasion parmi lesquels ceux mis en place par Beachcomber Tours, Chamina Voyages, Eole Loisirs, Interface Tourism, Planète Production, Reflets d’Ailleurs, Shanti Travel, TUI, Vefe Voyages Educatifs, Vie Sauvage, Voyages d’Exception…

Et au-delà de l’ODD 17 qui invite donc à parier sur les synergies, alliances et autres deals win-win, rappelons enfin que 16 autres objectifs de développement durable sont visés par les Nations Unies.

Parmi eux, l’ODD 16 : « Promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et ouvertes à tous aux fins du développement durable, assurer l’accès de tous à la justice et mettre en place, à tous les niveaux, des institutions efficaces, responsables et ouvertes à tous  ».

Un défi à relever tout particulièrement quand, comme moi, on est convaincu que le tourisme peut contribuer à la paix dans le monde. Encore faut-il le démontrer ! D’autant plus maintenant que la pandémie est derrière nous, que le tourisme se relève, mais que les temps restent incertains et que les pouvoirs publics, qui ont sauvé la filière, attendent une transformation écologique du secteur.

Alors, prêts à relever les manches ? Ensemble ? On se retrouve à Séville du 17 au 19 octobre pour le forum A World For Travel, « grand festival international » de l’ODD 17 ? Et aussi aux Universités du tourisme durable les 21 et 22 septembre à Aix-les-Bains, au séminaire ATR du 27 au 29 septembre en Baie de Somme et au salon IFTM Top Resa du 3 au 5 octobre à Paris !

Julien Buot Directeur d’Agir pour un tourisme responsable (ATR) et secrétaire d’Acteurs du tourisme durable (ATD)

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