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[Net Managers] Bashing du ski et de l’avion : quel impact sur les clients ?

Le secteur du voyage dans son ensemble est pointé du doigt pour son empreinte sur l’environnement et la vie locale. Avec quel impact sur les comportements des consommateurs ?

Sur les réseaux sociaux, l’activité ski est régulièrement attaquée depuis quelques années. Après le trou d’air du Covid, comment résistent les sports d’hiver ? « Nous allons faire notre meilleure année depuis 30 ans, a indiqué Cécile Revol, la directrice générale de Sunweb France, lors de la conférence Net Managers à La Plagne. En termes de clients, nous sommes sur une augmentation de 10% à date, versus l’année dernière qui était record. » Avec un panier moyen en progression, et donc, malgré l’inflation. Au total, Sunweb anticipe ainsi 400 000 skieurs sur la saison, dont 80% de clients étrangers.

Dissonance cognitive

« Il y a une prise de conscience du fait que le monde est en train de changer, a commenté Jean-Charles Périno, directeur marketing de La Compagnie des Alpes lors de Net Managers. Et en même temps, subsiste une forte envie de voyager au sens large, en dépit du tourisme bashing. »

Cette dissonance cognitive se reflète dans la reprise du trafic aérien. Les compagnies aériennes s’attendent à transporter 4,7 milliards de passagers dans le monde en 2024, soit plus qu’avant la crise sanitaire, selon l’Association internationale du transport aérien (Iata). « Les gens voyagent plus, et paient plus cher », a complété Frédéric Pilloud, directeur digital de l’agence de voyages en ligne MisterFly. Les prix des billets d’avion ont augmenté d’environ 30% depuis 2019…

Le facteur prix l’emporte

MisterFly informe les passagers de l’empreinte carbone des vols, en intégrant les fameuses traînées. Avec quelle incidence ? « Cet affichage n’a aucun impact sur leur choix de vols, relève Frédéric Pilloud. Les clients regardent en premier lieu la praticité et le prix. »

Le facteur prix qui l’emporte sur la sensibilité écologique, Siblu l’a également bien identifié. « Dans le camping, nous avons lancé les mobil-homes solaires, a indiqué Jacques Masson, membre du Comex de l’entreprise. Les ventes ne décollaient pas du tout malgré nos efforts importants de communication. Elles ont décollé uniquement quand nous avons appliqué des promotions. »

Environ 77% des Français déclarent vouloir voyager de manière plus durable d’après une étude 2023 de Booking. Sachant qu’il peut exister un fossé entre cette intention déclarée et la réalité. Plus de la moitié des voyageurs (54%) estiment justement que les options de voyage plus durables sont « trop chères ».

Des engagements à maintenir

Pour autant, la Compagnie des Alpes a multiplié ses engagements, et promis notamment de ne plus agrandir ses domaines skiables. « Il n’y aura pas de grand soir de la transformation écologique de la montagne, mais une somme de petites actions », prévient Jean-Charles Périno.

Siblu poursuit également sa démarche RSE, pour ses clients comme pour ses employés. La plateforme B2B de réservation de vols MisterFly aussi. « Nous facilitons la recherche de vols directs, a précisé Frédéric Pilloud. Il faut aider les clients à changer. » Dans cet esprit, MisterFly identifie désormais, dans le processus de réservation, 12000 hôtels avec des labellisations « green » validées. C’est une toute petite partie de son inventaire, mais c’est le premier étage d’une fusée en cours de construction.

Des études montrent que les consommateurs attendent des acteurs du voyage des idées vertueuses, jugées trop peu nombreuses. C’est la voie qu’empruntent plusieurs voyagistes. En témoigne la gamme « Je préfère ne pas prendre l’avion » lancée par Voyageurs du Monde.

Des signaux faibles venant des jeunes

Les nouvelles générations impulsent-elles de nouveaux comportements ? Parmi les moyens de transports utilisés pour se rendre sur leur lieu de vacances, les jeunes Français privilégient nettement la voiture (65%). Suivent l’avion (54%) et le train (35%). Cette préférence résulte notamment des prix du ferroviaire. D’après une étude Greenpeace, le train coûte 2,6 fois plus cher que l’avion sur des trajets européens au départ de la France.

Mais il faut aussi rester très attentifs aux signaux faibles : « Des jeunes ne prennent plus du tout l’avion », a rappelé Arnaud Ameline, COO de Sezane (ex-BCD Travel).

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