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Pour la reprise, MSC Croisières mise tout sur la Méditerranée

Alors qu’une vingtaine de croisières ont eu lieu en Méditerranée depuis l’été, la compagnie de croisières se retrouve confrontée à la deuxième vague en Europe, et aux incertitudes dans le reste du monde.

L’Echo touristique : MSC Croisières a opéré une vingtaine de croisières depuis sa reprise d’activités. La compagnie sait désormais travailler avec le contexte sanitaire actuel ?

Patrick Pourbaix, directeur général pour la France, la Belgique et le Luxembourg : On peut dire que le protocole est désormais rôdé et affiné. Nous l’avons même renforcé avec la seconde vague. Et il fonctionne bien. Evidemment, il n’est pas hermétique à 100%, mais il a été pensé pour qu’on puisse filtrer, sans problèmes, les éventuels cas de contamination ou de suspicion de contamination. Et les autorités italiennes ont validé notre protocole. Malheureusement, la seconde vague est très forte en Europe, en Italie et en France. Par exemple, avec le deuxième confinement, les Français n’ont plus eu l’autorisation de voyager. Nous avons donc dû suspendre les croisières du MSC Magnifica. Nous avons également dû annuler les trois croisières que devait effectuer le MSC Grandiosa pendant les vacances de Noël, à la demande du gouvernement italien. Ils ont eu peur que des Italiens viennent faire la fête sur nos bateaux. Et comme le pays fait face à une seconde vague très forte, nous avons accepté d’annuler ces itinéraires dans un esprit de cohésion nationale. Donc nous pouvons dire que nous savons travailler pendant ce contexte pandémique, et nous savons aussi respecter les recommandations gouvernementales qui s’imposent.

Le marché a répondu à cette offre de croisières, malgré le contexte actuel en Europe ?

Patrick Pourbaix : Nous avons séduit environ 30 000 passagers, dont 3 000 Français, jusqu’à l’annonce du deuxième confinement. Nous avons rempli nos bateaux à environ 50%, quand notre protocole nous autorisait d’accueillir jusqu’à 70% des passagers. La pandémie a donc toujours un impact réel, et conséquent, sur notre activité. L’hiver sera compliqué, c’est certain. Mais nous reprendrons nos opérations en Méditerranée dès le 10 janvier avec le Grandiosa, et le 15 janvier avec le Magnifica.

Quand MSC pourra de nouveau opérer au départ de la France ?

Patrick Pourbaix : L’interdiction des croisières est toujours une réalité, en France comme dans la plupart des pays européens. Néanmoins, des signes encourageants nous permettent d’être optimistes. En France, juste avant la seconde vague, la décision a été prise de confier l’attribution de dérogations aux préfets de région, et plus au gouvernement, comme c’était le cas depuis le début de la pandémie. Dès lors, nous sommes entrés en discussion avec le préfet de la région Sud, Christophe Mirmand. Nous discutons en bonne intelligence, et sans précipitation, avec les différents acteurs de la croisière, et notamment le Club de la croisière à Marseille, qui se montre très actif. Nous discutons d’une éventuelle reprise, la tendance est positive, et la volonté politique est réelle. Nous serons prêts quand l’activité pourra reprendre.

Et dans les autres régions du monde ?

Patrick Pourbaix : Les perspectives de reprise ne sont pas immédiates dans le reste du monde. Dans les Caraïbes, où beaucoup de nos bateaux partent de Miami, nous ne pourrons pas reprendre avant la fin mars, au mieux. La pandémie est toujours plus forte aux Etats-Unis. Nous pourrions opérer dans les Antilles françaises, d’autant plus que la demande est forte pour le marché français. Mais nous ne pourrions pas débarquer dans toutes les autres îles voisines des Caraïbes, qui suivent les directives des compagnies de croisières américaines. Toute la zone est bloquée jusqu’à la fin mars… c’est-à-dire jusqu’à la fin de la haute saison dans la région. En Amérique du Sud ou en Afrique du Sud, nous n’avons aucune perspective de reprise à court terme non plus. Pour l’Asie, nous espérons reprendre la mer à la fin du printemps, et nous sommes encore en discussion avec les autorités des Emirats Arabes Unis. En fait, hormis pour la Méditerranée, nous n’avons aucune visibilité à court-terme.

La Méditerranée est plus que jamais la priorité de la compagnie ?

Patrick Pourbaix : En tout cas, c’est là que la reprise se fera. Le printemps sera un moment pivot pour nous, si la situation s’améliore en Europe et autour du bassin méditerranéen, comme nous l’espérons. Nous serons alors au début de la haute saison, pendant laquelle nous positionnerons une dizaine de bateaux dans les différentes sous-régions de la Méditerranée. Nous sommes donc optimistes, d’autant plus que nous constatons un mouvement au niveau du marché. Notre Black Friday, qui avait valeur de test, a été plutôt probant. On a vu que les passagers se projetaient, pas à très court terme, mais à 5 ou 6 mois. Notre flexibilité, et notamment la possibilité de reporter la croisière jusqu’à 15 jours du départ, nous a permis de concrétiser de nombreuses réservations. Et les clients ont désormais confiance en notre protocole sanitaire. Ils ont compris qu’un bateau de croisière était actuellement l’un des endroits les plus sûrs au monde pour passer ses vacances ».

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