A Venise, le pape met en garde contre les dangers du surtourisme

Avec ce premier déplacement hors de Rome en sept mois, le pape a rassuré sur son état de santé et sa pleine capacité à assurer sa charge. Et ce, quelques semaines après un accès de fatigue ayant suscité l’inquiétude à Pâques.

Sous le soleil, Jorge Bergoglio, apparu souriant et en bonne forme, a honoré un programme chargé. Après une visite dans une prison pour femmes et un discours devant de jeunes Vénitiens, il a rejoint la place Saint-Marc, escorté par une nuée de gondoles voguant sur la lagune.

Sur fond de taxe d’entrée

Citant la « beauté enchanteresse » de la Cité des Doges, François – qui a fait de l’écologie une cause centrale de son pontificat – a énuméré les « nombreux problèmes qui la menacent ». A commencer par le changement climatique, « la fragilité du patrimoine culturel » et le surtourisme.

« Venise ne fait qu’un avec les eaux sur lesquelles elle se trouve, et sans le soin et la protection de ce cadre naturel, elle pourrait même cesser d’exister », a-t-il mis en garde dans son homélie.

Une déclaration qui résonne avec l’actualité. La ville classée au patrimoine mondial de l’Unesco vient d’instaurer une entrée de cinq euros pour les visiteurs à la journée. La destination espère ainsi désencombrer ses étroites ruelles et ponts enjambant les canaux les jours de plus grande affluence.

Biennale de Venise : le Vatican installe son pavillon à la prison pour femmes

Comme à son habitude, le chef de l’Eglise catholique a béni les fidèles à bord de sa « Papamobile », sous les acclamations de la foule.

Le pape était arrivé dimanche à bord d’un hélicoptère dans la cour de la prison de l’île de la Giudecca, qui abrite le pavillon du Saint-Siège à la 60e Biennale d’art contemporain de Venise, François a longuement salué une par une les 80 détenues.

A l’écart des projecteurs et de la foule, ce pavillon, l’un des plus en vue de la prestigieuse manifestation d’art inaugurée la semaine dernière, propose aux visiteurs une expérience immersive et déroutante, où les oeuvres côtoient les barbelés. Jorge Bergoglio a d’ailleurs insisté sur le rôle de l’art pour lutter contre « le racisme, la xénophobie, l’inégalité, le déséquilibre écologique ».

Nouveaux déplacements

En matinée, le pape s’était aussi exprimé devant 1 500 jeunes rassemblés face à l’emblématique basilique Santa Maria della Salute. « Quittez votre téléphone portable et allez à la rencontre des gens ! », leur a-t-il lancé.

Après un temps de recueillement dans la basilique Saint-Marc, François est rentré au Vatican en début d’après-midi. Après Paul VI en 1972, Jean Paul II en 1985 et Benoit XVI en 2011, c’est le quatrième pape à se rendre à Venise.

Depuis sa visite à Marseille en septembre 2023, Jorge Bergoglio n’avait plus voyagé. Une bronchite l’a contraint à annuler son voyage à Dubaï en décembre. Et son état général, de plus en plus fragile, l’a contraint à éviter les déplacements. Le Vatican a toutefois annoncé un ambitieux voyage du pape aux confins de l’Asie et de l’Océanie début septembre.

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