Interdiction de voyager : pour IATA, c’est « fermer la porte de la grange après que le cheval s’est échappé »
Selon IATA la hausse du trafic aérien en octobre est menacée par le variant Omicron. L’association ne veut pas voir naître de nouvelles restrictions de voyage.
Le trafic aérien mondial a continué de progresser en octobre mais les interdictions de voyager pour endiguer la propagation du nouveau variant du coronavirus Omicron « pourraient menacer » la reprise, a affirmé jeudi l’Association internationale du transport aérien (Iata).
Le trafic mondial, exprimé en passagers-kilomètres payants (RPK), s’établissait à 49,4% de ce qu’il était en octobre 2019, en hausse de près de quatre points par rapport à septembre. Cette moyenne continue de cacher de fortes disparités : les liaisons intérieures n’accusaient qu’une baisse de 21,6% quand les liaisons internationales restaient très déprimées (-65,5%), même si toutes deux s’amélioraient.
La situation des grandes plaques continentales est elle aussi restée très diverse : le trafic en Amérique du Nord n’affichait plus qu’une baisse de plus d’un quart (-26,3%) par rapport à octobre 2019, quand l’Europe était à -45,3% et le trafic en Asie-Pacifique, où les restrictions de voyage sont davantage prégnantes, n’était encore que le tiers de celui de 2019 (-66,4%).
Interdiction de voyager : « inefficace » selon Willie Walsh
« Les performances du trafic en octobre confirment que les gens voyagent lorsqu’ils en ont le droit. Malheureusement, les réponses des gouvernements à l’émergence du variant Omicron mettent en péril la connectivité mondiale qu’il a fallu tant de temps pour reconstruire », observe le directeur général de l’Iata, Willie Walsh, cité dans un communiqué.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a jugé dans un document technique que « les interdictions générales de voyager n’empêcheront pas la propagation » de ce variant, ce qui n’a pas empêché de nombreux pays de fermer leurs frontières ou de restreindre les déplacements internationaux. « Les interdictions de voyage malavisées sont aussi inefficaces que de fermer la porte de la grange après que le cheval s’est échappé », selon Willie Walsh, rappelant que « quelques jours après l’identification d’Omicron en Afrique du Sud, sa présence avait déjà été confirmée sur tous les continents. »
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