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Hôtellerie-restauration : Thierry Marx veut lancer un « Booking » à la française

Lassé de voir des entreprises de la nouvelle économie « parasiter » les métiers de l’hôtellerie et de la restauration, le patron de l’Umih veut « reprendre la main » avec la création d’une plateforme de réservation française.

Thierry Marx veut fédérer l’ensemble du secteur pour lancer une plateforme de réservation française, en s’alliant aux autres organisations patronales et à la « french tech », pour « ne pas devenir les serfs modernes des dotcom ». 

« L’objectif des plateformes (comme Booking ou Expedia, NDLR) est clair : capter la marge de nos entreprises en place sur des grands secteurs historiques rentables », a déploré le président de l’Umih en clôture du 71e congrès de l’Umih à Angers.

« Nous sommes debout tôt le matin et terminons nos journées de travail très tard le soir, nous travaillons le week-end, nous prenons les risques en investissant dans des locaux et des fonds de commerce, nous employons près d’un million de personnes en France », a-t-il poursuivi.

« Une alternative à la domination des géants »

« Nous faisons le boulot et des entreprises de la nouvelle économie parasitent nos métiers pour capter nos clients et notre marge, quitte pour certaines à se délocaliser à l’étranger pour payer moins d’impôts », a-t-il ajouté.

« Le moment est venu de reprendre la main pour ne pas devenir les serfs modernes des +dotcom+ car les seigneurs d’aujourd’hui sont les géants de l’Internet », a accusé le chef, faisant remarquer que le secteur pesait « 170000 établissements » que ce soit des hôtels ou des restaurants.

« Construisons notre alternative à la domination de ces géants en lançant notre propre plateforme France qui rassemble tous les établissements de notre secteur. Prenons la main pour défendre notre art de vivre à la française, promouvoir nos établissements et commercialiser nos offres, valoriser nos territoires, le local et le fait maison », a plaidé le chef.

Appel à l’ensemble des organisations du secteur

Pour cela, il a lancé un large appel à l’ensemble des organisations patronales et fédérations professionnelles du secteur, mais aussi aux communes, collectivités, comités de tourisme, aux titres-restaurant, aux partenaires comme France Boisson, l’enseigne alimentaire Metro, aux mutuelles et aux banques dont ils sont clients.

Citant les exemples de la start-up Mistral AI et du laboratoire de recherche Kyutai, le président de l’Umih a estimé que la « French Tech » pourrait être une alliée dans ce projet.

« En nous alliant à la French Tech, nous avons les moyens de travailler à une nouvelle génération de plateformes interrogeables en langage courant avec des robots conversationnels, qui vont organiser et structurer intelligemment l’offre touristique d’un territoire », a-t-il estimé.

Pour financer le tout, outre les aides publiques, il a appelé à la création d’un fonds d’investissement dans lequel tous les acteurs du tourisme.

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1 commentaire
  1. Anonyme dit

    Un « Booking » à la française !!!

    L’intention est louable car elle relève de la volonté de défendre directement les intérêts économiques de la corporation des hôteliers devenue, par insouciance ou par facilité, dépendante de puissantes plateformes de distribution numériques aujourd’hui détentrices de divers accès aux propres clientèles tant nationales qu’internationales de ces hôteliers.

    Cette situation de dépendance est également partagée par les destinations touristiques qui ont, depuis longtemps, recherché au plan national, parfois régional, à reprendre « le pouvoir commercial » en déployant de super systèmes nationaux de réservations . Les très nombreuses et couteuses tentatives se sont malheureusement la plupart du temps soldées par des échecs successifs.

    Sur le plan technique, l’entreprise n’est pas difficile à mettre en œuvre car différents systèmes de réservations en ligne sont disponibles. Ils permettent de réaliser des interfaçages avec la quasi-totalité des PMS hôteliers en permettant l’actualisation en temps réel des données (descriptifs, offres, disponibilités). Les coûts pour la mise en place et la gestion annuelle de tels systèmes ne sont cependant pas négligeables (licences d’utilisation, commissions, personnels, communication, …). Cette apparente facilité technique a favorisé les initiatives sans pour autant garantir le succès commercial des plateformes ainsi mises en place.

    Toutes ces réalisations qui ont avorté ont permis de mettre l’accent sur des aspects marketing trop souvent occultés par les porteurs de projet :

    la définition des méthodes de mise en marché des offres
    l’instauration de politiques tarifaires partagées
    l’organisation, en fonction des clientèles recherchées, des choix de distribution de la plateforme avec l’utilisation d’API (interface de programmation applicative qui permet à des tiers extérieurs d’utiliser l’application réservation sans avoir à se soucier de son fonctionnement). Objectif : déclencher en permanence des campagnes de communication numérique incluant la réservation en temps réel.
    la bonne adaptation des services proposés aux attentes des clientèles (quels nouveaux services ?).
    la mise en place d’une structure commerciale active réagissant instantanément aux opportunités de distribution.
    la capacité d’engager sur le moyen terme des moyens financiers importants pour communiquer sur les marchés envisagés.
    La définition d’un modèle économique viable qui entrainera nécessairement des coûts financiers pour les hébergeurs.

    Il reste qu’il est impératif de bien réfléchir à tous ces points avant de lancer un tel projet. Le succès n’est pas impossible mais il n’est pas acquis …

    Claude MORIN / TOURISME et STRATEGIE

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