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Delphine Pons : « Avec le Festival Toutatis, le Parc Astérix joue dans la cour des très grands »

Le plus gaulois des parcs de loisirs a rouvert ses portes, et inauguré sa plus grande zone jamais construite depuis son ouverture. Précisions avec Delphine Pons, la directrice générale du Parc Astérix.

L’Echo touristique : Le Parc Astérix vient d’inaugurer le Festival Toutatis, une zone qui a nécessité 36 millions d’euros d’investissements. De quoi s’agit-il ?

Delphine Pons : Le Festival Toutatis, c’est la plus grande zone jamais construite au Parc Astérix depuis son ouverture, en 1989. C’est une immense nouveauté, étalée sur trois hectares, et qui fait de 2023 une saison très attendue par nos visiteurs. C’est une zone thématique immersive, bien ancrée dans l’univers d’Astérix et Obélix, qui plonge nos visiteurs dans un festival dédié à l’un des dieux gaulois les plus puissants : Toutatis. On retrouve donc cette ambiance festive, avec des guirlandes, des luminaires, des échoppes… et une statue de Toutatis, haute de sept mètres. Dans toute la zone, nous sommes fidèles à l’esprit de la BD et du Parc Astérix, puisqu’on y trouve de nombreuses touches d’humour et des clins d’œil.

Et de nouvelles attractions ?

Delphine Pons : Bien sûr. Il y a Toutatis, l’attraction majeure, une montagne-russe sensationnelle avec un tracé unique au monde. Elle bat plusieurs records de France (vitesse et hauteur), d’Europe (propulsions) et même du monde (« airtimes »). Mais la zone est complète, et elle propose des divertissements pour tous les âges. On y trouve aussi chez Gyrofolix, une attraction plus familiale mais tout aussi visuelle. Les plus petits s’amuseront dans l’air de jeu du Sanglier d’or, étendue sur 600m². Un restaurant proposant des burgers premium avec des produits frais sourcés localement, un kiosque sucré et une boutique de souvenirs complètent le Festival Toutatis. Nous avons également intégré à la zone La Trace du Hourra, une attraction inaugurée en 2001.

 Combien de visiteurs supplémentaires doit attirer le festival ?

Delphine Pons : Nous avons défini un objectif précis, mais nous ne le communiquons pas pour le moment. Mais nous voulons nous inscrire dans la lignée de l’année 2022, pendant laquelle nous avons battu notre record de fréquentation, avec 2 632 000 visiteurs. Ça représente une hausse de 300 000 visiteurs par rapport au précédent record, établi avant la crise sanitaire. Le Festival Toutatis s’intègre dans cette perspective de croissance de fréquentation mais aussi d’amélioration de l’expérience de visite. C’est une zone qui nous permet de jouer dans la cour des très grands. Nous l’avons conçue de façon à ce qu’elle soit unique au monde, comme tous nos projets depuis une dizaine d’années. Et la thématisation autour de l’univers d’Astérix fait que le Festival Toutatis, ça ne peut exister que chez nous.

Après une telle nouveauté, le Parc Astérix sera attendu au tournant dès l’année prochaine…

Delphine Pons : Malheureusement, nous ne pouvons pas ouvrir une nouvelle zone à chaque saison. Mais nous nourrissons des ambitions qui s’appuient sur un plan de développement déjà bien précis. Nous communiquerons au compte-goutte, mais nous savons déjà ce que nous ferons pour les dix prochaines années. L’offre sera enrichie, y compris la zone hôtelière. En attendant d’en dévoiler plus, nous regardons déjà vers 2024, année pendant laquelle nous fêterons le trente-cinquième anniversaire du Parc Astérix. Et c’est bien l’univers de la bande-dessinée française la plus vendue au monde (380 millions d’albums depuis 1961, NDLR) qui sera à l’honneur de cet anniversaire.

Le secteur des parcs de loisirs a très bien fonctionné en 2022, avec des hausses de fréquentation et de dépenses. Mais l’inflation galope en 2023… Constatez-vous un effet sur vos ventes ?

Delphine Pons : Pour le moment, nous sommes très positifs. Malgré l’inflation, on sent toujours une forte appétence pour notre produit. Nos hôtels sont d’ailleurs complets ou presque pendant toutes les vacances de printemps. Nos préventes de billets ou de pass annuels sont également en avance par rapport à l’année dernière. Donc le contexte inflationniste ne semble pas toucher nos clients. Un parc de loisirs permet aussi de s’échapper du quotidien, de ces actualités pas toujours joyeuses. Alors, évidemment, nous nous sommes demandés quels seraient les impacts de ce contexte tendu. Mais, pour le moment, la dynamique engagée en 2022 se poursuit. Nous l’avons constaté dès l’automne (le Parc Astérix commençant son exercice le 1er octobre, NDLR).

Comment se porte le segment B2B ?

Delphine Pons : Les agents de voyages, les comités d’entreprises, les acteurs du web et tous les revendeurs demeurent des partenaires essentiels pour le Parc Astérix. D’ailleurs, nous allons organiser de nombreux éductours pour leur faire découvrir le Festival Toutatis. Notre activité MICE prend également davantage d’ampleur depuis la rénovation de l’Hôtel des Trois Hiboux, en 2016, et la création d’un espace MICE. Désormais, nous sommes installés comme un acteur de séminaires, avec une proposition différenciante et dépaysante, aux portes de Paris. Nous faisons également de plus en plus de privatisation du parc en soirée, pour des comités d’entreprise. Ce sont des activités minoritaires dans notre chiffre d’affaires, mais c’est très intéressant, car tout ça demande beaucoup d’anticipation. Cela nous permet aussi de maintenir nos hôtels ouverts, au moins en partie, alors que le parc est en fermeture hivernale.

Comme d’autres segments du loisir et du tourisme, les parcs d’attractions peinent à recruter des saisonniers. Le Parc Astérix aura-t-il les 2 000 personnes dont il a besoin en 2023 ?

Delphine Pons : L’année 2022 a déjà été difficile sur ce plan-là. Comme les autres, nous avons eu des difficultés sur les secteurs en tension, comme l’hôtellerie et la restauration. Mais nous avons bien anticipé la campagne de recrutement 2023, et nous sommes au complet. Nous avons pu intégrer et former le personnel assez tôt. Nous avons également organisé une grande journée d’intégration, fin mars, pendant laquelle ils ont tous pu découvrir le parc.

Avez-vous fait des efforts, notamment sur les salaires, pour rester attractifs ?

Delphine Pons : Nous avons déjà fait cet effort l’année dernière, et pas seulement pour les métiers en tension, mais pour tous les salariés du parc. Ça se justifie notamment par ce contexte inflationniste, et la sortie de cette période difficile liée à la crise sanitaire. Donc nous sommes dans le marché, et bien en place, au point de vue des salaires. Nous travaillons aussi sur la marque employeur, l’amélioration des conditions de travail et de la qualité de vie au sens large. C’est un vrai sujet et un chantier, de faire en sorte que le Parc Astérix soit une entreprise où il est très agréable de travailler. Nous avons par exemple rénové et agrandi la maison des spectacles, à l’attention des comédiens et régisseurs, et construit une maison de la restauration avec une grande cuisine centrale, pour accueillir les équipes dédiées et produire les repas des restaurants du parc.

Les salariés – et le public – attendent aussi des engagements forts en termes de RSE. Le Parc Astérix fait partie de la Compagnie des Alpes, qui a adopté une stratégie ambitieuse sur le volet de l’environnement. Où en êtes-vous ?

Delphine Pons : A notre échelle, nous pilotons plusieurs sujets majeurs liés à la construction d’un modèle d’exploitation plus respectueux de l’environnement. Nous avons, par exemple, mis en place un plan de sobriété énergétique. Il passe d’abord par l’adoption de nouveaux gestes, au quotidien, de nos salariés. Nous changeons également les process de certaines attractions très consommatrices d’énergie, comme les attractions aquatiques. Nous nous fournissons uniquement en électricité verte, et nous remplaçons notre flotte de véhicules à essence pour des modèles électriques ou hybrides au fur et à mesure. Nous avons également lancé une étude pour savoir si nous pourrions produire nous-mêmes notre énergie, en installant par exemple des ombrières sur les 35 hectares de parkings du Parc Astérix, ou en installant la géothermie.

La RSE fait donc partie intégrante de votre stratégie de développement ?

Delphine Pons : C’est indispensable pour un parc comme le nôtre. Elle fait partie de toutes nos logiques de développement. Par exemple, pour le Festival Toutatis, nous avons préservé un maximum d’arbres… mais nous avons dû défricher 2 hectares. Pour compenser, nous avons replanté 6 hectares d’arbres, dans la zone Natura 2000 qui entoure le Parc Astérix, et que nous préservons depuis l’inauguration du parc. Et notre plan de développement tient compte de ces sujets environnementaux. Il comprend le remplacement ou la rénovation de bâtiments énergivores, l’intégration de système de tri, etc… La RSE est un vrai sujet pour le Parc Astérix et pour la Compagnie des Alpes. D’ailleurs, nous avons désormais une équipe totalement dédiée à ces questions au parc.

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