Aéroport de Marseille : une étude épingle le projet d’extension
Le projet d’extension de l’aéroport de Marseille n’a pas que des sympathisants. Loin s’en faut.
Depuis 2020, le collectif « Stop extension aéroport Marseille-Provence » s’oppose au projet d’agrandissement du terminal 1, notamment pour des questions environnementales. Après avoir intenté un recours juridique en 2021 contre le permis de construire, les associations qui le composent viennent de dévoiler l’étude « aviation et tourisme : des liaisons dangereuses ? ».
Bataille de chiffres
Pour les auteurs de cette étude, l’enquête publique de l’extension de l’aéroport, présentée en novembre 2019, comporte « des omissions et minimisations préjudiciables ». Est notamment « oublié » le manque à gagner lié aux voyages aériens des résidents vers d’autres territoires, expliquent-ils. Ce manque à gagner représenterait 4 milliards d’euros d’ici 2045.
Résultat : en termes d’impact socio-économique global, le projet d’extension de Marseille-Provence est largement déficitaire (-3,5 milliards d’euros d’ici 2045). Sans surprise, l’enquête publique évoquait au contraire des retombées conséquentes, estimées à +5,5 milliards d’euros d’ici 2045.
La nouvelle étude pointe aussi la concentration des flux touristiques vers le haut de gamme et les grandes villes. « 80% des passagers vont seulement dans 14 villes », a illustré mercredi en conférence de presse son coauteur Prosper Wanner.
10 millions de pax en 2019
Le projet d’extension permettra d’accueillir 4 millions de passagers supplémentaires par an, a complété Florence Joly, porte-parole du collectif. Une croissance jugée incompatible avec le respect des Accords de Paris.
Marseille-Provence a accueilli 10 millions de passagers en 2019, dernière année record avant la pandémie qui a retardé les travaux.
Quatre universitaires ont mené l’étude du collectif. Il s’agit des sociologues Saskia Cousin et Prosper Wanner, de l’économiste Gilles Caire, de la doctorante en anthropologie Garance Bazin.
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