Retrouvez l'actualité du Tourisme pour les professionnels du secteur tourisme avec l'Echo Touristique : agences de voyages, GDS, prestataires spécialisés, voyagistes

Manifestations aux Canaries contre le surtourisme

« Les Canaries ne sont pas à vendre », « respectez l’endroit où je vis » : des dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi dans les îles espagnoles des Canaries.

Environ 20000 personnes selon la police, 50000 selon les organisateurs, ont défilé samedi en sifflant et scandant des slogans dans les rues des principales villes des Canaries. Sept ans après les premiers mouvements de « tourismophobie » et une pandémie plus tard, les tensions sont toujours vives, notamment en Espagne, où les manifestations anti-tourisme se sont multipliées ces derniers mois.

La grogne est particulièrement palpable aux Canaries, où une vingtaine de groupes sociaux et environnementaux ont appelé à la manifestation. Parmi les pancartes brandies, certaines clamaient « les Canaries ne sont pas à vendre », « moratoire sur le tourisme » ou encore « respectez l’endroit où je vis ». La semaine dernière, un collectif d’habitants a même entamé une grève de la faim pour dénoncer les conséquences du surtourisme.

Deux nouveaux hôtels dans le collimateur

 « Nous ne sommes pas contre le tourisme. Nous demandons simplement qu’ils changent le modèle actuel, qui permet une croissance illimitée du tourisme », a expliqué à la télévision publique espagnole TVE l’une des manifestantes, Rosario Correo. Les manifestants réclament notamment l’arrêt de la construction de deux nouveaux hôtels sur Tenerife, la plus grande et la plus développée des sept îles de l’archipel, et que les habitants aient leur mot à dire dans les prises de décision concernant le développement du tourisme.

« Nous sommes fatigués de la surpopulation (…), de voir nos terres achetées par des étrangers qui ont l’argent pour acheter à nos grands-parents des terres que nous n’avons pas les moyens d’acquérir », a déclaré à l’AFP Nieves Rodrigues Rivera, une enseignante de 59 ans. L’afflux constant de visiteurs détruit la biodiversité, et exacerbe la crise du logement en faisant grimper les loyers, commente Antonio Samuel Diaz Garcia, un étudiant de 22 ans. « Nous voyons des résidences secondaires envahir nos villages, ce qui fait monter le prix des loyers et rend de plus en plus difficile pour les jeunes comme nous le départ de la maison » familiale, a-t-il confié auprès de l’AFP.

« On ne se délecte pas de battre des records »

Des manifestations de soutien ont eu lieu à Madrid et Barcelone. En Espagne, deuxième pays le plus visité au monde, les autorités cherchent des moyens de mieux protéger les habitants sans trop nuire à un secteur lucratif qui représente près de 13% du PIB. L’an dernier, le pays a accueilli 85 millions de visiteurs et un nouveau record s’annonce d’ores et déjà pour 2024 : sur le seul premier trimestre, l’activité touristique a progressé de 13,8% dans le pays.

« On ne se délecte pas de battre des records  » d’affluence, a récemment réagi José Luis Zoreda, le vice-président d’Exceltur, interpellé sur le sujet. 

« Le record que nous devons battre, c’est celui de la satisfaction des citoyens », a-t-il dit, en ajoutant que la « préoccupation » du secteur était de « continuer à faire croître le tourisme en Espagne pour qu’il soit durable et ne génère pas de répulsion sociale. »

Exceltur est partisane depuis des années d’une réorientation du tourisme pour sortir de la dépendance au « sol y playa » (soleil et plage). L’organisation aimerait « contenir « la croissance pour la croissance » qui ne tient pas compte des effets collatéraux bénéfiques pour la société », a-t-il ajouté.

A lire aussi :

Laisser votre commentaire (qui sera publié après moderation)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Dans la même rubrique