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Antoine Lacarrière, La Mer de Sable : « Nous avons beaucoup investi pour améliorer l’expérience client »

Le plus vieux parc à thème de France a attiré 396 000 visiteurs en 2023. Antoine Lacarrière, son directeur général, dresse un premier bilan et évoque les perspectives de développement de la Mer de Sable.

L’Echo touristique : La Mer de Sable vient de boucler sa soixantième saison. Comment s’est-elle passée ?

Antoine Lacarrière : Pour notre soixantième anniversaire, nous avons réalisé une très bonne année. Nous avons attiré 396 000 visiteurs, c’est presque autant que l’année dernière (400 000 visiteurs, NDLR), et c’est conforme à nos objectifs. Surtout, nous réalisons cette performance alors que nous avons subi 28 jours de pluie, contre seulement 3 l’année dernière. Et nous sommes un parc régional, qui cible les familles avec des enfants âgés de 3 à 10 ans, une clientèle qui est très sensible à la météo. Donc nous sommes impactés dès qu’il pleut un peu trop.

Les vacances de la Toussaint sont pluvieuses en région parisienne…

Antoine Lacarrière : Jusqu’ici, c’est vrai que nous n’avons pas de chance. Cela impacte la fréquentation de notre saison Halloween, puisque de nombreux visiteurs vont reporter leurs visites sur les journées qui entourent Halloween, du 28 octobre au 2 novembre. Ils espèrent une meilleure météo, et veulent participer à cette belle fête où la très grande majorité des visiteurs arrivent déguisés. Nous travaillons beaucoup sur la revisite, sur la fidélisation de notre clientèle, et cela risque d’impacter l’expérience visiteurs. Tout ça découle de la mauvaise météo que nous connaissons actuellement. C’est dommage, mais ça fait partie des règles du jeu quand on exploite un parc de loisirs comme le nôtre.

Le secteur est très dynamique, et les visiteurs dépensent de plus en plus dans les parcs. C’est le cas aussi à la Mer de Sable ?

Antoine Lacarrière : La dépense par visiteur est en hausse d’environ 6 ou 7%. C’est lié à la volonté du marché de se faire plaisir, mais pas que. Nous avons beaucoup investi pour améliorer l’expérience client. Nous avons modernisé l’un de nos trois restaurants, nous les avons tous thématisés, nous avons agrandi la boutique principale du parc en la faisant passer de 65 à 180m². Nous avons également créé une gamme de produits pour nos 60 ans qui fonctionne très bien. Nous avons aussi investi sur une quinzaine d’attractions pour les rendre plus agréables pour nos visiteurs, mieux décorées, et aussi moins difficiles à opérer pour nos salariés. Tout ceci représente des dépenses supplémentaires qui ne nous empêchent pas d’être au-dessus du budget prévisionnel grâce, justement, à la hausse de la dépense par visiteur.

Finalement, avec presque autant de visiteurs qu’en 2022, vous devriez faire mieux, économiquement parlant.

Antoine Lacarrière : Le chiffre d’affaires sera meilleur, c’est une certitude, mais nous ferons un peu moins de marge car nous avons également beaucoup investi sur les ressources humaines. Mais nous répondons au principe de base de l’exploitation d’un parc de loisirs qui est d’être rentable pour pouvoir investir, dès l’année suivante, sur des nouveautés. Notre objectif pour 2024 est assez clair : nous voulons attirer 410 000 visiteurs. D’ici quatre ans, nous souhaitons stabiliser la fréquentation de la Mer de Sable à 450 000 visiteurs par an. C’est le point d’équilibre idéal, en tenant compte de notre parc et des moyens dont on dispose, pour assurer sa pérennité. Et nous avons une feuille de route bien précise pour y parvenir, comprenant, entre autres, l’ouverture d’une nouvelle attraction en 2025.

Une attraction qui pourrait amener plus de sensations fortes à la Mer de Sable ?

Antoine Lacarrière : Ça n’est pas du tout notre positionnement. Nous avons bien redéfini la stratégie du parc. La Mer de Sable doit être la première expérience de parcs à thèmes de nos visiteurs. Elle doit permettre le partage d’émotions, et chaque attraction doit pouvoir être utilisée par trois générations ensemble, des enfants aux grands-parents. Le choix de nos futurs investissements dépend de ces facteurs. Par exemple, nous n’aurons pas d’attractions proposant d’accélération supérieure à 2G (la somme des forces non gravitationnelles appliquées à un objet libre de mouvement et divisée par sa masse, NDLR). Nous savons que nos visiteurs commenceront à s’éloigner de nous lorsqu’ils auront 11/12 ans et qu’ils chercheront des sensations plus fortes. Ça n’est pas grave, car notre cible, c’est clairement la famille avec des enfants âgés de 3 à 10 ans.

Le rachat du groupe Looping, dont fait partie le parc, par la société de capital-investissement PAI Partners va-t-elle modifier les ambitions de la Mer de Sable ?

Antoine Lacarrière : Evidemment, notre rapprochement avec PAI Partners va permettre au groupe Looping de se professionnaliser un peu plus. Nous faisons déjà jouer les synergies pour poursuivre notre croissance. Rejoindre ce groupe nous rend plus forts et nous permet d’avoir de nouvelles compétences pour intervenir sur l’ensemble de nos activités (attractions, restauration…). Nous montons en performance et, bien sûr, nous devrions avoir des moyens supplémentaires.

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