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Tourisme international : quelles perspectives pour 2022 ?

Le bilan des arrivées internationales en 2021 reste encore dans le rouge vif à cause de la pandémie. Mais l’OMT veut croire à des perspectives “plus favorables” cette année, même si le début d’année s’annonce encore très perturbé par la déferlante Omicron.

Les années se suivent et se ressemblent, plus qu’on aurait pu l’imaginer. Pour la deuxième année consécutive, le bilan des arrivées internationales dressé par l’OMT est catastrophique pour le secteur. Et, comme annoncé dès le mois de novembre, 2021 n’aura pas été meilleure que 2020.

En dépit d’une très légère hausse de 4%, par rapport à 2020, le nombre d’arrivées de touristes internationaux est resté l’an dernier inférieur de 72% à celles de 2019, année ayant précédé le début de la pandémie de Covid-19. Un « rythme de redressement » resté l’an dernier « lent et inégal d’une région du monde à l’autre en raison des différences » relatives aux « restrictions sur la mobilité, (aux) taux de vaccination et (aux) niveaux de confiance des voyageurs » explique ces résultats selon l’OMT. « Ces chiffres s’inscrivent dans le prolongement d’une année 2020 qui aura été la pire année de l’histoire du tourisme, marquée par une chute de 73% des arrivées internationales », rappelle l’OMT, avec des pertes de recettes onze fois supérieures à la crise de 2009.

-94% pour l’Asie-Pacifique en 2021

Quelles ont été les performances des différentes régions du globe ? En Europe et dans les Amériques, les arrivées de visiteurs étrangers ont ainsi rebondi respectivement de 19% et 17% sur un an, tout en restant dans les deux cas inférieurs de 63% aux niveaux d’avant la pandémie, observe l’OMT.

Par sous-région, les Caraïbes affichent la meilleure performance (+63% par rapport à 2020, mais 37% en dessous de 2019) et certaines destinations se rapprochent, voire dépassent les niveaux d’avant la pandémie. L’Europe méridionale méditerranéenne (+57%) et l’Amérique centrale (+54%) ont aussi bénéficié d’un net rebond – on se souvient notamment des performances de la Grèce l’été dernier -, mais demeurent à des niveaux inférieurs de 54% et 56%, respectivement, aux niveaux de 2019. L’Amérique du Nord (+17%) et l’Europe centrale et orientale (+18%) remontent aussi au-dessus des niveaux de 2020. 

Parallèlement, l’Afrique a connu une hausse de 12% des arrivées en 2021 par rapport à 2020, même si les chiffres restent de 74% inférieurs à ceux de 2019. Au Moyen-Orient, les arrivées ont reculé de 24% par rapport à 2020 et de 79% par rapport à 2019. En Asie-Pacifique, les arrivées étaient encore de 65% en dessous des niveaux de 2020 et de 94% inférieures aux chiffres d’avant la pandémie, de nombreuses destinations restant fermées aux voyages non essentiels.

Un rebond au troisième trimestre ?

Pour 2022, les experts de l’OMT jugent les perspectives « plus favorables », même si la situation devrait rester « perturbée » en début d’année, en raison de la vague récente de cas de Covid-19, dopée par le variant Omicron.

« Les dernières indications en provenance du groupe d’experts de l’OMT sont que la plupart des professionnels du tourisme (61%) tablent sur des perspectives plus favorables pour 2022, détaille le communiqué de l’OMT. Ils sont 58% à s’attendre à un rebond en 2022, essentiellement au troisième trimestre, et 42% à tabler sur un rebond potentiel seulement en 2023. » Mais la convalescence sera encore longue : les experts sont une majorité (64%) à estimer que le retour des arrivées internationales aux niveaux de 2019 n’interviendra qu’en 2024 ou après, contre 45% d’après l’enquête de septembre.

Les scénarios de l’OMT tablent sur une croissance des arrivées de touristes internationaux allant de 30% à 78% par rapport à 2021. Toutefois, ce sont des niveaux encore de 50 % à 63% en dessous des niveaux d’avant la pandémie, détaille le document. 

Inquiétudes sur l’environnement économique

« La vague récente de cas de Covid-19 et le variant Omicron devraient perturber la reprise et saper la confiance en ce début d’année 2022, estime l’OMT, sachant que des pays remettent en place des interdictions sur les voyages et des restrictions visant certains marchés. Parallèlement, les vaccinations continuent de progresser de manière inégale et de nombreuses destinations ont encore leurs frontières complètement fermées, surtout en Asie-Pacifique. »

Autre difficulté : « un environnement économique difficile pourrait venir peser encore plus sur la reprise efficace du tourisme international, avec la flambée des cours du pétrole, une inflation en hausse, l’augmentation potentielle des taux d’intérêt, les niveaux élevés d’endettement et des chaînes d’approvisionnement qui restent perturbées. »

Le tableau n’est pas pour autant complètement sombre. « On peut néanmoins s’attendre à ce que la reprise du tourisme en cours dans de nombreux marchés, principalement en Europe et dans les Amériques, conjuguée à des vaccinations à grande échelle et à une levée générale et coordonnée des restrictions sur les voyages, aide à rétablir la confiance parmi les consommateurs et à accélérer le redressement du tourisme international en 2022 », anticipe l’OMT.

Parallèlement au sursaut du tourisme international, le tourisme interne devrait continuer de porter le redressement du tourisme dans un nombre croissant de destinations, anticipe l’OMT. Le tourisme interne et les voyages près de chez soi, de même que les activités de plein air, les produits en rapport avec la nature et le tourisme rural figurent parmi les grandes tendances de voyage qui continueront de caractériser le tourisme en 2022, selon le groupe d’experts de l’OMT. Des tendances déjà observées depuis le début de la pandémie, et sur lesquelles surfent un nombre croissant d’opérateurs touristiques, contraints de faire évoluer leur activité pour s’adapter au contexte sanitaire.

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