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2020, « pire année de l’Histoire du tourisme » en 5 chiffres

Le bilan publié par l’OMT témoigne de la violence de la pandémie pour l’industrie du tourisme, qui ne devrait pas retrouver les niveaux de 2019 au moins avant 2023. 

Il y a maintenant un an, l’industrie du tourisme surveillait avec anxiété les nouvelles venues de Chine, bien loin encore de s’imaginer la déferlante qui se préparait. Une année à vivre au rythme de la Covid, des confinements et des déconfinements, des frontières qui se ferment avec brutalité et ne se rouvrent que laborieusement. Une crise d’une violence inédite, qui a mis le secteur à l’arrêt, et ce partout sur la planète. Publié chaque année au mois de janvier, le baromètre annuel de l’OMT ne ressemble à aucune des éditions précédentes, lesquelles affichaient avec constance la croissance du secteur. Loin, très loin des chiffres de 2020, qualifiée de pire année de l’Histoire du tourisme par l’OMT.

Une chute de 74% des arrivées internationales

Les destinations ont reçu un milliard d’arrivées internationales en moins par rapport à l’année précédente, rapporte l’OMT, suite à l’effondrement sans précédent de la demande et à l’instauration généralisée de restrictions sur les voyages en raison de la pandémie. Cela représente une chute de 74% par rapport à l’année précédente. En guise de comparaison, la crise économique mondiale de 2009 s’était traduite par une baisse de 4%, rappelle l’OMT.

500 millions de touristes internationaux en moins en Europe

La région Europe est celle qui a connu la plus forte chute en chiffres absolus, avec plus de 500 millions de touristes internationaux en moins en 2020, analyse l’OMT. Sur l’ensemble de l’année, l’Europe affiche une baisse de 70% des arrivées, malgré un léger sursaut, qui aura été de courte durée, à l’été 2020. Première région à avoir subi l’impact de la pandémie, l’Asie-Pacifique (-84%) est celle qui a les plus hauts niveaux de restrictions sur les voyages en place actuellement, rappelle l’OMT. Elle a connu la plus forte chute des arrivées en 2020 (300 millions en moins). Le Moyen-Orient et l’Afrique ont tous deux enregistré une baisse de 75%. Les Amériques enregistrent une baisse de 69% des arrivées internationales après une légère amélioration au dernier trimestre, ajoute l’OMT.

Une perte de recettes plus de onze fois supérieure à la crise de 2009

D’après le dernier numéro du Baromètre OMT du tourisme mondial, ce coup d’arrêt brutal pour des voyages internationaux représente une perte de recettes d’exportation estimée à 1 300 milliards de dollars (USD), soit 1072 milliards d’euros. Des chiffres qui donnent le tournis : c’est plus de 11 fois la perte enregistrée pendant la crise économique mondiale de 2009. Au tout début de la crise du coronavirus, l’OMT tablait encore sur une croissance du nombre de touristes de l’ordre de 3 à 4% pour 2020… Des chiffres bien vites démentis par la crise sanitaire, contraignant l’organisation à revoir ses prédictions largement à la baisse à plusieurs reprises.

100 à 120 millions d’emplois dans le tourisme menacés

La crise menace de 100 à 120 millions d’emplois directs dans le tourisme, dont beaucoup dans de petites et moyennes entreprises. En France, entre 300000 et 500000 emplois pourraient être menacés, d’après le cabinet spécialisé Protourisme.

Deux ans et demi à quatre ans…

C’est le temps qu’il faudra, selon les experts interrogés par l’OMT, pour retrouver les niveaux de 2019. Et l’enquête la plus récente fait apparaître des pronostics variables pour 2021. Ainsi, près de la moitié des personnes interrogées (45%) estimaient les perspectives plus favorables pour 2021 que pour l’an dernier, 25% tablaient sur des résultats comparables en 2021 et 30% s’attendaient à de plus mauvais résultats. “Il semble y avoir une dégradation des perspectives globales de rebond en 2021″, observe l’OMT. Dégradation qui s’explique notamment par la propagation des variants et la mise en place de nouvelles restrictions et recommandations déconseillant les déplacements. 50% des personnes interrogées s’attendent maintenant à ce que le rebond ne se produise qu’en 2022, alors qu’elles étaient 21% en octobre 2020, indique l’organisation. L’autre moitié des personnes interrogées continue de tabler sur un rebond potentiel en 2021, mais elles sont moins nombreuses que dans l’enquête d’octobre 2020 (79% comptaient sur un redressement en 2021).

Le déploiement progressif du vaccin devrait aider à rétablir la confiance des consommateurs, contribuer à l’assouplissement des restrictions sur les déplacements et permettre, progressivement, à la situation des voyages de rentrer dans l’ordre dans le courant de l’année, estime l’OMT. En ce sens, deux destinations, les Seychelles et l’île Maurice, ont déjà annoncé que leurs conditions d’entrée seraient largement assouplies pour les voyageurs vaccinés et au fur et à mesure de la progression de la campagne de vaccination de leur population. Le déploiement des campagnes de vaccination marque en tout cas une nouvelle étape, relançant à nouveau le débat sur le passeport sanitaire.

À plus longue échéance, la plupart des experts ne pronostiquent pas avant 2023 de retour aux niveaux d’avant la pandémie constate l’OMT. 43% des personnes interrogées citent 2023, mais elles sont 41% à ne compter sur un retour aux niveaux de 2019 qu’en 2024 ou après. D’après les scénarios de l’OMT sur une période plus longue pour 2021-2024, “il faudra de deux ans et demi à quatre ans au tourisme international pour retrouver les niveaux de 2019”.

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