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Railcoop : les dernières heures d’une utopie ferroviaire ?

Si les sociétaires de Railcoop y croient encore, plus les jours passent plus l’avenir s’assombrit pour la coopérative ferroviaire.

L’Assemblée générale des sociétaires de Railcoop, réunie samedi 7 octobre, a validé la stratégie proposée par le conseil d’administration. Les sociétaires ont voté à 88,5% en faveur de la poursuite de l’activité. Ils ont également voté à 85,5% en faveur de la poursuite des négociations avec le fonds d’investissement espagnol Serena Partners.

Pour autant, l’avenir de la coopérative ferroviaire est toujours bien sombre. Comme l’indique la société, « si ce vote était indispensable pour continuer à porter notre projet, les difficultés financières de Railcoop demeurent.  La coopérative évalue depuis plusieurs jours sa capacité de recapitalisation à très court terme, qui permettrait une continuation d’activité. »

Railcoop ne peut pas payer les salaires 

Il y a quelques jours Railcoop annonçait à quelques journalistes vouloir « récolter 500000 euros avant la fin du mois de septembre afin de pouvoir honorer ses salaires ainsi que les factures des fournisseurs ». Malheureusement, seuls 383500 euros ont été réunis, comme l’a précisé à France 3 Nicolas Debaisieux, le PDG de Railcoop. La coopérative semble donc assez proche du redressement judiciaire, voire de la liquidation.

Par ailleurs, un courrier a été envoyé au président de la République pour solliciter une entrée de l’Etat au capital social de Railcoop. A l’heure où 700 millions d’euros sont prévus pour les grandes villes (RER métropolitains), un engagement de l’Etat témoignerait de son intérêt pour la desserte des territoires ruraux.

« Un manque de volonté politique forte »

Lors de sa conférence il y a quelques jours ; le patron de Railcoop avait insisté sur le manque de soutien financier de l’Etat. Une incohérence, pas la première, avec le discours gouvernemental qui veut faire monter les Français dans le train. « Ce qui fait qu’une nouvelle fois, nous sommes contraints de nous tourner vers les sociétaires », regrettait Nicolas Debaisieux.

Il soulignait ainsi « un manque une volonté politique forte pour faire du système ferroviaire français un outil industriel performant, présentant moins de barrières à l’entrée ». La preuve : « voilà quatre ans que le marché est ouvert et il n’y a aucun acteur indépendant qui exploite une ligne sur le réseau ».

Un projet unique au monde

Rappelons que Railcoop, c’est le rêve fou de quelques citoyens qui veulent créer leur propre compagnie ferroviaire afin de relancer des lignes délaissées par la SNCF. Et ce grâce à une coopérative ferroviaire détenue par des sociétaires, un projet unique au monde dans le secteur.

Railcoop comptait lancer son premier service voyageur entre Bordeaux et Lyon en desservant Libourne, Périgueux, Limoges, Saint-Sulpice-Laurière, Guéret, Montluçon, Gannat, Saint-Germain-des-Fossés et Roanne.

Deux autres lignes avaient été notifiées à l’Autorité de Régulation des Transports) pour 2023 : Toulouse-Rennes (via Montauban, Cahors, Brive-la-Gaillarde, Limoges, Poitiers, le Futuroscope, Châtellerault, Tours Ville, Le Mans et Laval) ainsi que Lyon Part Dieu-Thionville (via Mâcon, Chalon-sur-Saône, Beaune, Dijon, Culmont-Chalindrey, Neufchâteau, Toul, Nancy et Metz).

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