En 2023, Deutsche Bahn a multiplié sa perte par dix
Le résultat d’exploitation devrait cependant repasser dans le vert en 2024, à plus d’un milliard d’euros.
L’opérateur ferroviaire allemand Deutsche Bahn a annoncé jeudi une perte nette en 2023 multipliée par dix sur un an, en raison des frais financiers massifs liés aux investissements nécessaires pour rénover son réseau passagers vieillissant.
« 2023 marque un changement d’époque : en collaboration avec l’État fédéral, nous avons décidé le programme d’investissement le plus important et le plus complet depuis la réforme des chemins de fer de 1994, a souligné le président du directoire de la Deutsche Bahn. Nous ne conduisons plus le réseau ferroviaire à l’usure, mais nous rénovons et modernisons l’infrastructure de fond en comble. Grâce à la forte augmentation des moyens budgétaires par l’État fédéral, nous pouvons investir environ 30 milliards d’euros supplémentaires. Nous continuons ainsi à faire avancer la mise en œuvre de notre stratégie du rail fort. Car ce n’est qu’avec un réseau performant que nous pourrons atteindre les objectifs de la Confédération en matière de politique climatique et de transport et augmenter le trafic sur le rail, un mode de transport respectueux de l’environnement ». D’ici 2030, l’Allemagne disposera ainsi d’un réseau haute performance de plus de 9 000 kilomètres., souligne le communiqué.
Une perte d’exploitation de 964 millions d’euros
La perte nette a totalisé 2,35 milliards d’euros au terme d’une année marquée par une détérioration de la ponctualité des trains et par des investissements records de 7,6 milliards d’euros, ce qui a augmenté l’endettement. Le groupe subit également une perte d’exploitation de 964 millions d’euros. Le résultat d’exploitation devrait cependant repasser dans le vert en 2024, à plus d’un milliard d’euros, selon un communiqué.
Un chiffre qui se rapprocherait alors des résultats annoncés par la SNCF sur l’année 2023. Fin février, l’opérateur français a annoncé un résultat positif pour la troisième année consécutive avec un bénéfice de 1,3 milliard d’euros. Des performances qui se sont toutefois affichées en baisse par rapport à 2022 (2,4 milliards d’euros), année record pour le groupe ferroviaire. La SNCF imputait de son côté la baisse de ses résultats à des cessions moins importantes et à une provision de 500 millions d’euros pour des hausses de salaires.
L’entreprise publique a aussi été pénalisée par la hausse du prix de l’énergie et par les grèves du premier semestre l’an dernier. Ces mouvements sociaux ont coûté 200 millions d’euros à l’entreprise.