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Train Bordeaux – Lyon : l’appel de la dernière chance pour Railcoop

Si Railcoop a reçu une lettre d’intention d’un fonds européen, elle a quand même besoin de fonds si elle ne veut pas disparaitre.

Un train entre Bordeaux et Lyon, sans passer par Paris ou sans monter dans un TER aux multiplies correspondances ? Depuis 2019, ce projet fou fait rêver beaucoup de monde, notamment les spécialistes des transports. C’est ce que promettait la société coopérative d’intérêt collectif RailCoop. Mais malheureusement la scoop se heurte à des difficultés de financement. Et hier, Railcoop semble avoir lancé l’appel de la dernière chance avant le renoncement. « Sans même commencer à envisager de futurs bénéfices à long terme, il y a des chances significatives que Railcoop n’existe plus dans quelques mois, et donc que cet argent soit perdu. On veut être très transparent sur ce point », a ainsi prévenu son dirigeant, Nicolas Debaisieux, lors d’une conférence de presse. « Il ne faut pas voir cette souscription comme un investissement mais un soutien militant », ajoute Romain Tord, le responsable de la communication de l’entreprise.

« C’est maintenant ou jamais. Aux rames, citoyen-nes ! L’avenir du premier train citoyen se joue aujourd’hui » exhorte donc la coopérative dans une nouvelle campagne de financement cruciale pour la pérennité de son projet. La coopérative a un besoin urgent de lever des fonds d’ici la fin du mois pour parer à ses frais de fonctionnement au moins jusqu’à la fin de l’année.

Des inquiétudes et des bonnes nouvelles pour Railcoop

Au bord de la cessation de paiement, Railcoop a lancé en juin un appel à ses 14 500 sociétaires pour lever 500 000 euros avant le 30 septembre, afin de payer les salaires et régler les fournisseurs. Il lui manque encore près de 150 000 euros, selon le PDG Nicolas Debaisieux. Railcoop a perdu l’an dernier 4,7 millions d’euros dans ses activités de fret, abandonnées en avril. Cet « échec commercial » lui a au moins permis de décrocher sa licence d’entreprise ferroviaire, a expliqué le PDG.

Le ticket d’entrée est à 100 euros minimum. En échange, il donne droit à une voix à l’assemblée générale de la coopérative et la possibilité, via « le Cercle des sociétaires », de participer à la réflexion autour de la création de cette ligne Lyon-Bordeaux et de celles qui pourraient suivre.

Car pour autant, si financièrement c’est la crise, la coopérative basée à Figeac (Lot) a tout de même obtenu des sillons (créneaux de circulation) de SNCF Réseau pour assurer à partir du 15 décembre 2024 un aller-retour quotidien entre Bordeaux et Lyon. « Une liaison transversale délaissée par la SNCF en 2014 que nous entendons relancer », s’est félicité son Nicolas Debaisieux, lors de la conférence de presse.

Mais que fait l’Etat ?

Autre bonne nouvelle, Railcoop a reçu fin août une lettre d’intention d’« un fonds européen (…) qui investit dans les infrastructures industrielles», pour soutenir ce projet. Ce fonds, qui n’est pas nommé pour des raisons de confidentialité, apporterait le quart des 49 millions d’euros nécessaires pour exploiter la ligne Bordeaux-Lyon. Un autre quart doit venir d’autres investisseurs et la moitié manquante serait empruntée.

Lors de sa conférence, le patron de Railcoop a tout de même insisté sur le manque de soutien financier de l’Etat. Une incohérence, pas la première, avec le discours gouvernemental qui veut faire monter les Français dans le train. « Ce qui fait qu’une nouvelle fois, nous sommes contraints de nous tourner vers les sociétaires », regrette Nicolas Debaisieux. Il souligne aussi « un manque une volonté politique forte pour faire du système ferroviaire français un outil industriel performant, présentant moins de barrières à l’entrée ». La preuve : « voilà quatre ans que le marché est ouvert et il n’y a aucun acteur indépendant qui exploite une ligne sur le réseau ».

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