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La crise du Boeing 737 MAX plombe les résultats du groupe TUI

Malgré les bonnes performances de certains pans de son activité, le leader mondial du voyage voit ses résultats largement impactés par la paralysie des Boeing 737 MAX de sa flotte.

2019 aura été charnière pour l’industrie touristique mondiale : la faillite de Thomas Cook, les problèmes de sécurité du Boeing 737 MAX, les questionnements liés à un tourisme plus responsable… Dans cet écosystème en pleine transformation, le groupe TUI continue sa croissance, tout en poursuivant lui aussi sa mutation.

A l’issue de l’exercice 2019, le chiffre d’affaires du groupe plafonne à 18,9 milliards d’euros (+2,7%). Conformément à ce qu’a laissé entrevoir le groupe au printemps dernier, les résultats financiers de TUI sont en recul de 25,6%, à 893 millions d’euros. Une large baisse expliquée par la paralysie de la quinzaine de Boeing 737 MAX exploitée TUIfly. En excluant l’impact de la situation du 737 MAX, TUI aurait déclaré un EBITA sous-jacent de 1,186 milliard d’euros, dans la droite ligne des performances record enregistrées lors de l’exercice précédent (1,183 milliard d’euros).

Les hôtels et les croisières en hausse…

Sur la partie Hôtellerie, l’un des nouveaux axes stratégiques de TUI Group, la diversification du portefeuille porte ses fruits (70 nouveaux hôtels depuis 2014). La normalisation des tarifs pratiqués en Espagne a permis de maintenir la destination, tout en développant de nouveaux axes en forte croissance (Turquie, Afrique du Nord, et en maintenant les destinations incontournables (Grèce, Caraïbes). TUI, qui exploite désormais 17 navires sous ses 3 marques (TUI, Marella et Hapag-Lloyd), voit aussi son activité Croisières croître, et notamment sur le marché allemand.

Le segment des activités, le nouveau cheval de bataille des plus grands opérateurs du tourisme, est lui aussi en croissance. Le rachat de Musement et de Destination Management, à l’automne 2018, a permis de doubler le nombre de visites et d’activités vendues par le groupe, pour atteindre 9,7 millions d’euros. Une goutte d’eau dans les résultats globaux de TUI, mais un indicateur intéressant des nouvelles habitudes de consommation qui obligent les opérateurs traditionnels du tourisme à réinventer leur modèle.

… mais le Tour-Operating traditionnel en baisse

En effet, l’activité Tour-Operating du groupe a enregistré une année « difficile avec un certain nombre de vents contraires importants ». La paralysie des 737 Max a coûté 293 millions d’euros à TUI, tandis que de nombreux facteurs ont retardé les comportements d’achats (Brexit, été chaud…). Par ailleurs, « les surcapacités des compagnies aériennes, en particulier sur les liaisons vers les destinations espagnoles, ont entraîné une concurrence accrue et une pression sur les marges ». TUI limite la caisse sur le nombre de clients (-0,6%) mais voit son EBITA dégringoler (-73,5%), à 131,8 millions d’euros.

Pour autant, dès 2020, TUI s’attend à retrouver plus de force sur le marché des voyagistes traditionnels. En cause : la faillite du britannique Thomas Cook, le concurrent principal de l’allemand TUI Group, qui devrait mécaniquement récupérer certaines parts de marché dès l’année prochaine, notamment en augmentant de 2% ses capacités sur l’hiver, et de 14% pour l’été 2020.

Pour Fritz Joussen, le PDG de TUI Group, l’exercice 2019 est un « succès », avec un bénéfice frôlant les 900 millions d’euros. Un résultat qui va permettre au groupe de poursuivre sa « transformation », engagée il y a cinq ans. Après être passé de « voyagiste traditionnel » à « un groupe hôtelier et de croisières très rentable », TUI ambitionne désormais de franchir le virage du numérique et avec un investissement « élevé à deux chiffres » en millions dans sa plate-forme numérique pour l’année 2019.

Avec ces nouvelles orientations stratégiques, TUI entend mieux répondre aux demandes de flexibilité du consommateur, et ainsi mieux occuper le marché touristique dans l’avenir. D’autant plus que les inconnues sont souvent nombreuses dans l’industrie. Par exemple, la crise des 737 MAX n’est pas terminée, et TUI estime qu’elle pourrait encore lui coûter jusqu’à 270 millions d’euros si l’avion ne revole pas avant la fin de l’exercice 2020.

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