Retrouvez l'actualité du Tourisme pour les professionnels du secteur tourisme avec l'Echo Touristique : agences de voyages, GDS, prestataires spécialisés, voyagistes

Coronavirus : « Du jamais vu depuis la première guerre du Golfe »

En première ligne face au coronavirus, les compagnies aériennes accusent le coup. Certains cadres craignent des faillites pour les plus exposées à la crise actuelle.

Au classique rendez-vous d’APG Airlines à Paris, rares étaient les représentants de compagnies aériennes à accepter de témoigner de l’ampleur du désastre. Mais ils s’accordent tous sur un point. « Cette crise du coronavirus est une catastrophe, sans doute la pire depuis la première guerre du Golfe, qui était selon moi l’élément qui avait le plus impacté le secteur jusqu’à présent », explique un spécialiste, dans l’industrie depuis les années 70.

Les chiffres sont éloquents : « Sur la première semaine de mars, les chiffres du BSP indiquent une baisse des réservations de -58 % au niveau du marché France et de -66 % au niveau européen », indique un dirigeant de compagnie aérienne. « Les premiers chiffres indiquent également une baisse de -78 % des réservations au niveau du voyage d’affaires et de -45 % via les TO. »

La crainte de deux « vagues » de faillites

Et la décision du président Donald Trump de suspendre tous les vols d’Europe vers les États-Unis va amplifier une situation déjà bien morose. Sur une destination ultra-concurrentielle comme celle-ci (Norwegian, Level, Corsair, French Bee, Air France, La Compagnie, Delta, United et American rien que sur New-York), l’incertitude grandit d’autant plus.

« Au niveau du tourisme, de manière générale, il risque d’y avoir deux vagues de faillites. Ceux qui vont souffrir du manque de réservations dans un premier temps. Et dans un second temps, ceux qui ne vont pas résister au manque de liquidités », nous explique le patron d’une compagnie aérienne française. Concernant les Etats-Unis, « on ne peut pas faire de plan sur la comète… Tout va si vite. On verra bien qui est encore vivant à la sortie de la crise. » On ne peut s’empêcher de penser à Norwegian, qui depuis quelques mois enchaine les déboires.

En perdition à la Bourse

Ce jeudi matin à Wall Street, les titres des compagnies aériennes étaient en perdition, comme sur les principales places financières européennes. A la Bourse de New York, le titre de United Airlines s’effondrait de 14,66% à 42,10 dollars quand les cotations ont été suspendues juste après l’ouverture, après la chute de 7% de l’indice élargi S&P 500.

Celui d’American Airlines plongeait au même moment de 13,78% à 14,02 dollars, celui de Delta chutait de 11,88% à 37,60 dollars et celui de JetBlue perdait 13,63% à 11,72 dollars. Le titre d’Air France-KLM figurait de son côté parmi les plus mal en point à Paris, s’enfonçant vers 13H45 GMT de 7,74% à 4,51 euros. A Francfort, celui de Lufthansa faisait pire : -9,03% à 9,27 euros.

Une crise à 113 milliards

Même scénario à Londres, où l’action du groupe IAG, propriétaire de British Airways, sombrait de 10,5% à 355 pence et celle d’EasyJet de 9,34% à 839 pence. Ces valeurs sont parmi les plus exposées à la baisse drastique du tourisme en Europe et aux interruptions de certaines liaisons, imposées pour tenter de ralentir la propagation du nouveau coronavirus.

La crainte que d’autres pays suivent l’exemple des Etats-Unis « paralyse la Bourse », explique Timo Emden, analyste chez Emden Research. L’épidémie de Covid-19 pourrait coûter 113 milliards de dollars au transport aérien, s’était alarmée dès le 5 mars l’Association internationale du transport aérien (Iata).

A lire aussi :

Les commentaires sont fermés.

Dans la même rubrique