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Décision de Trump : des agences de voyages témoignent

Le gouvernement américain a interdit aux passagers en provenance d’Europe, dont la France, d’entrer sur son territoire à partir de vendredi 13 mars, et pour une durée de 30 jours. Comment les agences gèrent-elles cette nouvelle mesure ? Témoignages.

Jean-Pierre Lorente, Pdg de Bleu Voyages à Lyon

« Cette interdiction d’aller aux Etats-Unis pour les passagers en provenance d’Europe est une situation brutale et inédite, même si elle est dans la continuité des mesures imposées par ailleurs. Les Etats-Unis étaient considérées comme une destination-refuge, c’est la spécialité de notre agence Destination Amériques. Les transits vers l’Amérique du Sud sont aussi concernés. Nous allons favoriser le report des voyages sur l’automne, et non pas le remboursement. Nous devons préserver les acomptes. Le mois d’avril va être compliqué, et l’été aussi sans doute. Nous avons déjà appliqué des mesures de chômage partiel. »

Bruno Peynichou, directeur général de Voyages Gallia à Paris

« Nous avions trois groupes de clients qui devaient partir à New York dans les prochaines semaines. Il est encore trop tôt pour savoir ce qui va se passer. Nous dépendons des décisions commerciales des compagnies aériennes et des hôteliers américains. Vont-ils accepter de rembourser ou simplement de reporter les dates de voyages ? Nos clients, eux, sont nombreux à vouloir être remboursés, car ils ont d’autres projets calés au second semestre. Quant à l’activité voyages d’affaires, elle était déjà très en retrait car les entreprises ont gelé tout déplacement à l’international. »

Nicolas d’Hyèvres, directeur de Geovisions à Amiens

« Chez nous, 250 clients groupes et individuels sont impactés en avril par cette interdiction, y compris les transits vers le Mexique. D’office, on explique à chaque client que leur voyage va être reporté, que leur argent est en sécurité. Il faut tenir ce discours, et faire en sorte que la loi change et ne nous oblige pas à rembourser dans ce cas précis d’épidémie. Ma trésorerie me permet de tenir encore six à huit mois. Je bénéficie de reports de charges, je ne paye pas le loyer, et mes salariés sont en télétravail. J’espère sortir de cette période de crise fin avril, début mai. »

Romain Cluis, directeur d’Orsud à Marseille

« La mesure est tombée dans la nuit, nous gérons les urgences. En ce qui concerne la billetterie Affaires, elle était déjà gelée car les grandes entreprises ont arrêté leurs déplacements à l’international. Concernant l’activité tourisme, nous proposons des reports. C’est notre valeur ajoutée en tant qu’agence par rapport aux sites internet, injoignables. Evidemment, nous ne pouvons pas rembourser des billets qui ne sont pas remboursables, nous dépendons des conditions de nos fournisseurs aériens notamment. »

Roch Guilabert, directeur de Prony Voyages à Paris

« Cette interdiction d’entrée aux Etats-Unis impacte environ 20 clients en groupes et deux dossiers en individuels. Notre chance, c’est d’être producteur sur les Etats-Unis, car nous assemblons des forfaits dynamiques les vols, les hôtels, les locations de voitures. Dans ce cas, nous pouvons reporter les voyages sans frais car nous travaillons en direct avec les prestataires. Les conditions sont plus souples que si nous passons via un tour-opérateur. Je crains seulement que d’autres destinations soient impactées, comme la Polynésie via Los Angeles et l’Amérique du sud. Notre personnel est déjà en temps partiel, et il faut tenir encore entre deux et trois mois. »

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