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ÉDITO. Coronavirus : le tourisme menacé de quarantaine ?

Le vent tourne, depuis quelques jours. Avec des voyageurs français qui deviennent non grata. Un vrai casse-tête en attendant la reprise, toute aussi inexorable que la crise.

Chaque jour, la situation évolue sur le front du coronavirus et de ses relations intimes avec le tourisme. Courant janvier, les Chinois étaient considérés comme non désirables, la Chine non fréquentable. Puis toute l’Asie a bu la tasse. Aujourd’hui, alors que la France* est au stade 2 sur 3 de l’épidémie, les Français (mais aussi les Allemands, et encore plus les Italiens) deviennent à leur tour persona non grata dans certains pays. Israël ne veut plus nous accueillir. Le Salvador interdit depuis samedi 7 mars l’entrée aux personnes arrivant de France et d’Allemagne. La mairie de Moscou nous désigne comme une zone à risque et nous impose 14 jours de quarantaine à l’arrivée sur son territoire. Quant à l’île Maurice, elle met en quarantaine les voyageurs ayant visité ou transité par l’Auvergne-Rhône-Alpes, les Hauts-de-France et l’Ile-de-France et présentant des symptômes grippaux. Demain, à qui le tour ?

Parmi les voyageurs, nombreux sont ceux qui redoutent une mise en quarantaine de 14 jours. Une procédure d’isolement préventive en arrivant à destination, dans un hôtel ou sur un paquebot, ou encore au retour en France. C’est autant -sinon plus- cette crainte de la quarantaine que la peur de contracter la maladie qui grippe sérieusement les voyages à l’étranger – les réservations de voyages reculent d’environ 50% depuis quelques jours. Et ce ne sont pas les « conseils » du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE), incitant à différer les voyages à l’étranger dans « toute la mesure du possible », qui vont calmer le jeu. Des recommandations, prises dès dimanche 1er mars sans concertation avec les pros du secteur, si excessives que nous avons battu tous les autres pays (sauf la Chine, sic !) dans notre principe de précaution… « Si nous faisons face à de nombreuses faillites dans le secteur, le Quai d’Orsay devra assumer ses responsabilités avec le gouvernement », lâche un expert. Le tourisme représente près d’un emploi sur 10, à l’échelle mondiale.

Si nous sommes dans l’oeil du cyclone, l’activité va repartir. Et les Français auront besoin d’un bon bol d’air frais, en s’offrant un break en France ou à l’étranger.

Tournons la page du Quai d’Orsay, préparons-nous au stade 3, « inexorable » selon le président Emmanuel Macron. Mais comment ? Là aussi, les entreprises du voyage ignorent ce qu’induit précisément ce stade 3. A L’Echo touristique, nous avons interrogé le Quai d’Orsay à ce sujet. Silence radio. Ce serait pourtant bien d’informer les entreprises du secteur afin qu’elles tentent d’amortir le choc. Non ? 2 millions d’emplois sont concernés en France… En l’état, les pros du secteur essaient donc de se préparer, à l’aveugle. Déjà, grands groupes et PME ont commencé à geler leurs budgets marketing et réduit la voilure (à commencer par les compagnies aériennes), et se préparent à du chômage partiel. Déjà aussi, même si l’Italie place 15 millions d’habitants en quarantaine, des sociétés françaises anticipent en parallèle l’étape de la reprise. Car si nous sommes dans l’oeil du cyclone, l’activité va repartir. Et les Français auront besoin d’un bon bol d’air frais, en s’offrant un break en France ou à l’étranger, pour sortir de l’ornière de l’épidémie. Quitte à se serrer la ceinture sur d’autres dépenses.

*En date du 9 mars (matin), la France comptait 1 209 personnes testées positives au coronavirus, dont 19 morts.

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