Retrouvez l'actualité du Tourisme pour les professionnels du secteur tourisme avec l'Echo Touristique : agences de voyages, GDS, prestataires spécialisés, voyagistes

Coronavirus : les pros du tourisme demandent « un plan de survie » au Premier ministre

Dans une lettre adressée à Edouard Philippe, les membres de la Confédération des Acteurs du Tourisme font part de leur très vive inquiétude pour le secteur, qui subit de plein fouet l’épidémie de coronavirus. Et réclament des mesures fortes.

Après les EdV, le Seto et l’Unosel, la Confédération des Acteurs du Tourisme* (CAT) a adressé ce vendredi un courrier au Premier ministre, Edouard Philippe, pour tirer à son tour la sonnette d’alarme face aux conséquences économiques du coronavirus sur le secteur du tourisme. Dans ce courrier, les mots sont forts, à la mesure de l’inquiétude des pros face à cette crise inédite pour le secteur. Les membres de la CAT dépeignent en effet “une situation dramatiquement historique”, évoquant “un risque vital et immédiat” pour de très nombreuses entreprises du tourisme.

« Des conséquences dramatiques »

Alors que les conséquences économiques du coronavirus ont d’abord concerné les voyages des Chinois, puis les réservations vers l’Asie, “nous sommes rentrés dans une seconde phase et les effets du coronavirus se font sentir sur tous les voyages des Français et des étrangers vers la France. Les déplacements, quels qu’en soient l’origine, la destination, et le motif (affaires et loisirs), sont touchés”, est-il écrit dans ce courrier. “Ce qui se passe pour le secteur du tourisme et nos métiers est dramatiquement historique”, poursuit la lettre. “Depuis le 1er mars, l’interruption et l’interdiction des voyages scolaires imposées unilatéralement par le ministère de l’Education nationale et les recommandations maladroites de différer les déplacements à l’étranger (sur le site du MEAE) ont des conséquences dramatiques : arrêt des réservations et annulations massives avec des conséquences financières et sociales insupportables pour les entreprises. Le Gouvernement ne peut pas interdire les voyages et les séjours à l’étranger pour les Français.” 

« Nous devons être un secteur prioritaire en matière d’aides »

Le courrier dresse ensuite une longue liste des mesures attendues pour limiter l’impact de l’épidémie de coronavirus sur l’industrie touristique. Le secteur du tourisme, qui représente 2 millions de salariés, est le premier secteur touché par la crise du Coronavirus et ses entreprises sont les premières à supporter les baisses d’activités, est-il souligné. « Nous devons être un secteur prioritaire en matière d’aides et d’accompagnements”. Les professionnels réunis au sein de la CAT réclament donc un “plan de survie”, qui inclut notamment “une meilleure coordination interministérielle entre les différents ministères afin d’éviter les consignes contradictoires et les messages anxiogènes”. Les professionnels espèrent aussi un guichet unique d’aide des entreprises, des démarches simplifiées. A l’instar du Seto et des EdV, la CAT attend une simplification du recours à l’activité partielle, ou la suppression des charges sociales et/ou fiscales pour les TPE, PME et ETI.

Quid du stade 3 ?

Sont également évoqués la création d’un “fonds de garantie pour protéger toutes les entreprises de la filière des risques de défaillances pour donner suite aux annulations”, ainsi “qu’un message fort à l’attention des assurances pour prendre en compte cette situation exceptionnelle”, plusieurs compagnies ne reconnaissant pas les pertes d’exploitation dès lors qu’il n’y a pas de « dommage matériel » ou consideérant le Covid-19 comme un dérivé du H1N1 et donc l’excluant des garanties, ainsi que le souligne le courrier.

La CAT demande en outre “un report de la réforme de l’assurance chômage qui va abaisser de 20% les indemnisations des salariés (et davantage encore s’agissant des saisonniers)” ainsi que le réexamen en avril de l’arrêté du 4 mars du ministère de la Santé qui interdit les événements de plus de 5 000 personnes jusqu’au 31 mai 2020. “Cet arrêté a-t-il été pris en coordination avec le ministère de l’économie ?”, s’interroge la CAT.

“En conclusion, nos entreprises font face à un risque vital et immédiat. Ainsi, si le stade 3 de l’épidémie devait être décidé par le Gouvernement, nous vous demandons à être informés en amont, en précisant, notamment les nouvelles contraintes que cela entrainerait pour nos entreprises. Nous souhaitons que les messages restent factuels, informatifs et coordonnés car les entreprises ne pourront résister aux conséquences de signaux alarmistes”, prévient le courrier.

Alors que selon les propos d’Emmanuel Macron, l”épidémie est désormais « inexorable”, les membres du gouvernement multiplient les signaux annonçant que le stade 3 du plan Pandémie Grippale est imminent. Dans une interview ce vendredi matin, le Pr Jean-François Delfraissy, spécialiste des maladies infectieuses qui faisait partie des experts reçus jeudi à l’Elysée, a indiqué que le stade 3 devrait intervenir dans une période comprise « entre quelques jours et une ou deux semaines ». Invité de RMC, le spécialiste a expliqué que « jusqu’à présent, les chiffres ne justifiaient pas le passage au stade 3. La décision sera probablement prise dans le début de la semaine prochaine parce qu’on a maintenant un virus qui a pénétré une partie de la population. Nous sommes au bord de l’épidémie » a-t-il indiqué au micro de Jean-Jacques Bourdin.

*La Confédération des Acteurs du Tourisme réunit notamment le Seto, les EdV, l’Unimev, l’Umih, l’ITF, la FNTV, ou la FNHPA.

Les commentaires sont fermés.

Dans la même rubrique