ÉDITO. Coronavirus et voyages : vous avez dit psychose ?
L’épidémie du coronavirus conduit à des réactions totalement irrationnelles. Une vraie psychose, mon cher Hitchcock.
C’est très sérieux : la bière mexicaine Corona, si chère à Jacques Chirac, n’est plus à la fête. Selon un sondage réalisé par YouGov, 75 % des Américains en avaient une image positive début janvier, ils n’étaient plus que 51% fin février. Les intentions d’achat seraient en baisse, le cours de Bourse du groupe Constellation Brands qui possède la bière aussi (-9% en 5 jours). La boisson peinera à se refaire une santé, comme autrefois les bonbons Ayds, victimes collatérales du Sida (AIDS en anglais)… Vous avez dit psychose ?
Dans le voyage, les compteurs s’affolent aussi. La Thaïlande par exemple dévissait de -60% environ sur les 23 premiers jours de février, dans les ventes des agences de voyages (source Entreprises du Voyage). Pourtant, le pays comptait la semaine dernière moins de cas infectés que l’Hexagone. Et aujourd’hui ? 43 cas sont recensés en Thaïlande (voire la carte interactive), nettement moins que la France (191 cas), et surtout que l’Italie (2036 cas). Vous l’entendez, cette petite musique de Psychose ?
Chez un TO bien connu -l’un des 10 plus grands du marché français-, les réservations ont reculé d’environ 30% au cours des 15 derniers jours du mois de février. « Le problème, c’est que nous ne savons pas combien de temps cela peut durer », souligne son patron. Et ce ne sont pas les récents conseils du Quai d’Orsay -invitant à différer les déplacements à l’étranger « dans toute la mesure du possible »- qui vont calmer la psychose ambiante. Ni cette décision du gouvernement demandant l’annulation des rassemblements de plus de 5 000 personnes en milieu confiné en France… mais autorisant le métro sans restriction. Aux heures de pointe, sur la seule ligne 13 parisienne (650 000 usagers quotidiens), comptez au moins une vingtaine de personnes à moins d’un mètre de vous. Si l’une tousse…
Et le réchauffement climatique, on en (re)parle ?
Un autre sujet sérieux a perdu de sa superbe médiatique face au Covid-19, c’est le réchauffement climatique. Pourtant, la Planète continue de se consumer. L’explorateur Mike Horn a constaté lors de sa dernière grande expédition que l’épaisseur de la glace au Pôle Nord était passée de 2,5 mètres à 5cm… En une dizaine d’années (entre 2006 et 2019), voilà qui fait bien froid dans le dos. Or ce coup de chaud sur la Terre nous rattrape. En France, la station de moyenne montagne du Mont-Dore (Puy-de-Dôme) a décidé de se placer en redressement judiciaire en raison du manque de neige. Nous sommes tous responsables de la Planète Bleue, nous sommes tous concernés en tant que citoyen du monde et pro du voyage. Ironie du sort, le ralentissement économique qui nous attend cette année devrait au moins diminuer les émissions de CO2 et autres gaz à effet de serre….
Et pourtant, bien sûr, nous souhaitons de tous nos vœux la reprise du tourisme et des autres pans de l’économie. C’est vital pour la paix dans le monde et la préservation des emplois (10% sont dans le tourisme). Mais nous allons apprendre – pros et voyageurs – à nous déplacer autrement. Avec des voyages lointains plus longs, comme le soulignent nos deux JP du voyage – Jean-Pierre Mas (EdV) et Jean-Pierre Nadir (Easyvoyage). Même si cette période est difficile pour nombre d’entreprises, nous allons aussi sortir grandis de ces crises.
A lire aussi :
Les commentaires sont fermés.