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L’édito de Dominique Gobert : qui mettra la main sur Air Austral ?

Air Austral, ce n’est pas un scoop comme on le dit dans les bonnes gazettes, ne va pas bien. Loin de là. A tel point que le « dossier » occupe une place privilégiée au Comité Interministériel de redressement industriel, plus communément nommé Ciri.

Pas la peine de se voiler la face : que ce soient notre compagnie dorénavant nationale, Air France ou les « autres » pavillons français, rien ne va.

Air France, malgré une recapitalisation dont personne ne veut prononcer le nom, de plusieurs milliards d’euros, cherche encore, auprès du réseau privé, entre 4 et 6 milliards selon Les Echos. Une paille, pour, je n’ose le dire, un puit sans fond.

En revanche, la situation est plus tendue pour Air Austral. Les « amis » et néanmoins concurrents, Corsair et Air Caraïbes, aimeraient bien jouer aussi dans la cour des dessertes océan Indien et Antilles. Ne nous leurrons cependant pas, les fonctionnaires hauts penseurs de Bercy mettent aussi leurs gros pieds dans les sabots du transport aérien français. Pas toujours avec compétence d’ailleurs, mais avec la certitude que leur confère un certain « entraînement » !

Dominique Gobert, éditorialiste

Air Austral aurait perdu, à la lecture de ses résultats clos en mars 2021, quelque 76 millions d’euros. Malgré les diverses interventions des « actionnaires » que sont principalement la région Réunion. Majo Malé, lequel m’avait assuré il y a quelques mois, que la situation ne pouvait que s’améliorer, m’aurait pris pour une quiche que cela ne m’étonnerait pas trop.

Mais telle est la dure loi du journaliste qui fait confiance à ses interlocuteurs. Faute professionnelle !

Toujours est-il que les « spécialistes » du Ciri et de Bercy (ce sont les mêmes) ont trouvé malin et plutôt intelligent de « réunir » Corsair et Air Austral dans une sorte de « mélange » artisanal, juste histoire de soit sauver les meubles, soit endiguer les pertes de fonds. Corsair, bien qu’ayant bénéficié d’un PGE et d’une recapitalisation importante de la part du Consortium antillais, peine encore, à se sortir de la crise covidaire. Ce qui est aisément compréhensible.

Chez Air Austral et surtout les autorités régionales de La Réunion, « nationalisme régional » oblige, personne ne semble très chaud. Sans oublier l’aspect social de ce « rapprochement » qui laisse augurer certaines dissensions de mauvais augure.

Mais ce n’est pas tout. Marc Rochet, patron d’Air Caraïbes / French Bee, renâcle des deux pieds et mains. D’autant que son actionnaire principal, l’excellent Jean-Paul Dubreuil, l’homme qui ne rit pas souvent, ne voit pas cette « union » d’un très bon œil.

N’a-t-il pas remis quelques gros sous dans la compagnie récemment ?

L’homme n’est pas réputé pour sa propension à investir de la monnaie sans y retrouver une compensation et un retour sur investissement quasi systématique.

D’où l’entrée en scène de Marc Rochet, le Père Joseph de Dubreuil Mazarin, lequel entend bien ne pas être écarté de ce grand rapprochement ! N’a-t-il pas déclaré récemment chez nos confrères de BFM TV « Je suis étonné qu’on n’ait pas été appelé à ce genre de consultation ou de débat (…) Je ne cherche pas forcément à prendre le contrôle d’Air Austral, mais dire qu’il faut la marier à telle entreprise, Corsair en l’occurrence, ça nous semble être des préjugés ».

Et du côté d’Air France, on observe.

2 commentaires
  1. Brunet dit

    La question qui pourrait ce poser est  » avons nous réellement besoins d’une compagnie sous perfusion  » il me semble que la concurrence sur le papier avec les autres compagnies existe. L’ensemble des prêts obtenu par ces compagnies ne seront j’ai remboursés. Alors pourquoi vouloir sauver une nouvelle fois un pavillon français ?

  2. Brunet dit

    Et pourquoi vouloir à tout prix, garder cette compagnie ? Les deux autres compagnies que vous mentionnées souhaitent en effet consolider leurs maigre avantage!!!! Il lève bras en l’air quand Air France augmente ces fréquences sur les routes océan indien ou Antilles. Qui peut réellement penser qu’un jour Corsair va remboursé sont prêts…. heureusement que nous avons des départements outre-mer autrement je ne suis pas sûr que l’on aurait autant de compagnies sous perfusion.
    Bonne Année.

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