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L’édito de Dominique Gobert : en Tunisie, pas d’accord sur l’accord

Quelle époque, comme disent certains. Au hasard, alors que le tourisme repart de plus belle, que la Tunisie a toujours misé dessus, une nouvelle fois, les relations aériennes ne sont pas au mieux…

Et pourtant, ce n’est pas faute d’essayer. Depuis des années et des années, la Tunisie a compris que le tourisme était un apport économique primordial pour le pays.

Et ça a marché, au-delà de toutes les espérances. Les voyagistes se sont engouffrés dans ce nouvel eldorado que représentait le pays, accueillant, peu cher et de surcroît francophone. Du coup, comme dans tout bon pays qui se respecte, est née une compagnie aérienne, nationale… En revanche, comme tout bon transporteur aérien qui veut vivre, il faut aussi accepter que d’autres transporteurs puissent se poser sur leur territoire. Tu viens chez moi, mais je vais aussi chez toi. Logique, normal…

Dominique Gobert, éditorialiste (DR:JP Leclerq)

Ça fait quinze ans que ça dure. Mais rien à faire, la Tunisie reste bloquée sur ses certitudes et il n’est toujours pas question de réaliser, enfin, un accord dit de « ciel ouvert » entre l’Europe, énorme pourvoyeuse de touristes et donc de manne financière, et le pays, arc-bouté sur la préservation de sa compagnie nationale.

Mais sous quel prétexte ? Simple, si j’en crois la récente déclaration du président de Tunisair, Khaled Chelly, soutenu par le président tunisien, et son ministre des Transports. « Nous voulons que le ciel soit ouvert aux avions tunisiens, et non être survolé par une nuée d’appareils, où nos avions n’auront pas de place ». Ce qui est non seulement stupide, mais en plus totalement incongru, dans la mesure où un accord « Open Sky » permet à chaque compagnie d’aligner, en réciprocité, autant de vols qu’elle le souhaite.

Une erreur d’autant plus grave que le tourisme, source non négligeable de l’économie, risque une fois de plus d’en pâtir. Si j’en crois les experts, un accord favoriserait l’arrivée de 800 000 passagers supplémentaires sur une période de cinq ans et donnerait ainsi une grande goulée d’air frais aux professionnels du touristes, exsangues après les années Covid.

Seulement voilà. Contre vents et marées, depuis pratiquement la création de Tunisair, rien à faire. De surcroît, la gestion de cette compagnie a été totalement improbable. D’autant que la concurrence, c’est pas vraiment la tasse de thé des dirigeants de Tunisair.

Marrant, d’ailleurs, il me semble que l’Etat tunisien envisageait la construction d’un nouvel aéroport aux dimensions grandioses. Apparemment, les architectes planchent encore sur le projet…

Dommage.

Le pays « ami » (c’est la pub qui dit ça) préfère donc défendre une compagnie nationale gabegique et coûteuse, plutôt que de profiter de ce qui fait sa force touristique.

Chacun ses choix, mais une fois que l’avion a décollé, il est toujours trop tard !

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