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La montagne en 2024 : le ski toujours… en tête

La montagne a fait une bonne saison 2023-2024, abordant l’avenir climatique avec une inquiétude maîtrisée, le ski restant une valeur sûre.

Malgré un enneigement inégal, le rappel constant du réchauffement climatique et un rapport incendiaire de la Cour des Comptes, le taux d’occupation moyen des stations de ski confirme leur attractivité : 57,8% pour l’hiver 2023-2024, soit 2% de plus qu’en 2022-2023, selon l’Observatoire national des stations de montagne (ANMSM). Lié à Atout France, l’organisme révèle un remplissage à son maximum entre janvier et février, avec des taux supérieurs à 80% lors des vacances de Noël et d’hiver. « Pour répondre à la demande, des hôteliers se mettent même à louer, à prix négociés, des chambres défectueuses retirées du marché », révèle Jean-Luc Boch, président de France Montagnes.

Joker pour jouir d’un bon enneigement, les dates tardives des vacances ont joué un rôle positif, mais les comportements changent aussi, avec un bond de 45% des réservations de dernière minute. La tendance à identifier dans l’altitude un gage d’enneigement entraîne une certaine « injustice» entre les stations, mais aussi entre les massifs, Alpes du Nord, Alpes du Sud et Pyrénées ayant connu les meilleures performances. 

« De plus en plus de parents font manquer l’école »

Face aux prix qui grimpent avec l’altitude, le client raccourcit son séjour, et se montre plus opportuniste en scrutant les baisses tarifaires aux périodes de relâche, lorsqu’aucune des trois zones n’est en vacances. « Nous ne nous en réjouissons pas » confie Eric Brèche, président du Syndicat national des moniteurs du ski français, « mais de plus en plus de parents font manquer l’école ». On observe aussi une chute de 24% des packages, au profit des produits montés soi-même, jugés moins coûteux. 

Le hors ski poursuit sa diversification. L’ANMSM note un essor de 52% du recours aux animations des stations, et de 61% des promenades à pied. Pour autant, le nombre de trajets en remontées mécaniques est en hausse, tout comme le recours aux moniteurs et à leurs leçons (+3%). La relève du ski semble assurée, 70% des élèves de l’ESF étant des enfants, et les classes de neige ayant subi une hausse de 32% (25% des skieurs actuels ont découvert le ski par ce biais).

Sur 150 stations, « seules 20 disparaîtront »

En parallèle, les professionnels blâment le rapport de la Cour des Comptes de février 2024 – « du ski bashing pour faire du buzz » accuse Jean-Luc Boch -. Pour lui, le rapport glisse dans ses statistiques des stations qui n’existent plus, mais aussi exagère l’impact de la neige artificielle sur l’eau (0,1% de déperdition, pas 8% comme affirmé) et du damage « qui, au contraire, maintient plus longtemps l’eau dans les alpages ».

Les montagnards continuent à croire au ski et à leur faculté d’adaptation. « On nous prédit la catastrophe dans 50 ans, expose Alexandre Maulin, président des Domaines skiables de France, mais quelle autre industrie a une vision à un demi-siècle ? Sur 150 stations, seules 20 disparaîtront. Elles le savent. Elles feront autre chose ».

Jean-Luc Boch renchérit : « L’Etat demande à ces stations de changer ? Cela fait longtemps qu’elles l’ont fait : se tourner vers le ski était même une réponse aux mutations de la vie en montagne, il y a 30 ans. Par ailleurs, ce sont les petites stations de basse altitude qui sont les plus adaptables : elles ont déjà ressorti des matériels de glisse moins exigeants en neige. Ce sont au contraire les grosses qui sont vulnérables de par leurs montages économiques complexes ». La montagne sans ski n’est pas pour demain…

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