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Dans le sillage du MSC Euribia, des espoirs de croisière plus propre

Même si c’est symbolique, le MSC Euribia a effectué la première croisière 100% au bio-GNL en rejoignant Copenhague depuis Saint-Nazaire.

Les Chantiers de l’Atlantique ont récemment procédé, à Saint-Nazaire, à la cérémonie de livraison du paquebot MSC Euribia. Il est décrit par son armateur comme un « modèle de durabilité ». En effet, après le MSC World Europa, livré en octobre 2022, le MSC Euribia est le second navire de l’armateur italo-suisse MSC Croisières à fonctionner au gaz naturel liquéfié (GNL).

Conçu pour réduire son impact environnemental, ce bateau de 331 mètres de long peut transporter 6 334 passagers. Selon MSC, il émettra jusqu’à 19% de gaz à effet de serre de moins par jour et par passager que des bateaux utilisant des carburants traditionnels.

« Il y a une problématique environnementale avec les navires de croisière et on est en train de la résoudre », estime Patrick Pourbaix, directeur général France de MSC Croisières.

Le MSC Euribia est prêt pour le futur

Désormais, sur ces nouveaux bateaux, il existe de nombreuses technologies environnementales de pointe, tels que des systèmes avancés de traitement des eaux usées et de gestion des déchets. Le vaisseau peut se brancher sur un port doté de prises électriques pour couper ses moteurs à quai. Cela peut sembler étrange, mais ce n’était pas le cas sur les anciens bateaux. Le navire a également été conçu en anticipant l’avenir. De sorte qu’il peut facilement intégrer les innovations à venir en matière de durabilité tels que les carburants synthétiques à zéro émission et d’autres carburants alternatifs dès qu’ils seront disponibles à grande échelle.

Toutefois, l’ONG Transport & Environment basée à Bruxelles, experte en matière de solutions pour le climat, conteste les affirmations de l’industrie de la croisière. « Le GNL est composé en majorité de méthane qui a un effet sur le réchauffement climatique. A court terme, il est 80 fois plus puissant que le CO2 », estime Fanny Pointet, responsable maritime au bureau français de l’ONG.

Le chemin est encore long vers la croisière « propre »

« Sur l’ensemble de son cycle de vie, l’empreinte carbone d’un paquebot de croisière au GNL est pire que celle qui tourne au diesel », ajoute-t-elle, préférant au GNL « des carburants propres comme l’hydrogène ou des carburants de synthèse basés sur l’hydrogène ».

Si le bateau a rejoint Copenhague depuis Saint-Nazaire avec du Bio-GNL pour son inauguration, la solution n’est malheureusement pas pérenne. En effet, ce gaz provenant de la fermentation de déchets biodégradables n’est pas produit à une grande échelle. Il y a actuellement un vrai problème de fournisseur et de prix. Malgré tout, MSC en a fait tout un symbole : « Saint-Nazaire-Copenhague, la première croisière zéro émission nette ».

MSC cherche du GNL vert

L’enjeu est donc désormais de pouvoir se fournir en GNL « propre ». Ce que nous confirme Linden Coppell, Vice President Sustainability & ESG, MSC Cruises : « Désormais la question du coût pour nous est primordiale. La solution viendra de futures incitations gouvernementales pour créer une vraie chaîne d’approvisionnement en Bio-GNL ».

« On prouve avec ce paquebot qu’on peut vraiment réduire notre empreinte carbone et que même si c’est seulement pour trois jours, on peut avancer avec 400 tonnes de biogaz, nous confie Patrick Pourbaix. C’est une première pierre sur le parcours de la transition, même si bien sûr la route est encore longue. Nous avons diminué la vitesse de nos paquebots, de 21 nœuds à 14 nœuds en moyenne et réduit nos itinéraires ».  » L’énergie la plus propre est celle que nous n’utilisons pas », confirme Pierfrancesco Vago, le président exécutif de MSC Croisières.

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