Tourisme durable : un concept encore « flou » pour trois quarts des Français

Ils voient « vaguement » (38%) ou « pas du tout » (38%) de quoi il s’agit : la notion de tourisme durable est encore floue pour 76% des Français.

Certains y verront une mauvaise nouvelle… d’autres une forte marge de progression. Un paradoxe aussi. Car cela n’empêche pas dans le même temps les Français d’être de plus en plus nombreux à se dire concernés par les enjeux environnementaux : 46% des sondés disent prendre en compte la dimension durable de leurs vacances.

Et ce n’est pas là la seule contradiction soulevée par le Baromètre Tourisme Durable 2023 mené par Flower Campings & MadeInVote.

Alors que le mode de transport est déclaré comme le levier le plus important d’un tourisme durable (63% des répondants), ils sont 54% à déclarer continuer à utiliser leur voiture thermique pour rejoindre leur destination de vacances cet été. Un pourcentage qui monte à 64% chez les 55-64 ans. 19% comptent prendre l’avion, 13% seulement le train, 7% une voiture hybride ou électrique et 4% voyageront en bus.

S’ils déclarent également partir moins loin pour des questions environnementales (30% des sondés, 43% chez les moins de 35 ans), la prise en compte de la dimension durable des vacances se concrétise plutôt une fois arrivés sur place, relève également l’étude. Cela se fait essentiellement par le choix des activités (58% des répondants) et le mode de déplacement adopté une fois sur place (52%). En amont du voyage, un Français sur deux prend réellement ces questions en compte via la destination choisie (44%), le type d’hébergement (43%), ou le transport utilisé pour se rendre sur place (33%).

Et si l’impact du tourisme sur l’environnement est de plus en plus mis en avant, selon cette étude, les Français (71%) n’y sont pas plus sensibles en vacances que pendant le reste de l’année. 14% y sont même moins sensibles qu’en temps normal. 16% font tout de même plus d’efforts à cette occasion.

Enfin quand 59% d’entre eux (74% chez les moins de 25 ans) disent accorder de l’importance aux actions des hébergeurs en faveur de l’environnement, ils sont 64% à estimer qu’elles sont peu identifiables et pas assez valorisées.

Développer la lisibilité des labels

Autant de pistes pour engager plus largement les Français sur la voie de la durabilité pendant leurs vacances, souligne l’étude, pour qui la réponse doit venir des professionnels.

Le baromètre détaille ainsi plusieurs leviers d’action « pour ancrer davantage le tourisme durable dans les réalités des vacances des Français », en les encourageant notamment à prendre le train (réaménagement des rames pour permettre aux familles de voyager plus confortablement avec leurs valises et leur vélos ; mettre en place des navettes pour le transfert des vacanciers entre la gare et le lieu de séjour ; sensibilisation des voyageurs à l’impact carbone de leur déplacement en fonction du mode de transport).

Autre axe suggéré : développer l’information et la lisibilité des labels. 71% des Français se déclarent ainsi sensibles aux labels environnementaux… mais 95% sont dans l’incapacité d’en citer un spontanément. D’après l’étude, la solution réside aussi dans le développement d’une offre d’hébergement écoresponsable et respectueuse de l’environnement ainsi que dans le développement d’une offre touristique éloignée des zones trop denses pour contrecarrer les effets délétères du surtourisme.

Enquête réalisée en ligne par l’institut d’étude MadeInVote du 30 mars au 7 avril auprès de 1000 Français(es) âgés de 18 à 65 ans représentatifs de la population française en termes de sexe/âge/CSP/région.