Retrouvez l'actualité du Tourisme pour les professionnels du secteur tourisme avec l'Echo Touristique : agences de voyages, GDS, prestataires spécialisés, voyagistes

Rémi Vénitien (Visit USA) : « Il y a un grand besoin de formation des jeunes agents de voyages »

Formalités, perspectives 2023 et actions auprès des pros : le président de Visit USA, Rémi Vénitien, fait le point sur l’actualité de la première destination long-courrier pour les voyageurs français.

500 000 voyageurs français manquaient encore à l’appel en 2022, mais les Etats-Unis espèrent bien s’approcher cette année de leurs performances pré-Covid sur le marché Français. Après une réouverture tardive entravée par un manque récurrent de capacités, aussi bien en termes de sièges aériens, de chambres que de voitures à louer, 2023 se profile sous de meilleurs auspices. « En mai, la France s’est classée numéro 5 des pays émetteurs dans le monde, souligne Rémi Véntien, le président de l’Office de Tourisme des USA en France. Habituellement à cette époque de l’année nous sommes neuvièmes. La progression est de 13% par rapport à l’année dernière. »

En 2022, 1 317 882 Français se sont rendus aux Etats-Unis, contre 1 850 000 en 2019. « Les Etats-Unis restent la première destination long-courrier pour les Français, observe Rémi Vénitien. Cette année, nous devrions nous rapprocher des chiffres de 2019. Nous serons, je pense, à moins de 10% en-dessous. »

Même si des freins subsistent encore. « Au niveau de l’aérien, en termes de capacités, c’est un peu mieux, mais le changement n’est pas énorme. La plupart des A380 sont au garage, ils sont remplacés par des avions plus petits et il y en a un petit peu moins. Nous avons des milliers de sièges en moins par semaine par rapport à la période pré-covid. » Les compagnies aériennes, elles, augmentent les marges et se frottent les mains. « Nous ne retrouverons pas les capacités aériennes pré-Covid avant 2025. Malgré tout, il y a de nouvelles ouvertures. Même si ça reste progressif, ça va dans le bon sens. »

Une période de vente qui s’allonge

Autre signe encourageant : la période de vente de la destination s’allonge. D’avril à septembre auparavant, elle s’étend désormais de la fin février à la mi-novembre. « C’est une très bonne chose, car les Etats-Unis se visitent effectivement toute l’année. » Pas de révolution en revanche en ce qui concerne les destinations les plus prisées. New York, la Californie, et dans une moindre mesure la Floride et la Louisiane demeurent incontournables.

Côté formalités, pas de changement… mais quelques frayeurs récemment. « Nous avons vu ressurgir sur les Helpdesk des agents de voyages des inquiétudes ces dernières semaines », rapporte Rémi Vénitien. « Les clients qui voyageaient avec un Esta acheté il y a presque deux ans à 14 dollars se demandaient s’il était toujours valable et s’il fallait faire quelque chose. La réponse est non », il n’y a rien à faire, détaille le président de l’OT. L’autre interrogation portait sur le passage de la frontière terrestre avec le Canada. « Il faut un AVE ou un Esta, et il faut également avoir demandé en ligne l’équivalent de l’ancien petit papier vert, le I-94, qu’on remplissait il y a longtemps, et payer en ligne 6 dollars de plus pour le passage », rappelle Rémi Vénitien. L’obligation d’obtenir un visa pour les voyageurs s’étant rendus à Cuba après janvier 2021 reste un léger frein, note également Rémi Vénitien. « Les visas étaient longs à obtenir à l’ambassade. Ils sont revenus à la normale fin avril, avant de repartir à la hausse en ce moment. (…) Actuellement, nous sommes sur des délais de deux à trois mois, mais qui sont facilement contournables », insiste-t-il. « Chaque jour une dizaine de créneaux sont ajoutés entre 8h et 9h30. Si on se connecte à son dossier tous les jours, on peut profiter de ces créneaux qui se libèrent et obtenir son visa en une semaine », assure-t-il, tout en renvoyant sur le site de Visit USA sur lequel toutes les formalités sont à jour.

Retour à l’équilibre

Et Visit Usa prépare activement la fin d’année. « Nous avons tenu notre assemblée générale début juin, marquée notamment par le retour à la normale de nos finances. Nous étions légèrement déficitaires en raison de frais supplémentaires et de l’absence de revenus liés à la période du Covid. L’exercice positif de la fin 2022 nous permet d’absorber une grosse partie des pertes de 2021 », se félicite Rémi Vénitien, qui annonce aussi l’arrivée d’une quinzaine de nouveaux adhérents ces derniers mois. Visit Usa France se positionne ainsi comme la deuxième représentation la plus importante, derrière le Royaume-Uni et devant l’Allemagne.

L’association planche actuellement sur l’organisation de ses workshops de fin d’année à Paris, Lyon, Marseille et Bordeaux. Les dates des journées de formation sont également déjà fixées, les 9 et 30 janvier 2024. Une journée sera consacrée à l’Ouest américain, l’autre entièrement dédiée à la Californie. Visit Usa vient également de lancer la nouvelle version de son e-learning.

Des actions de formation plus que jamais essentielles. « Il y a eu un gros turn-over dans les agences qui ont embauché de très jeunes recrues qu’il faut former, explique Rémi Vénitien. (…) J’ai l’impression que dans les écoles, la formation n’est pas toujours suffisante. Ce n’est pas catastrophique, et c’est vrai que le métier d’agents de voyages est difficile, il faut tout savoir, partout. Quand on a déjà fait un certain nombre de famtrips, ce n’est pas un problème, mais quand on commence c’est compliqué. Heureusement, on constate aussi beaucoup de bonne volonté et ça c’est très bien, c’est ce qui va les sauver ! Le problème, c’est que comme tout le monde nous avons aussi plus de mal à sortir les agents de voyages de leur point de vente parce qu’ils sont moins nombreux, et que cela peut imposer de fermer l’agence quelques heures. »

Autre difficulté pour l’organisation des événements B2B : le coût de la location de salles explose, aussi bien à Paris qu’en province. Avec l’organisation des JO, 2024 devrait aussi être marquée par un manque de disponibilités de lieux événementiels. « Dans le secteur, les événements B2B seront probablement organisés jusqu’au mois d’avril, avant d’être mis sur pause jusqu’en octobre », anticipe Rémi Vénitien. Une difficulté à laquelle toute l’industrie ne manquera pas de se trouver confrontée.

Laisser votre commentaire (qui sera publié après moderation)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Dans la même rubrique