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Formalités de voyage aux Etats-Unis : Rémi Vénitien (OT) met les points sur les i

Déjà un an que les Etats-Unis ont rouvert leurs frontières aux voyageurs. Mais côté formalités, certaines questions reviennent en boucle. Rémi Vénitien, le président de l’Office du tourisme des Etats-Unis, fait le point.

Si le Covid nous aura bien appris une chose au sujet des formalités de voyage, c’est qu’entre la théorie et la pratique… Il peut (parfois) y avoir un monde. Et les Etats-Unis n’ont pas échappé à la règle. Outre-Atlantique, c’est la question du test de dépistage pour les mineurs de 2 à 17 ans non vaccinés qui préoccupe professionnels et voyageurs. Dans l’absolu, les mineurs de 2 à 17 ans non vaccinés doivent en effet se faire tester 3 à 5 jours après leur arrivée, ou se mettre en isolement 5 jours (+5 jours en cas de symptômes ou de résultat de test positif). Et en réalité ? « On va être très clair, lance Rémi Vénitien, le nouveau président de l’Office de tourisme des USA. Personne ne va jamais exiger une preuve d’achat de tests, et il n’y a aucun résultat à communiquer, aucune procédure de contrôle. Absolument personne n’effectue ce test. » Et de rappeler que si les voyageurs présentent des symptômes, là, un test s’impose. Du bon sens, donc.

Tampon de Cuba, quelles conséquences ?

Autre mise au point : le cas spécifique de Cuba. Et là aussi, c’est plus simple qu’il n’y paraît, assure Rémi Vénitien. « Une loi de l’administration Trump en date du 12 janvier 2021 inscrit Cuba sur la liste des pays soutenant le terrorisme », rappelle-t-il. Un petit cadeau de départ qui a un impact sur les voyages.

« Pour les Français qui sont allés à Cuba avant cette date,  rien ne change, souligne Rémi Vénitien. Ils font leur Esta, et il n’y a aucun problème. Pour les rares Français qui sont allés à Cuba depuis le 12 janvier 2021 – et rappelons-le, à cette période, Cuba était fermé – alors il faut demander un visa. Ça ne concerne vraiment que très peu de monde, mais comme ça nous a pris par surprise et les débuts ont été laborieux en termes de communication, ça a fait peur. Les personnes qui sont allées à Cuba depuis le 12 janvier 2021 ou qui prévoient d’y aller un jour ou l’autre et de faire ensuite un voyage aux USA peuvent faire une demande de visa dès maintenant. Il est valable dix ans, il sera donc amorti de toute façon. Il n’est pas nécessaire d’avoir déjà un plan de voyage pour les USA ou un billet d’avion pour faire une demande de visa. »

Visas : les délais s’amenuisent

Encore faut-il être patient, car à l’heure actuelle, le délai d’obtention des visas pour les Etats-Unis reste encore un point noir. Même si la situation s’améliore progressivement. Des solutions existent toutefois pour gagner du temps, explique d’ailleurs Rémi Vénitien. « Nous avons même des visas qui passent en quinze jours, à condition que les voyageurs soient vraiment efficaces. Il faut d’abord s’inscrire et, quelle que soit la date de son rendez-vous, se connecter tous les matins, car le consulat rajoute chaque jour, avant midi, 30 rendez-vous plus proches. » Des rendez-vous qui partent en quelques minutes, mais permettent de gagner du temps. Parallèlement, le consulat avance également tous les rendez-vous au fur et à mesure des disponibilités, dès que des créneaux sont disponibles. Le voyageur reçoit alors une notification et n’a plus qu’à se rendre à Paris pour effectuer la démarche. Une fois sur place, celle-ci prend une dizaine de minutes. Petit à petit, les délais devraient se resserrer. « Il y a eu des embauches, maintenant il faut former les gens », rapporte Rémi Vénitien. « Le consulat nous a garanti que toutes les personnes inscrites quelle que soit la date dans la file d’attente passeraient avant le mois d’avril. » En cas d’urgence, familiale notamment, il est aussi possible d’obtenir un visa beaucoup plus rapidement. A noter que dans la majorité des cas, les voyageurs français n’ont pas besoin de visa.

« Nous ne sommes pas encore revenus aux niveaux de 2019 »

Autant de sujets « formalités » qui s’éclaircissent donc progressivement pour laisser de nouveau la place à la stratégie de promotion de la destination. Les Etats-Unis étaient d’ailleurs en workshop dans trois villes, dont Paris, la semaine dernière. D’autres actions à destination des pros sont prévues en janvier, avec une formation qui portera sur le sud-est des Etats-Unis (le 17 janvier) et une journée de formation spéciale New York et la côte Est mi-mars. 

De quoi soutenir la reprise de la destination. « Nous ne sommes pas encore revenus aux niveaux de 2019, indique Rémi Vénitien. L’objectif, c’est de revenir le plus rapidement possible aux chiffres pré-Covid où nous enregistrions 1 875 000 touristes français aux USA. Sur 2022, nous devrions atteindre les 1,5 million. Les Etats-Unis ont très bien marché. Nous n’avons pas encore les chiffres officiels, que nous n’aurons pas avant plusieurs mois, mais les chiffres qui nous sont communiqués par les TO sont vraiment parlants. Et si les compagnies aériennes remettent tous les jours des avions, c’est qu’il y a une demande. »

Quid des prix ? « Les prix de l’aérien ont augmenté et vont continuer à augmenter, pour l’heure on constate une hausse de 10 à 20%, ce qui est très bien par rapport à d’autres destinations où l’on observe du +40% ou 50%. Cela se tient bien parce qu’il y a une concurrence importante, ce qui laisse un marché raisonnablement sain », détaille-t-il. « L’hébergement a augmenté violemment, pour une baisse de qualité, ce qui est le cas sur toutes les destinations, regrette-t-il. Comme partout dans le monde, les clients paient plus cher pour un service qui n’est pas équivalent à ce qu’ils avaient en pré-Covid. Il va falloir plusieurs années pour revenir à un niveau normal. »

Des perspectives encourageantes

Malgré ces aléas, 2023 s’annonce prometteuse. « Au niveau de l’Office de tourisme, le nombre de demandes explose et on voit aussi des réservations qui sont effectuées pour l’été prochain, ce qui est assez inhabituel », s’étonne Rémi Vénitien, qui officie aussi en tant que Responsable production circuits chez TUI.

Les voyageurs de dernière minute qui ont dû repousser leur voyage faute d’hôtels ou de voiture de location disponibles ont anticipé dès la rentrée de septembre pour l’été prochain. « Depuis plusieurs années, les gens commencent à se rendre compte qu’il n’y a plus de promotions de dernière minute, tous les professionnels jouent le jeu des promo de première minute. Les clients y sont sensibles, ce qui simplifie la gestion des stocks”. Seule ombre au tableau, le prix global du voyage, incluant celui des prestations sur place à l’heure où le dollar reste fort par rapport à l’euro.

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