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Train : le prix, le nerf de la guerre

Entre l’avion et le train, quel mode de transport choisir ? Cette question est aussi devenue un enjeu environnemental. Mais le prix du train, en constante augmentation, freine les voyageurs.

Depuis quelques années, le train a de nouveau le vent en poupe. Plus propre que l’avion, son grand concurrent avec la voiture individuelle, il attire aussi les voyageurs d’affaires qui aiment la fluidité de l’embarquement par exemple. Pourtant, si le train séduit de plus en plus, il reste confronté à un frein de taille, surtout en France, son prix. Ces derniers jours, dans les gares françaises, le constat est le même partout : prendre le train en France est beaucoup trop cher.

Un constat vérifié par les sondages. Au cours des trois dernières années, 53% des personnes interrogées par le Réseau Action Climat, qui fédère les associations impliquées dans la lutte contre le dérèglement climatique, estiment que les billets ont augmenté. Pour promouvoir l’usage du train, 58% des répondants veulent des prix plus bas. Les répondants veulent tout à la fois des prix fixes, un coup de pouce des pouvoirs publics pour faire baisser les prix, davantage de cartes de réduction et des rabais exceptionnels quand il y a des pénuries d’essence.

Explosion des prix en France

À l’occasion des départs en vacances, Greenpeace s’est intéressé aux prix des billets de train pour voyager en Europe. Et le constat est sans appel. Les billets de train sont en moyenne deux fois plus chers que ceux d’avion pour un même trajet. Un Barcelone-Londres coûte même « jusqu’à 30 fois plus cher ». Les différences tarifaires s’avèrent encore plus abyssales en France, où les billets de train sont en moyenne 2,6 fois plus chers que les billets d’avion. 

Depuis 2022, les tarifs de la SNCF ont explosé en France. Selon la plateforme de réservations Kombo, les prix des billets de train ont augmenté de plus de 20% sur un an. Soit le triple de l’inflation générale en France (5,9% selon l’Insee). Sur Paris-Lyon, ils ont grimpé de 32% depuis un an.

Bien sûr, des initiatives sont prises pour réduire le coût du train. On pense notamment aux Hauts-de-France, qui depuis samedi 8 juillet, commercialisent des billets de train à un euro l’aller simple pour rejoindre la côte mais aussi pour découvrir l’intérieur des terres. Malheureusement ce sont des initiatives régionales, qui ne concernent pas toute la France mais seulement quelques trains.

Les trains de plus en plus complets

Alors pourquoi les prix sont-ils si élevés ? La raison principale, c’est que les trains affichent très souvent complets. 73% des trains étaient complets le week-end du 7 avril 2023. Et 85% celui de l’Ascension 2023, contre 40% l’année dernière. Le yield managment fait ensuite le reste. Cette pratique consiste à « vendre au bon prix, au bon client, au bon moment dans un but d’optimisation des espaces et du chiffre d’affaires » selon un expert.

Concrètement, la SNCF ayant plus de demandes que d’offres, elle augmente ses prix. Cette hausse tarifaire est aussi due à la reprise des voyages post-Covid ainsi qu’à l’offre insuffisante de trains en France. Mais surtout « au prix de l’essence » en constante augmentation, qui a provoqué un report de la voiture individuelle vers le train.

Les prix vont encore augmenter

Récemment, la SNCF a même annoncé qu’elle allait augmenter ses prix pour ses abonnés. La carte Avantage de la SNCF permettant d’accéder à des tarifs maximaux garantis contre un abonnement annuel sera bientôt moins généreuse, a indiqué l’entreprise publique, justifiant la mesure par la hausse de ses coûts. La carte Avantage permet pour 49 euros par an de bénéficier de tarifs réduits de 30% et plafonnés, à condition pour les 28-59 ans d’effectuer une partie de leur voyage pendant un week-end.

Ces plafonds étaient de 39 euros pour les trajets de moins de 1 heure 30 (environ 25% des voyages), 59 euros pour les trajets entre 1 heure 30 et 3 heures (50%) et 79 euros pour les trajets plus longs (25%). Après le 29 août, ils vont être augmentés de 10 euros, passant donc respectivement à 49, 69 et 89 euros maximum.

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