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Où sont passés les Français ?

La crise économique a eu raison du budget vacances des Français cet été, particulièrement au mois de juillet. Tous les secteurs ont été touchés par la baisse de fréquentation : hôtellerie traditionnelle, de plein air, chez l'habitant. Les voyages à l'étranger n'ont pas plus attiré les foules. Seuls les acteurs du web semblent avoir bien

Le flot continu de beau temps dans le ciel français depuis le 5 juillet aurait pu laisser présager un été radieux. Mais à l'heure du bilan, si l'on ne peut pas parler d'une saison estivale catastrophique, elle n'en reste pas moins décevante et est déjà qualifiée de « saison de crise ». Selon le cabinet Protourisme, la fréquentation a reculé de 3,8 %, en nombre de nuitées marchandes, du 1er juillet au 20 août en France, par rapport à la même période en 2012. Le budget est lui aussi en berne, à -4,5 %.

« Ceux qui avaient surperformé les années passées, comme les campings et les parcs de loisirs hors parcs aquatiques, ont connu une saison décevante », assure Didier Arino, directeur de Protourisme. Ces deux grands gagnants des saisons estivales précédentes n'échapperaient donc plus au phénomène qui touche de plus en plus de Français : la baisse du budget vacances quand ils n'ont pas tout simplement renoncé à partir. La FNHPA (Fédération nationale de l'hôtellerie de plein air) fait en effet état d'une baisse de fréquentation de 3 % en juillet et d'un mois d'août à l'étale par rapport à l'an dernier.

 

Forte progression du non-marchand

L'hôtellerie française traditionnelle est également touchée. L'Umih (Union des métiers et des industries de l'hôtellerie) avance un taux de fréquentation dans le secteur de l'hôtellerie-restauration en chute globale de 10 % en juillet par rapport à juillet 2012. « La forte progression de l'hébergement non-marchand, ajouté aux échanges d'appartements, grignote inévitablement des parts d'activité aux professionnels », analyse Hervé Becam, vice-président de l'Umih. Lui emboîtant le pas, Didier Arino avance même que « pour la première fois, les hébergements non-marchands ont dépassé les marchands ». Une donnée toutefois très difficilement mesurable et qui émane davantage du ressenti des professionnels sur le terrain.

 

« Tout s'est passé en août »

Même s'il reste en croissance, le site d'hébergements chez l'habitant Airbnb.com qualifie l'été de simplement « correct », grâce à la tonicité d'août. Juillet s'est avéré moins bon qu'escompté sur le marché hexagonal, explique Olivier Grémillon, directeur France de la start-up californienne. « Tout s'est passé en août, résume Frédéric Pilloud, directeur marketing d'Odigeo/Go Voyages. Nous avons enregistré un grand nombre de réservations jusqu'au 15 août », et notamment sur les terminaux mobiles. « Les gens sont partis, mais plus tard que d'habitude ». Un constat que dresse également Yannick Fassaert, président des Gîtes de France. « Juillet a enregistré un nombre record de réservations, de +14 %, pour des départs au mois d'août », indique-t-il. Des VDM qui n'auront toutefois pas suffi à inverser la tendance avec un recul global sur la saison de -2,5 %.

Le tourisme social accuse également le coup. « Au global, sur les mois de juin-juillet-août, on est en recul de 3 %. La très forte concentration sur les deux premières semaines d'août s'accentue d'année en année et nous pénalise. C'est un signe indéniable de la crise économique, beaucoup d'entreprises qui ne fermaient pas l'été auparavant le font dorénavant la première quinzaine d'août », analyse Bruno Doerler, DG de VVF Villages.

 

Moins de départs vers les destinations étrangères

Alors où sont partis les Français ? Pas à l'étranger non plus à en croire les données du baromètre SNAV/Atout France, tout du moins au mois de juillet. En attendant le bilan du Ceto, qui ne devrait pas être mirobolant, l'activité en agences a continué à faire grise mine. Les départs ont diminué de 7,5 % en nombre de passagers et de 3 % en volume d'affaires. Les réservations ont en revanche connu un sursaut de + 2 % en nombre de passagers et de + 4 % en volume d'affaires par rapport à l'an dernier, ce qui confirme également l'attentisme des clients en agences.

Dans l'ensemble de ces mauvaises nouvelles, y a-t-il eu des gagnants cet été ? Oui, mais il semble se compter sur les doigts de la main. Le spécialiste de la location de vacances entre particuliers, Abritel.fr, annonce de bons chiffres : +24 % de demandes de réservations en juillet-août, avec une prime sur la destination France : 89 % des Français envisageaient au début de l'été de rester dans leur pays, contre 82 % un an plus tôt. L'Espagne est l'autre destination en vogue, chez les Français comme les Espagnols. Plus globalement, les acteurs du web, sans surprise, ont mieux résisté. Locatour/Travelfactory, qui a fortement enrichi ses stocks, annonce un bond de 30 % des ventes cet été sur la France. « La croissance est tirée par les campings haut de gamme », explique Yariv Abehsera, président du groupe, qui salue la performance de distribution des réseaux Voyages E.Leclerc, Carrefour Voyages et Thomas Cook. Et les prochains jours, septembre inclus, s'annoncent prometteurs. Enfin.

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