Olivia Grégoire/tourisme : « Il ne faut pas jouer à se faire peur »
En marge des Trophées de l’innovation, Olivia Grégoire a accordé une interview exclusive à L’Echo touristique. L’occasion de faire le point sur les émeutes urbaines et leur impact, les aides que le gouvernement pourrait envisager, mais aussi d’autres sujets d’actualité. A commencer par le tourisme international, les PGE et le surtourisme.
Les émeutes urbaines risquent-elles de dissuader des clients internationaux de réserver leurs vacances en France ? Malgré les inquiétudes de certains professionnels, Olivia Grégoire, ministre déléguée en charge du Tourisme, se veut rassurante. « Il ne faut pas jouer à se faire peur », assure-t-elle au micro de L’Echo touristique.
Quelles aides ?
« Nous n’avons pas de chute massive de réservations, ajoute-t-elle. Nous n’avons pas d’annulations massives des vols vers la France ou même de départs précipités de Paris. » La baisse des réservations aurait été limitée à -0,5% à -2% le 2 juillet, endiguée dès le 3 juillet, selon ses estimations.
Suite aux quelques nuits d’émeutes, pas question de mettre en place un dispositif ad hoc de relance ou des aides généralisées. Mais le gouvernement pourra néanmoins activer des leviers afin d’aider les commerçants directement affectés (report ou annulation de charges, chômage partiel…).
« Il y a eu bien sûr des commerçants pillés. Je pense évidemment à eux et nous serons à leurs côtés avec Bruno Le Maire pour les accompagner », le ministre de l’Economie. L’Etat met d’ailleurs en place un soutien psychologique pour les acteurs du tourisme et les commerçants touchés par des actes de violence.
Des recettes en hausse de 21% depuis début 2023
« Nous avons tout pour avoir une très belle saison touristique », martèle la ministre déléguée chargée également des PME. « On a des recettes internationales (…) en augmentation de plus 21% depuis le début de l’année. On a un taux d’occupation de nos hôtels, de nos restaurants aussi, qui est en hausse par rapport à 2022 sur les cinq premiers mois de l’année. »
Alors que Jean-François Rial, président de l’Office du tourisme de Paris, estime qu’il faut restaurer l’image de la capitale et de la France, la ministre avoue ne pas être « loin de penser comme lui ». « Là ou Jean-François Rial n’a pas tort, c’est effectivement l’image qu’il y a eu parfois pendant la grève des éboueurs », avec des amoncellements de poubelles, ou encore en raison des rats parisiens.
Des mesures contre le surtourisme
D’ailleurs, pour rassurer les clients internationaux, Bruno Le Maire était cette semaine au micro de CNN, Olivia Grégoire hier à celui d’Al Jazeera… juste après son allocution aux Trophées de l’innovation de L’Echo touristique.
Dans l’interview vidéo à l’Echo, Olivia Grégoire évoque également le remboursement des PGE, le prochain comité de filière tourisme, des mesures concrètes et des financements (2 millions d’euros pour les communes touristiques) afin de lutter contre les pics de fréquentation. Et elle partage son point de vue sur les quotas de visiteurs comme ceux instaurés dans la calanque de Sugiton, à Port-Cros et sur l’île de Bréhat. Sans jamais accepter le terme de « surtourisme » pour la destination France.
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