Emeutes urbaines : « Il faut restaurer l’image de Paris et de la France » selon Jean-François Rial
Jean-François Rial, président de Paris je t’aime – Office de tourisme, avoue avoir surestimé l’impact des violences urbaines sur l’activité touristique. Mais il n’en reste pas moins catégorique : les mouvements sociaux à répétition nuisent fortement à l’image de la capitale et de la France.
L’Echo touristique : Vous aviez estimé, dans une interview à l’AFP, à 20% les annulations de la clientèle internationale à Paris, sur les premiers jours de juillet. Vous confirmez ? La ministre déléguée au Tourisme Olivia Grégoire se veut plus rassurante.
Jean-François Rial : J’avais effectivement annoncé 20% d’annulations des clientèles internationales sur les tous premiers jours de juillet. En intégrant la clientèle française, plus résiliente, cela ramenait le taux à moins de 10%.
Ceci dit, c’était une estimation personnelle sur laquelle, heureusement, j’ai été beaucoup trop pessimiste. Toutes clientèles confondues, nous sommes à 5% d’annulations au maximum. La ville demeure attractive.
Mes estimations s’appuyaient sur les remontées catastrophiques des restaurants et d’hôteliers parisiens, et la réaction de la clientèle de Voyageurs du Monde.
Depuis le mois d’avril, la tendance très bonne sur Paris s’est inversée. Deux explications : la fin du Revenge Travel et les mouvements liés à la réforme de la retraite.
Donc, vous aviez surestimé la baisse d’activité ?
Jean-François Rial : Je reconnais avoir surestimé les conséquences des violences urbaines, j’en prends l’entière responsabilité. Ce n’est pas la faute de l’AFP.
Parmi les acteurs du tourisme francilien, il y a eu énormément de demandes d’annulation qui sont finalement restées lettre morte. Aujourd’hui, sur les prises de réservations, je pense que nous sommes en baisse. Mais je n’ai aucun chiffre précis à communiquer. Jean-Pierre Mas (président des Entreprises du Voyage, NDLR) évoque pour sa part des annulations de l’ordre de 10% pour l’hôtellerie en France.
Les mouvements sociaux à répétition sont catastrophiques pour l’image de la France.
Comment se présente l’année 2023 ? Certains évoquent un tassement du Revenge Travel…
Jean-François Rial : Depuis le mois d’avril, la tendance très bonne sur Paris s’est inversée. D’ailleurs, les recherches de vols vers Paris diminuent depuis fin mars selon Mabrian, par rapport à 2022. Deux explications : la fin du Revenge Travel et les mouvements liés à la réforme de la retraite. La demande n’est pas remontée.
Si certes les annulations sont plus faibles que prévues, il ne faut pas se raconter d’histoire. Je ne peux pas croire que les conflits en France sont sans impact sur l’activité touristique. Les mouvements sociaux à répétition sont catastrophiques pour l’image de la France. En outre, certains politiques n’appellent pas au calme, ce qui sidère les observateurs étrangers. Aujourd’hui, il faut restaurer l’image de Paris et de la France.
Etes-vous inquiets pour les Jeux Olympiques et le maintien de la sécurité pendant l’événement ?
Jean-François Rial : Je me pose des questions pour la clientèle des Jeux olympiques, surtout si des émeutes se reproduisent. N’y aura-t-il pas de désaffection des visiteurs ? Mais du point de vue de la sécurité même, je ne suis pas inquiet, les choses s’organisent avec le préfet en charge de la coordination.
