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Violences urbaines en France : le ras-le-bol des acteurs du tourisme

Quel est l’impact des violences urbaines sur l’activité des hôteliers et des voyagistes ? Depuis une semaine, les professionnels, inquiets, déplorent une baisse d’activité.

« On voit nettement un ralentissement à partir du 1er juillet », explique Jean-Virgile Crance, président de la Confédération des Acteurs du Tourisme (CAT). La confédération estime la perte d’activité comprise entre 2 et 5% du volume de réservations versus les prévisions initiales, sur les 10 jours de début juillet, pour les groupes hôteliers.

« La ville de Marseille a payé le plus lourd tribut », poursuit Jean-Virgile Crance. Non seulement des restaurants, des hôtels et des magasins ont été vandalisés ou brûlés, mais des professionnels ont aussi rapporté « des intrusions dans les hôtels avec des menaces sur le personnel ».

D’autres villes de France ont subi des dommages liés aux violences urbaines. A commencer par Paris, Lyon, Nantes, mais aussi de plus petites villes.

Impact psychologique

Jean-Virgile Crance insiste aussi sur « l’impact moral pour les équipes et leurs dirigeants ». Il évoque l’inquiétude pour la sécurité des salariés et le préjudice moral des événements « qui s’annonce plus important que le préjudice matériel ». « Notre profession est le dommage collatéral de ces émeutes et subit directement les décisions prises pour enrayer la violence », ajoute-t-il.

Pour Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du Voyage (EdV), l’hôtellerie en France enregistre des annulations « de l’ordre de 10% » depuis le début des émeutes urbaines, selon des tendances communiquées par l’Umih et MKG. « C’est davantage dans l’hôtellerie haut de gamme, très fréquentée par la clientèle américaine », précise Jean-Pierre Mas.

Les annulations proviennent davantage de visiteurs étrangers, qui ont un fort pouvoir d’achat, et des billets d’avion annulables sans frais. L’agence de voyages de luxe Eluxfrance rapporte d’ailleurs 17% de réservations annulées depuis le début des émeutes, sur Europe 1. Les clients, affolés par les images diffusées en boucle dans leur pays, préfèrent renoncer à leur projet ? Quitte à payer des frais d’annulation élevés de leurs vacances en France. Comme cette famille de quatre Californiens qui perdra près de 10 000 euros, raconte Elux à Europe 1. 

Olivia Grégoire : « Nous n’avons pas de vague d’annulations à Paris »

Le gouvernement, lui, relativise l’impact économique des violences urbaines.

« Nous avons fort à faire pour accompagner les commerçants qui ont été frappés », a reconnu la ministre déléguée au Tourisme à l’occasion d’un déplacement à Arpajon dans l’Essonne (91).

« Au moment où on se parle, il faut garder son sang-froid : nous n’avons pas de vague d’annulations à Paris, ajoute Olivia Grégoire. J’ai échangé avec l’ensemble des plateformes ces derniers jours. Nous avons un frétillement à -0,5% à -1%, mais cela ne permet aucunement de tirer des conclusions. La meilleure façon, pour que les touristes viennent dans notre beau pays, n’est certainement pas de jouer à leur faire peur. »

Quel impact du côté des agences de voyages ?

Du côté des agences de voyages en général, qui font surtout partir leurs clients à l’étranger, Jean-Pierre Mas ne constate pas d’annulations en grand nombre. Mais il évoque un ralentissement « très sensible » des réservations. « Les Français n’ont pas le moral, ils sont inquiets, ce qui crée de l’attentisme, ajoute-t-il. Ils prendront des décisions quand ils auront plus de visibilité. » Les membres du syndicat n’ont a priori pas été touchés par les actes de vandalisme. A l’exception notable de LK Tours, dont deux autocars ont brûlé tandis qu’un troisième a été détruit.

Les EdV espèrent que le gouvernement instaurera des mesures de soutien comme des reports de remboursement de PGE et de charges. Ce que le gouvernement a commencé à promettre.

Il faudra aussi sans doute œuvrer pour restaurer l’image de la France, alors que les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont publié des mises en garde sur la destination. Les émeutes urbaines font un peu désordre à un an des Jeux olympiques.

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1 commentaire
  1. Mélanie dit

    Ils n’ont pas fini d’avoir ras le bol, car ce n’est malheureusement pas fini. Même si cela s’apaise, ca recommencera. Avec un gouvernement sans projet autre que des gadgets comme pénaliser des parents, injuste sans doute, inapplicable certainement, on est pas prêt d’en sortir. Le problème le plus crucial, avant tous les autres, avant même la question sociale, c’est la police. Tant qu’on ne reprendra pas son contrôle, qu’elle ne cessera pas d’harceler des jeunes à qui on ne reproche rien, qu’elle ne retrouvera pas un comportement urbain (politesse, vouvoiement, respect de tous), qu’on ne réprimera pas des comportements inappropriés qui sont devenus la norme (faux PV, attitude violente, voire pire), les révoltes se succéderont. On a vu au stade de France que même des visiteurs étrangers peuvent être victimes de ce déferlement de violence et d’incompétence.

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