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[net Managers] Comment le tourisme thaïlandais se redresse

Décideurs et experts du tourisme français se sont retrouvés du 20 au 25 juin à Bangkok. L’occasion de faire le point sur le secteur du tourisme thaïlandais et de rencontrer des entrepreneurs opérant dans l’hôtellerie en Asie du Sud-Est.

La Thaïlande retrouve son sourire légendaire. « Aujourd’hui, le tourisme est bien reparti et la majorité des acteurs du tourisme ont réouvert », confirme Ludovic Gallerne, Vice-President Global Commerce de S Hotels & Resorts lors de l’édition 2023 des net Managers en Thaïlande. Si le pays avait accueilli près de 40 millions de touristes en 2019, les années Covid ont été dévastatrices pour l’industrie : 6,7 millions de touristes en 2020, 430 000 en 2021 et 11,15 millions en 2022. « Cette année, nous attendons environ 25 millions de voyageurs étrangers », a complété Ludovic Gallerne lors de la première journée de la conférence net Managers.

Concernant le visitorat issu de la France, de la Belgique et des Pays-Bas, la directrice de l’Office national du tourisme de Thaïlande en France et au Bénélux, Soraya Homchuen, se montre plutôt optimiste. «En 2023, nous pensons accueillir un million de voyageurs en provenance de ces trois pays. Sur la seconde partie de l’année, nous anticipons 75% de réservations en plus par rapport au second semestre 2019, toutes nationalités de touristes confondues. » 

Les défis du secteur touristique

Reste que la Chine, qui représente le premier marché émetteur pour la Thaïlande, demeure confrontée au Covid. « Nous escomptions 5 millions de visiteurs en 2023. Mais si la pandémie persiste, nous allons reconsidérer nos prévisions en fonction des décisions que le gouvernement chinois prendra au niveau des restrictions de voyages », ajoute-t-elle.

Depuis 20 ans, la Thaïlande ne cesse de prouver sa résilience : le SRAS en 2003, le Tsunami de 2004, la grippe aviaire l’année suivante puis deux coups d’Etat, l’un en 2006, l’autre en 2014. Sans oublier, en 2011, de terribles inondations causant la mort de 400 personnes. Un sinistre événement qui serait aussi le 4e désastre le plus coûteux de l’Histoire (36 milliards d’euros).

La pandémie étant passée, le « pays du sourire » cherche, comme de nombreuses destinations, attend le retour de liaisons aériennes internationales suspendues dès 2020. Et la destination cherche à endiguer des phénomènes tels que le surtourisme ou la pollution qui nuit sérieusement à Chiang Mai, par exemple, alors que la ville est au cœur de la nature. A cela s’ajoute une instabilité d’ordre politique. En juillet, les Thaïlandais sauront si leur nouveau gouvernement sera entre les mains du parti progressiste ou des ultra-conservateurs. Autre problème : comme en France, le manque d’attractivité du secteur crée des tensions sur l’emploi. 

Augmentation des salaires

« Beaucoup de personnes ont quitté les métiers du tourisme, en particulier dans l’hôtellerie, parce qu’elles n’étaient pas suffisamment rémunérées », indique Ludovic Gallerne.

Pour faire face à cette pénurie de main-d’œuvre, certains hôteliers augmentent les salaires mais font dans le même temps face à une croissance, entre 25% et 30%, des coûts énergétiques. « Par conséquent, et malgré le fait que le prix de la nuitée soit supérieur cette année par rapport à 2019, les taux de rentabilité sont plus faibles pour les hôteliers », assure Frédéric Garnier, Executive Vice President de Nova Asset Management.

Et d’ajouter : « Il y a quelques années, ouvrir un hôtel en Thaïlande était une prise de risques minime : on était au bon endroit, au bon moment. Et, avec un bon produit, c’était la réussite assurée. Mais cela change. » Les professionnels cherchent donc de nouvelles sources d’énergie et encouragent la création d’écoles autour du tourisme et de la gastronomie afin de générer des vocations chez les étudiants.

De la bière au tourisme

La conjoncture est peut-être moins propice à l’activité hôtelière. Mais l’ouverture d’un établissement demeure néanmoins un rêve pour certains entrepreneurs fortunés. C’est ce qui explique en partie la réussite d’entreprises telles que Nova Asset Management. Lancée par le Français Frédéric Garnier, la société réalise pour le compte d’investisseurs ou de family offices les études de faisabilité, le choix de la marque, négocie les contrats, la représentation des établissements et l’assistance à la maîtrise d’ouvrage.

Autre indice révélant l’attrait pour l’hôtellerie, la diversification surprenante de Boon Rawd Brewery qui, en 1933, avait créé la célèbre bière Singha. Avec ses autres marques (Asahi, Corona extra et Carlsberg), le groupe détient 57% de parts de marché. Sous l’impulsion du directeur général du groupe, Santi Bhirombhakdi, « Singha a acheté 9 îles aux Maldives et y construit des complexes hors-norme », indique Ludovic Gallerne. Des partenariats ont été noués avec Hard Rock aux Maldives, Mercure, Outrigger, Holiday Inn… Au total, le groupe gère en tant que propriétaire ou opérateur pas moins de 38 hôtels et 4 550 chambres à l’île Maurice, aux Fidji, aux Maldives ou encore au Royaume-Uni.

Wink, nouvelle plateforme B2B

La première journée de conférences à Bangkok fut également l’occasion pour les net Managers de découvrir un autre entrepreneur, Yann Gouriou. Après 14 ans à gravir les échelons dans de nombreux établissements, celui-ci est devenu directeur général de Unicorn hospitality, Traveliko et Wink. Il s’agit d’une plateforme BtoB de distribution « qui donne le pouvoir aux hôteliers », lesquels gardent la main sur la relation client et le prix de vente. « Sur notre Plateforme as a Service, les hôteliers disposent d’un extranet surpuissant avec de nombreuses fonctionnalités si l’on se compare à Booking ou Agoda. On peut tout personnaliser et proposer, par exemple, une chambre sans mini-bar comme une chambre hyper personnalisée », poursuit-il.

Wink travaille avec des agences de voyages, des organisateurs d’événements que des influenceurs. Sur la plateforme, chaque vendeur peut créer ses pages et faire des recommandations d’hôtels auprès de sa clientèle ou de sa communauté. Des « Social links » facilitent le partage de telles recommandations sur Facebook, WhatsApp ou encore Signal. 

A chaque vente, le vendeur percevra sa commission. De son côté, Wink se rémunère à hauteur de 5,5% sur chaque transaction réalisée sur sa plateforme.

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