L’édito de Dominique Gobert : taxes, surtaxes, la grande hypocrisie
Taxes ? Pas taxes ? Le secteur du transport aérien, une fois de plus, est en pleine excitation, d’autant que les pouvoirs publics semblent résolus à tirer du secteur une nouvelle source de finances.
Pascal de Izaguirre, président de la Fédération nationale de l’aviation marchande (Fnam), ne cache pas son ire. Et la colère d’un basque est toujours dangereuse.
Pour l’ensemble des transporteurs aériens français d’ailleurs, il semble étrange que l’Etat affiche un certain acharnement à taxer, encore et toujours, les compagnies aériennes. Ce qui, finalement, ne fera que pénaliser encore et toujours les passagers. Ou les encourager à ne plus utiliser l’aéroplane pour voyager.
Le problème étant de rester un tout petit peu sérieux et de ne pas considérer, sous la pression populaire, que le transport aérien est le principal responsable de tous les maux de la planète. Et, accessoirement, la manne financière qui permettrait de remettre sur les rails le transport ferroviaire en France en général et la SNCF en particulier.
Tiens, juste pour rire, mais ce n’est pas rigolo, en Ardèche, il n’existe aucune gare ! C’est le seul département français dans cette situation. Du coup, mon ami Basque Bondissant, fournissez un petit effort avec vos camarades de l’aérien : ouvrez une cagnotte afin de pallier cette défaillance étrange.
D’autant que ministre délégué aux Transports Beaune, qui n’est pas à une incohérence près, se dit « favorable à un tarif plancher des billets d’avion ». Caramba ! Voilà de quoi faire passer la pilule des nouvelles augmentations de taxes, dont la prochaine loi de finances pour 2023 va dévoiler tous les mystères. Sans parler d’une « surtaxe » envers l’aviation d’affaires, honnie par bon nombre d’écolos bobos, responsable de tous les maux écolos de la planète.
Bien sûr, le secteur ne représente « que » 7,6 milliards de chiffre d’affaires, plus de 36 000 emplois et participe allégrement à l’économie du pays.
Mais, rien à faire, Dame Borne l’a promis : il y aura une enveloppe de 100 milliards pour la SNCF. Ne cherchez pas à savoir qui va payer, c’est clair comme de l’eau de roche.
J’aime beaucoup la question posée lors de la conférence de la Fnam, la question posée par Thomas Cousin, le président des aéroports français : « Ne serait-il pas plus cohérent et juste que ce soient finalement les voyageurs du train qui contribuent au plan de financement du rail plutôt que les passagers de l’aérien qui vont je vous l’assure être mis à contribution pour assurer la transition énergétique du secteur ? ».
Et, accessoirement, payer une gare à cette pauvre Ardèche ?
Allez, assez d’hypocrisie. Qu’on le veuille ou non, le transport aérien est une nécessité…
Mais il est vrai que, selon le dicton, « lorsque l’on veut se débarrasser de son chien, on dit qu’il a la rage ».
Bien joli de râler mais ce ne sont pas les compagnies aériennes qui absorbent les taxes mais le client au final, vous avez dit hypocrisie ?
Cher Dominique, je souhaite te dire merci…je suis Ardéchois et ça fait bien longtemps que nous avons été oubliés par la SNCF (des trains de marchandises mais plus de trains de voyageurs !!!)
Merci cher Dominique d’avoir enfin expliqué que chaque passager prenant l’avion contribuera donc au renouvellement du parc rail dont la SNCF n’a jamais rénové ses rails depuis de très nombreuses années….Donc, en effet, les passagers train devraient payer pour voyager vert et non pas l ‘inverse. Où alors quand est-ce que le gouvernement aura le courage d’annoncer au contribuable que c’est lui mais en surtout le passager aérien qui paieront cette remise à niveau de l’équipement SNCF sans pour autant autoriser la concurrence européenne ? Que fait d’ailleurs la commission européenne sur le monopole de la SNCF sur le rail en France qui impose en plus des tarifs exorbitants , pour autant ne réouvre pas toutes les petites gares abandonnées au motif de la rentabilité par lignes…un vrai enfumage !