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L’édito de Dominique Gobert : IATA, ça suffit !

Dans la torpeur de l’été et des vacances, telles les hordes barbares de Poutine envahissant l’Ukraine, Iata frappe. Fort, très fort, sans aucun état d’âme…

Et c’est le 17 juillet au matin que Fabrice Dariot, patron de l’agence Bourse des Vols (BdV), est frappé de plein fouet par le missile émis par cette incroyable association qu’est IATA. « Vous avez 30 jours pour déposer une caution estimée à 80% de votre chiffre d’affaires (NDLR: quelques millions, compte tenu de la santé financière de BdV)», explique le courrier daté du 14 juillet. Faute de quoi, l’agence en ligne ne pourra plus vendre les tickets des compagnies membres de IATA.

Dominique Gobert, éditorialiste (DR:JP Leclerq)

Stupeur, incompréhension, mauvais rêve, Fabrice Dariot se frotte les yeux, lui qui depuis 30 ans alimente les caisses de IATA, sans jamais aucun problème. Une collaboration sans faille.

L’ectoplasme IATA, selon la bonne et sublime expression de Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du Voyage, ne fait pas dans le détail. Le 15 août, au petit matin, BdV ne dispose plus de l’agrément de IATA. Plus question d’exercer son métier. L’entreprise est quasi condamnée… à disparaitre, avec ses 30 salariés !

IATA s’en fout. Cette « association », qui a quand même bien besoin des distributeurs agences de voyages, telle ces grands cartels venus du sud, a imposé sa loi, brute et sans vergogne : « vous voulez vendre des billets d’avion, payez ». Et de plus en plus fréquemment. N’oublions pas que les critères financiers imposés aux distributeurs sont drastiques, quasi à la limite des pratiques commerciales en vigueur dans le monde.

Parce que ces compagnies aériennes, extrêmement fragiles, n’ont qu’une crainte : ne pas être payées par leurs distributeurs dont les défaillances, depuis des années, ne représentent qu’à peine 0,02%. Tandis que ces compagnies aériennes, depuis les cinq dernières années (je ne veux pas être méchant), ont défailli en nombre, plantant des milliers de passagers à travers le monde.

Et IATA, qui exige des cautions éhontées, des bilans sans aucune mesure avec les pratiques commerciales normales, refuse obstinément la mise en place d’une caisse de garantie – caisse à laquelle sont soumis tous les professionnels du tourisme.

Honteux. Inadmissible. Insupportable.

Mais IATA, cette hydre au monopole solidement ancré, n’en a rien à cirer. D’ailleurs, Fabrice Dariot, très abattu mais néanmoins combatif, n’a à l’heure actuelle toujours pas réussi à trouver un interlocuteur. A croire que la bande IATA est dirigée par ChatGPT !

Je remarque au passage que parmi les différents ministres des Transports, européens comme français, personne n’a osé lever le petit doigt, depuis le temps que le problème existe. Pas de vagues, surtout.

Même la DGCCRF, pourtant plusieurs fois alertée, saisie notamment par les Entreprises du Voyage, n’a pas daigné bouger. Rien, nada, que tchi !

Iata, tel le dictateur de Russie, ne connaît qu’une loi : la sienne ! Ce n’est plus supportable.

Bourse des Vols a entamé une procédure en référé, dont les débats devraient avoir lieu fin août. C’est trop long, beaucoup trop long.

Il s’agit de la vie d’une entreprise… et de ses collaborateurs.

Ministre Beaune, ministre Lemaire, ministre Grégoire, il faut agir. Et vite.

3 commentaires
  1. Franck Montbard dit

    et que font les agences ?
    IATA est un syndicat MONDIAL des compagnies aériennes.
    les agences de voyages sont au mieux représentées par l’ECTAA au niveau européen, mais ça ne fait pas le poids…

  2. Reise dit

    Lorsque j’étais Agent de Voyages, immédiatement, dès le début de ma carrière il y a bientôt 40 ans, j’avais été frappée par cette organisation « monstrueuse » et tentaculaire. Avec des règles changeantes et parfois stupides, des normes innombrables et des ARM qui pleuvaient dès qu’on faisait une petite erreur. Nulle, nulle archi nulle IATA. J’avais été également stupéfaite, lorsque, en voyage à Montréal, j’avais vue une convention de cette IATA se dérouler, à grands frais (Hôtels 5*, etc…) dans cette belle ville. Voilà à quoi sert la rançon prélevée par cette dinguerie anachronique.

  3. Gaston dit

    Évidemment Dominique Gobert à 100 fois raison !!! Que font nos beaux ministres? Arrêtez de vous promener dans vos jolis costumes et agissez pour une fois !!

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