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L’édito de Dominique Gobert : Volotea, le bât qui blesse ?

Ça faisait longtemps. Voilà maintenant que la France, selon le syndicat SNPNC-FO, aurait accordé à Volotea, une dérogation lui permettant de ne pas respecter le Code du Travail « pour l’ensemble de son programme de vols » …

Caramba ! Serait-ce une distorsion de la concurrence à l’insu du plein gré des compagnies aériennes desservant le territoire français ? A travers la DGAC, l’Etat français pourrait-il favoriser une compagnie étrangère – Volotea est espagnole -au détriment des compagnies nationales ? Difficile à croire.

Il est vrai que cet été, Volotea a taillé des croupières à Air France sur ses lignes intérieures, ce qui s’explique assez facilement si l’on compare les tarifs entre ces deux transporteurs. D’ici à affirmer, comme le fait le SNPNC-FO, que l’Espagnole pratique une sorte de « dumping social », il n’y a qu’un pas que le syndicat franchit allègrement !

Dominique Gobert, éditorialiste (DR:JP Leclerq)

Cela étant, la plupart des compagnies low cost qui opèrent en France ne sont pas particulièrement respectueuses des règles du travail. On se souvient des déboires juridiques de Ryanair ou d’EasyJet…

Et pourtant, il semble que la saga des « bizarreries sociales » soit quasi de mise pour ces compagnies low cost. Malheureusement, au mépris des règles non seulement sociales, mais surtout pour la sécurité des vols, donc des passagers.

Objectivement, il paraît difficile de croire que l’Etat français cautionne de telles pratiques. Néanmoins, à la lecture du communiqué du SNPNC, face à la croissance de Volotea, on peut se dire qu’il y aurait peut-être anguille sous roche. Et je cite le SNPNC : « Cette montée en puissance est malheureusement alimentée par des dérogations accordées par l’État français via la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), qui exemptent Volotea de l’application du code du travail, notamment le code de l’aviation civile et le code des transports (…). Notre Syndicat est effaré par le silence de l’Administration face à cette situation ».

Du coté de Volotea, comme à la DGAC, la réponse, si tant est que cela en soit une, c’est « circulez, y’a rien à voir ». Quant au cabinet de ministère en charge des Transports, il y a bien longtemps que l’il refuse de me parler, ce qui est fort dommage. Mais ainsi va le monde.

Serait-ce donc, comme le suggère mon camarade Peltier, une façon déguisée de la part de l’Etat de désenclaver certaines régions « sinistrées en transport du fait de sa propre incompétence ». La question mérite d’être posée… et il y a longtemps que l’on n’en est plus à une incohérence près.

A moins que le missile balancé par le SNPNC ne soit téléguidé par, au hasard, notre compagnie nationale, soucieuse de préserver son hégémonie… historique mais de plus en plus fragile ?

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