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L’édito de Dominique Gobert : Air Belgium à terre, et Iata s’en moque

Une fois de plus, une compagnie aérienne laisse à terre ses passagers, brutalement et sans état d’âme. Air Belgium a annoncé cette semaine que tous ses vols sont annulés à partir du 3 octobre.

Comme d’habitude, les passagers qui ont réservés leurs tickets après le 3 octobre n’ont plus qu’à se lamenter. Les plus riches n’auront qu’à sortir à nouveau leur argent et racheter, s’ils en trouvent, un autre billet. Souvent plus cher.

Quant aux voyagistes ou agents de voyages, dans le cadre de voyages à forfait, ils n’ont d’autre choix, eux aussi, que de repayer un nouveau billet à leur client.

Dominique Gobert, éditorialiste (DR:JP Leclerq)

Parce qu’une nouvelle fois, une compagnie aérienne, souvent très mal gérée, se souciant peu de ses clients, a trouvé la parade immédiate pour ne pas rembourser ses clients lésés. Du moins, pas immédiatement. En effet, Air Belgium a non seulement bloqué dans le système Iata/BSP tout processus de remboursement, mais de plus a lancé une demande de procédure de réorganisation judiciaire, pour geler et renégocier sa dette sur cinq ans. Une sorte de « chapitre 11 » belge.

Avec ce plan, qui a de fortes chances d’être accepté, les passagers devront attendre une bonne année avant d’être remboursés.

Comme l’indique Frank Oostdam, président de l’association européenne Ectaa, « ce mépris flagrant des droits des passagers est en contradiction avec le règlement européen sur les droits des passagers aériens (règlement 261/2004), qui stipule que les passagers ont droit à un remboursement dans les sept jours suivant l’annulation d’un vol ».

« La faillite et la cessation subséquente des activités des compagnies aériennes constituent un problème grave, qui rend les consommateurs vulnérables et les met à rude épreuve sur le plan financier. Depuis 2017, il y a eu plus de 140 faillites de compagnies aériennes, et les répercussions de ces défaillances ont été largement ressenties. » Les passagers qui ont réservé des forfaits de voyage sont mieux protégés, mais les voyagistes doivent alors « obtenir des billets alternatifs pour leurs clients, généralement beaucoup plus chers. Dans le même temps, ils ne sont pas remboursés pour les vols ».

Que dire, si ce n’est que tout ceci est absolument honteux. Que Iata et son indécrottable arrogance s’en moquent comme de leur première chemise. Et que, en gros, « circulez, y’a rien à voir ».

Depuis combien de temps les professionnels du tourisme, qu’ils soient belges, allemands ou français, réclament-ils que les compagnies aériennes cotisent à une caisse de garantie ? Les voyagistes, les agents de voyages y sont bien tenus, eux. Ça leur coûte d’ailleurs fort cher…

Quant aux Commissaires européens, on va éviter de faire des vagues. Pourtant, lors de la prochaine mandature, la nouvelle Directive européenne sur les voyages à forfait devrait être révisée. Il serait peut-être temps de non seulement protéger les consommateurs, mais aussi les professionnels qui, utilisant les services des transporteurs aériens, deviennent également des consommateurs.

N’est-il pas ?

Même pas en rêve !

1 commentaire
  1. Hafsia Hedy dit

    Les commissaires européens, vous parlez de ceux qui exigeaient le remboursement des agences de voyage dans les 14 jours aux consommateurs et se battaient contre les bons à valoir !

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