L’édito de Dominique Gobert : Dariot et NDC, son nouveau roman…
GDS, NDC, cent fois sur le métier remettez votre ouvrage ! Fabrice Dariot, chef de la Bourse des vols, n’y va pas par quatre chemins, affirmant sans faillir que les GDS auront le même sort que la défunte Kodak.
Toujours prêt à pourfendre chaque fois qu’il trouve une incongruité, le Dariot. Quitte à se fâcher avec un ami, avec parfois un peu de mauvaise foi. Ce n’est pas moi qui vais lui en vouloir !
Et, en plus, il écrit bien.
Bourse des vols, on le sait, utilise à plein GDS et autres systèmes de réservation aériens. Depuis maintenant dix ans que IATA, cette hydre dictatoriale qui se plaît à pénaliser ses distributeurs, a lancé sa nouvelle norme « NDC », c’est une guerre larvée qui se poursuit.
Dans une récente interview accordée à L’Echo touristique, Dariot considère que « les agences de voyages ne sont pas les seules victimes du NDC » et de la « une régression fonctionnelle » que la norme incarne.
Lorsque qu’on lit attentivement l’analyse que livre Fabrice Dariot, lequel me semble un peu timoré sur les véritables raisons de la « naissance » de NDC, la réalité est là : NDC n’est, ni plus ni moins, qu’une mauvaise exploitation des GDS !
NDC aurait du – et Dariot a entièrement raison – faciliter la vie des distributeurs, principalement les agences de voyages. NDC aurait ainsi profité, à l’intérieur des GDS, de la technologie adaptée au mouvement du monde : présentation du siège, services à bord… de manière conviviale et plus simple que les lignes de codes incompréhensibles pour un non-initié.
Or NDC, au niveau des facturations, changements ou modifications, est un véritable parcours du combattant pour l’agence. Et encore, comme les compagnies utilisant NDC ne proposent pas l’intégralité de leur offre, c’est extrêmement pénalisant.
Mais, pour en revenir au fond du sujet, pour les compagnies aériennes, peu importe l’efficacité et surtout leur propre productivité. C’est uniquement, je maintiens, une simple question d’argent !
N’oublions jamais que, dans les temps où le monde allait bien, les GDS ont été créés par et pour le plus grand bien des compagnies aériennes.
Mais au bout du compte, les transporteurs, au lieu de poursuivre le développement, ont préféré céder leurs GDS respectifs, au plus grand profit d’Amadeus et autres Sabre, lesquels, forcément, ont voulu rentabiliser leurs systèmes.
Sauf, comme le dit très justement Dariot, qu’au lieu de poursuivre un développement plus adapté au monde technologique nouveau, ils se sont contentés de laisser… passer le train.
Exactement comme Kodak en d’autres temps, la comparaison est totalement juste !
Trop tard ?