L’édito de Dominique Gobert : qui l’eut crû ?
En voilà des nouvelles qu’elles sont bonnes… et assez surprenantes. Ryanair, la compagnie de l’inénarrable O‘Leary qui signe avec Amadeus, la SNCF qui signe un accord « longue durée » avec les agences… Caramba !
Qui l’eut crû ? Ryanair, la compagnie irlandaise aux pratiques sociales parfois étranges, jusqu’à présent inébranlable dans son système de distribution, annonce que ses vols seront accessibles via Amadeus à la fin de l’année.
Voilà une virevolte étonnante mais qui, peut-être, laisse supputer que la compagnie aérienne n’est peut-être pas aussi à l’aise dans ses baskets qu’elle l’affirme.
Et pourtant, si j’en crois le communiqué publié, ça va plutôt pas mal pour l’Irlandaise : « Ryanair est à la tête de la reprise du trafic aérien après le Covid-19, avec 115% de son trafic avant la pandémie, ce qui en fait l’un des choix les plus fiables pour voyager ». Bon, si O ’Leary le dit, pas de raisons de douter.
Et tant qu’à faire, il en profite astucieusement affirmant sans vergogne que sa compagnie « propose des correspondances, des fréquences, une ponctualité et des tarifs leaders sur le marché européen… ». D’accord, mais si ça fonctionnait si bien, pourquoi entrer dans un GDS ? A moins, bien sûr, que finalement, Ryanair ait eu (enfin) la révélation et découvert qu’un GDS pouvait encore améliorer sa distribution. Va-t’en savoir, Charles.
Et, juste pour le « fun » comme on dit en Irlandie, cette justification terriblement tendance : grâce à cet accord avec Amadeus, je cite, « non seulement l’offre de voyages élargie de Ryanair peut générer des économies substantielles pour les clients, mais elle les aidera également à gérer leur empreinte carbone et à améliorer leurs références ESG, avec les plus faibles émissions de CO2 par passager/km de toutes les grandes compagnies aériennes européennes, une réalisation soutenue par sa stratégie de décarbonisation Pathway to Net Zero by 2050. Il s’agit d’une mission clairement partagée par Amadeus, et le nouveau partenariat contribuera à exposer ces offres écologiquement efficaces à un public encore plus large ».
Je n’aurai qu’un mot : c’est du grand O’Leary !
Et puis, un coup de chapeau n’allant jamais seul, c’est aussi du grand Mas (Entreprises du Voyage/EdV), lequel, tel le pitbull, ne lâche pas grand-chose. Surtout quand l’os est de grande qualité.
En effet, après des mois de discussions, parfois musclées, mais néanmoins courtoises, la SNCF accepte que ses Ouigo, les trains low-cost, soient distribués en agences de voyages, notamment via les GDS.
Et pour faire bonne mesure, un nouveau contrat entre EdV et la dame de fer est conclu pour une durée… de cinq ans !
Finalement, quand on veut, on peut.
