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L’édito de Dominique Gobert : Juniac s’en va… en laissant son testament

Il s’en va dans quelques jours, Alexandre Begougne de Juniac. Dans quelques jours, l’homme qui présida aux destinées d’Air France, puis dirigea le « machin » Iata terminera son mandat. Et comme il ne sait pas faire simple, il a écrit, pour ses successeurs, une sorte de testament…

L’homme qui, quelques mois plus tôt, suppliait « à genoux » les passagers lésés par les annulations de vols d’aider les compagnies en acceptant des avoirs très aléatoires plutôt qu’un remboursement, voit son mandat à la tête de l’Association internationale du transport aérien (Iata) s’achever dans quelques jours.

On ne peut pas dire que sa présence à la tête de Iata aura changé la face du transport aérien. Pas plus d’ailleurs que sa présidence d’Air France n’aura conduit la compagnie aérienne à envisager un avenir plus serein…

Mais bon, sic transit gloria mundi, comme on dit dans les chefs d’œuvre de la littérature.

Et, comme le soulignent nos confrères des Echos, il se livre, en forme de testament (ça, c’est moi qui le dit) à une « analyse sans concession des forces et des faiblesses du transport aérien dans cette crise ».

Il démarre fort, Begougne Juniac en lâchant un pontifiant (pas le souverain, non) : « les compagnies aériennes vont renforcer leurs engagements environnementaux ». Ben, c’est une évidence et ça fait longtemps que les avionnistes réfléchissent au problème. Et que les aéroplanes polluent de moins en moins, bien que pour Greenpeace, on préfère peindre un avion en vert… Autant empêcher les baleiniers nippons de flinguer les cétacés, autant aller peinturlurer un avion qui ne vous a rien fait relève de la plus grande débilité.

Dominique Gobert, éditorialiste

Au gré du testament de Juniac, je relève encore un truc marrant, je cite : « la crise actuelle, elle, ne remet pas en cause le modèle économique du transport aérien. Elle découle du fait qu’on a interdit aux gens de voyager ». Ben tiens, comme aurait dit La Palisse ou la Mère Denis, « ça, c’est sûr ».

Et de demander aux Etats, « un plan de réouverture des économies et frontières cohérent avec la stratégie vaccinale et de tests ». La bonne blague, personne n’y a surement pensé parmi les dirigeants de la planète.

La où Alexandre le bienheureux a une « vision » claire, c’est lorsqu’il annonce – et je re-cite – que « le transport aérien est à la fois un secteur à la pointe de l’innovation, mais qui continue à fonctionner avec des règles des années 1950. On en est encore à la convention de Chicago (1947) et à l’attribution bilatérale des droits de trafic ! Un peu partout dans le monde, la compagnie nationale reste considérée comme un actif essentiel pour la souveraineté et l’économie du pays. » Il a totalement raison, sauf que Iata – plutôt que de tenter une rénovation – a préféré taxer encore et toujours ses propres distributeurs.

Bien sûr, la défense de l’environnement, dit le patron qui part. D’accord, seulement, il faut que les Etats participent activement. « Nous sommes prêts à utiliser de nouveaux carburants, plus verts, mais il y en a peu… et c’est beaucoup trop cher. »

Damned, bien sûr !

Un tacle bien senti sur les possibilités de fermetures de lignes aériennes au profit du train, « une mauvaise chose pour les compagnies comme pour les villes concernées (…). Comme si le train, entre la construction de la ligne et le fonctionnement de ses infrastructures, n’était pas, lui aussi, producteur de carbone. »

Heureusement, en conclusion de cette « analyse sans concession », le bon Juniac croit dur comme fer (sic) que le transport aérien est le « business de la liberté ». je crois à l’intelligence humaine quand elle est stimulée par un mélange d’intérêts et de convictions. Et c’est le cas pour le transport aérien dans la lutte contre le réchauffement climatique. »

Nous voilà rassurés.

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