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L’édito de Dominique Gobert : une bruxelloiserie de plus ?

A croire que Bruxelles et ses divers commissaires font tout ce qu’il faut pour empêcher l’Europe d’être au même niveau que les autres pays. Le tourisme et le transport ne représentent visiblement pas grand-chose pour ces têtes pensantes (?)…

Depuis des années, on assiste régulièrement à la chute brutale de compagnies aériennes étrangères. Parfois des entités improbables, mais qui laissent sur le carreau des milliers de passagers. Ces derniers n’ont pour tout recours que leurs yeux pour pleurer, et l’argent pour racheter un nouveau billet.

Même chose aussi pour les professionnels du tourisme…

Tout ça parce que, contrairement aux autres secteurs de la profession, les compagnies aériennes ne sont pas assujetties à caisse de garantie aérienne. Bon nombre de compagnies que je qualifierais de « voyous » en profitent largement.

En théorie, ce serait donc à la Commission européenne de légiférer afin que chacun soit placé au même niveau.

Et ça fait des années que les professionnels réclament.

Dominique Gobert, éditorialiste

Jusqu’ici, peine perdue : les commissaires s’en cognent. Face à ce ras le bol général, pour une fois, associations de consommateurs et professionnels du voyage s’unissent dans le combat commun, afin, dans une lettre ouverte, de réclamer à Bruxelles l’instauration de cette caisse de garantie aérienne.

Grâce à l’ECTAA (notre EdV européen) et les représentants des consommateurs, qui pointent la faillite de87 compagnies aériennes entre 2011 et 2019. Il est temps, poursuivent les signataires, que Bruxelles instaure cette caisse de garantie.

Mais la Commission européenne préfère sans doute favoriser les extra-Européens grâce à une nouvelle « Bruxelloiserie » constatée ces jours derniers.

Lors de leur dernière réunion à Bruxelles, le 6 décembre, les ministres des Transports ont en effet décidé que les compagnies aériennes, jusque-là très « aidées », devraient payer leurs émissions de carbone pour les vols européens. Les quotas gratuits dont bénéficiaient nos compagnies seront supprimés dans les trois ans à venir.

« Nous félicitons le groupe d’États membres et le commissaire Vălean qui ont exprimé aujourd’hui leur ferme soutien public en faveur du ciel unique européen (SES2+). Il est grand temps de parler et il est honteux que certains États membres continuent de bloquer une solution européenne qui débloquerait jusqu’à dix pour cent de réduction des émissions de l’aviation tout en plaidant pour des interdictions de vol et pour déchirer le marché unique de l’aviation. »

Bien sûr, Arthur. Pendant ce temps, les compagnies extra européennes pourront, sans vergogne, continuer leur business, pénalisant ainsi nos entreprises.

Marc Rochet, patron d’Air Caraïbes, rencontré durant la récente Convention du Cediv, ne décolère pas : « on voudrait nous abattre que l’on ne s’y prendrait pas autrement », dit-il, ajoutant que « le ministre français des Transports n’a pas été vraiment… efficace ».

Il serait peut-être temps que Bruxelles prenne conscience qu’il existe une vraie vie.

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