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Europe : quelles sont les destinations victimes du surtourisme ?

En Europe, plusieurs destinations explosent les compteurs lorsqu’il s’agit de rapporter le nombre de touristes au nombre d’habitants.

C’est un fléau dont beaucoup de destinations ont longtemps voulu taire le nom… avant de finir par s’attaquer au problème. Ou du moins d’essayer. Qu’on l’appelle surtourisme ou pic de fréquentation, le résultat est le même : trop de monde au même endroit, au même moment.

En tête de liste, Dubrovnik remporte la palme du surtourisme, selon une infographie réalisée par Statista s’appuyant sur les données d’Holidu, recensant les villes européennes accueillant le plus grand nombre de touristes par habitant. Un classement qui s’appuie sur les données de 2019, année record pour nombre de destinations. Avant que le Covid ne donne un coup d’arrêt brutal au secteur à l’échelle mondiale, mettant en évidence pour beaucoup la nécessité de repenser leur schéma de développement touristique.

« La Croatie ne se résume pas à Dubrovnik, martelait il y a quelques mois Daniela Durica Mihalic, la directrice de l’Office de tourisme de Croatie en France, lors d’une interview à L’Echo touristique. La stratégie de la destination a évolué pour convaincre les touristes de s’aventurer au-delà de la « perle de l’Adriatique ». « Cela fonctionne très bien », estime Daniela Mihalic Durica, qui précise que ces dernières années, la région de Split est devenue la région préférée des Français. Pour y parvenir, la destination a concentré toutes ses campagnes de communication sur des régions méconnues. « Les compagnies aériennes suivent, et ça c’est essentiel. »

Car sans liaisons aériennes pour accéder à des destinations moins fréquentées, pas de répartition des flux possible. Mais pour convaincre les compagnies d’ouvrir de nouvelles liaisons, il faut de la demande… Un vrai casse-tête pour certaines destinations.

« On ne veut pas que ça devienne Disneyland ici »

Emblème du tourisme de masse, Venise décroche la deuxième place de ce classement. En 2019, le maire de la ville appelait l’Unesco au secours, envisageant de demander à ce que la ville soit mise sur la liste des sites en péril pour la préserver. Sans suite. Pour réguler la fréquentation, la Sérénissime s’est rabattue sur un projet de taxe touristique. Mais la mesure divise et tarde à voir le jour. 

Bruges occupe la 3e place de ce classement. Face au tourisme de masse, le maire de la ville belge a lui aussi exprimé son ras-le-bol en 2019, arguant de la nécessité de « contrôler un peu plus le flux » pour ne pas que « ça devienne Disneyland ici ». La destination a ainsi décidé de ne plus faire de promotion pour les excursions à la journée sur certains marchés, dont Paris, voulant convaincre les touristes d’y rester plusieurs jours, de visiter les musées et de fréquenter les restaurants. Au lieu de visiter la ville en trois heures au pas de charge. En 2019, sur les 8,3 millions de touristes recensés à Bruges, 6 millions n’y avaient passé que la journée.

Une équation difficile à résoudre

Comme l’Italie, qui compte aussi Florence (6e) dans ce palmarès, la Grèce y figure aussi à deux reprises. On y retrouve les villes de Rhodes (4e) et d’Héraklion (7e). Affichant elle aussi sa volonté de mieux réguler les flux touristiques, la Grèce ne peut toutefois éluder une réalité : le tourisme représente 25% de son PIB. Reykjavik (5e), Amsterdam (8e), Berlin (9e), Tallinn (10e) se font aussi une place dans ce classement. Tout comme la France. Paris arrive ainsi en 12e position. Lundi, Olivia Grégoire, ministre déléguée en charge du Tourisme, a présenté un plan d’actions pour accompagner les professionnels. En France, 80% de l’activité touristique se concentre sur 20% de notre territoire, a indiqué à cette occasion le gouvernement. Sa rivale, l’Espagne, deuxième destination mondiale, est assez étonnamment absente de cette liste. Dès 2017, les manifestations « anti-touristes », à Barcelone notamment, avaient attiré l’attention du monde entier sur ce phénomène. « Tourist, go home », pouvait-on lire sur les murs de la ville. Si l’équation reste difficile à résoudre au regard des enjeux financiers, la prise de conscience, elle, est désormais clairement ancrée.

1 commentaire
  1. Brahim Djellouadji dit

    Excellent article,
    Un cri d’alarme collectif.
    Un appel à co responsabilité des voyageurs et des organisateurs.

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