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Surtourisme : le plan du gouvernement en 10 points

Le gouvernement apporte sa pierre à l’édifice contre le surtourisme et dévoile son plan pour réguler les flux touristiques.

Le surtourisme fait désormais partie intégrante des problématiques qui se posent aux professionnels du tourisme. Mais pas que : habitants, défenseurs de l’environnement et commerçants n’hésitent plus à s’emparer de la question pour faire entendre leurs voix pour protéger leurs intérêts. C’est pour accompagner tout ceux qui font le tourisme en France que le gouvernement a élaboré un plan d’actions pour une meilleure gestion des sites touristiques. Un plan découpé en quatre axes et que L’Echo touristique résume en 10 points.

  1. Le lancement d’une plateforme numérique regroupant de nombreuses ressources liées à ces thématiques. « La France est la première destination touristique au monde, mais nous manquons cruellement de données. Nous allons donc monter un observatoire national des sites touristiques majeurs pour créer une base d’information et des indicateurs partagés qui faciliteront le travail d’analyse des flux », explique Olivia Grégoire, ministre déléguée au Tourisme. La plateforme sera développée par Atout France, et lancée au premier semestre 2024.
  2. La publication d’un guide pratique relatif à la gestion des flux touristiques. Dans la même logique de partage d’informations, le guide sera rédigé par un groupe de travail constitué d’acteurs institutionnels, de chercheurs, de fédérations professionnelles. Ensemble, ils définiront les notions de « surtourisme », « surfréquentation » et « pics de fréquentation » afin de permettre une compréhension commune du phénomène. Sa publication est prévue d’ici la fin 2023.
  3. Une campagne de communication nationale, chapeautée par Atout France, viendra renforcer les dispositifs de communication déjà en place pour la promotion d’un tourisme plus durable. Son objectif ? Sensibiliser le grand public français et international à adapter ses choix de destination et de calendrier, mais aussi ses gestes sur place (gestion de l’énergie, de l’eau, des déchets…). La campagne sera initiée début 2024.
  4. Travailler avec des influenceurs spécialisés dans la promotion des destinations touristiques. Concrètement, un groupe de travail sera lancé à la fin 2023, pour qu’ils adaptent leur communication et n’encourage pas la fréquentation de sites touristiques et qu’ils participent à la sensibilisation de la clientèle touristique à son impact sur les destinations.
  5. Appuyer l’attractivité des métiers participant à la gestion des flux touristiques. Selon le gouvernement, ces métiers sont méconnus, et les compétences manquent au sein des collectivités locales et des gestionnaires de sites touristiques. Avec, au cœur de l’enjeu, le traitement des données liées aux flux touristiques. Cette thématique sera à l’honneur de la deuxième édition de la Semaine des métiers du tourisme, prévue au premier trimestre 2024.
  6. Mieux intégrer les attentes des populations locales dans les politiques touristiques. Il n’est plus envisageable de conduire une politique de développement touristique qui ne tiendrait pas compte des aspirations des locaux. Un groupe de travail, en lien avec ADN Tourisme et les offices de tourisme, sera lancé fin 2023 pour identifier les dispositifs favorisant l’acceptabilité du tourisme par les populations locales.
  7. La création d’un observatoire national des sites touristiques majeurs permettra d’harmoniser les mesures de flux touristiques réalisées par de nombreux territoires ou sites touristiques. Atout France pilotera donc l’agrégation des flux locaux des sites en tension, en proposant une méthodologie commune. Ces informations complèteront les données de France Tourisme Observation et permettront d’ajuster les stratégies de gestion des flux.
  8. Les territoires seront accompagnés dans leur possibilité d’acquisition d’outils de mesure des flux touristiques. Les solutions de mesures existantes requièrent des moyens financiers pour leur acquisition mais aussi leur exploitation. Des moyens parfois trop importants pour les collectivités. Ainsi, l’Etat va accompagner les collectivités dans l’achat de ces solutions (via la Banque des Territoires). Les collectivités rurales pourront également recourir aux volontariats territoriaux en administration, et ainsi disposer d’un financement de 50% pour le recrutement d’un chargé de projet spécialisé dans l’analyse de données et dans le montage de projets d’ingénierie variés relatif au tourisme et à la mobilité.
  9. Mesurer l’acceptabilité des flux touristiques auprès des populations locales en pérennisant l’enquête initiée par Atout France à l’automne 2022. L’enquête sera désormais réalisée tous les deux ans, et portera un regard particulier sur différents sites touristiques cibles. La prochaine publication est prévue en 2024 et les enquêtes de terrain commenceront au premier trimestre de la même année.
  10. Accompagner la montée en compétence des acteurs du tourisme sur la gestion des flux. L’objectif de cette mesure est de renforcer les catalogues et dispositifs de formation à destination des professionnels du tourisme. La création d’outil de sensibilisation et de formation en ligne à destination de l’écosystème touristique est notamment prévue. Encore une fois, c’est Atout France qui développera ces outils, en lien avec les professionnels et les territoires. Lancement prévu début 2024.

« C’est à l’Etat, main dans la main avec les territoires, avec les sites touristiques, de mettre en place des méthodes pour informer les touristes et les habitants, ou encore d’accompagner les communes dans les mesures de gestion des flux », explique Olivia Grégoire.

D’après l’Organisation mondiale du tourisme, 95% des touristes mondiaux visitent moins de 5% des terres émergées, dont la France.  En France, 80% de l’activité touristique se concentre sur 20% de notre territoire, selon le gouvernement.

Les conséquences sont multiples : hausse du prix de l’immobilier dans les zones touristiques, impacts néfastes sur l’environnement… Sans parler d’un effet de « rejet » des touristes par les populations locales voire d’opposition à des projets d’infrastructures touristiques.

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