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Surtourisme : le maire de Venise appelle l’Unesco au secours

Excédé par le tourisme de masse, le maire de Venise demande à ce que la Cité des Doges soit placée sur la liste du Patrimoine mondial en péril.

Le paquebot de croisière qui fonce droit sur les quais de Venise aura sans doute été l’épisode de trop. Le maire de Venise, Luigi Brugnaro, a fait part lors d’une interview rapportée par le Point.fr de son découragement face à la gestion des effets délétères du tourisme de masse, se disant “abandonné”. “Je vais écrire à l’Unesco et leur dire : messieurs, mesdames, veuillez nous ajouter à la blacklist. Mettez que la cité de Venise est en danger pour la bonne raison que nous nous sentons en danger. Le ministre (des Transports) ne nous est d’aucune aide. Venise est en danger.” Si l’appel est surprenant, l’Unesco avait déjà pris les devants. Dès 2017, l’institution avait demandé au gouvernement italien de prendre des mesures pour protéger la ville avant 2021,menaçant de mettre la ville sur la liste des “sites en péril” pour la préserver. Etre inscrite sur cette liste permettrait notamment à la Cité des Doges de limiter l’afflux touristique. Cette liste vise à protéger des sites historiques et naturels des conflits armés et de la guerre, mais aussi de la pollution, des catastrophes naturelles et autres facteurs qui peuvent endommager des sites au patrimoine mondial, dont le développement incontrôlé du tourisme. “Ces sites en danger peuvent être en situation de « péril prouvé », quand il s’agit de menaces imminentes spécifiques et établies, ou en situation de « mise en péril », quand ils sont confrontés à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur leurs valeurs de patrimoine mondial », détaille l’Unesco.

54 sites inscrits sur la « blacklist » à travers le monde

L’inscription d’un site sur la liste du patrimoine mondial en péril permet au site concerné de recevoir une assistance immédiate dans le cadre du Fonds du patrimoine mondial. Cette mesure permet également d’alerter la communauté internationale « dans l’espoir que celle-ci se mobilise pour sauver les sites concernés ». Y figurent notamment le centre historique de Vienne, inscrit en 2017 en raison de projets de construction de tours au centre de la capitale autrichienne, la vieille ville de Jérusalem et ses remparts, inscrite depuis 1982 ou encore le parc des Everglades, aux Etats-Unis, depuis 2010. Au total, 54 biens sont répertoriés à travers le monde. 

Venise s’efforce depuis plusieurs années de prendre des mesures pour tenter de contrôler le tourisme de masse et l’activité des bateaux de croisières. Initialement annoncé pour cet été, un projet de taxe pour les touristes devrait normalement entrer en vigueur en septembre. Qualifiée de “taxe de débarquement”, cette mesure destinée à limiter les effets du tourisme de masse pourrait rapporter jusqu’à 50 millions d’euros par an selon les premières estimations de la commune. « Les coûts pour nettoyer le centre historique et pour sa sécurité sont spéciaux et ont été supportés pendant des années par les Vénitiens », avait souligné en janvier Luigi Brugnaro (centre droit) lors de l’annonce de cette mesure, cité par le quotidien La Repubblica. « Merci a tous ceux qui dorénavant nous aideront à garder Venise propre, en permettant aux Vénitiens de vivre plus convenablement », avait-il ajouté en présentant ce projet. Selon la saison, cette taxe pourra aller de 3 à 10 euros par personne, mais les modalités n’ont pas encore été précisées. Chaque année, 30 millions de visiteurs se rendent à Venise. Une démarche qu’envisagent d’autres villes comme Bruges ou Edimbourg.

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