Baromètre Mabrian/L’Echo touristique : quelle est l’attractivité de la destination France à l’automne 2023 ?
L’Echo touristique publie la sixième édition du baromètre trimestriel et exclusif de l’attractivité de la destination France, réalisé par le fournisseur spécialisé dans l’analyse de données Mabrian.
Pour estimer l’attractivité de l’Hexagone sur une saison, Mabrian s’appuie sur les recherches de vols dans le pays d’origine effectuées du 1er juillet au 30 septembre 2023, pour des séjours compris entre le 1er octobre et le 31 décembre. Et il les compare aux données enregistrées à la même période, en 2019, avant la crise sanitaire. Une méthodologie qui permet à Mabrian de définir l’attractivité de la destination France.
Pour le spécialiste de la data touristique, « les recherches de vols vers la France atteignent désormais les niveaux pré-crise Covid et les dépassent ». C’est le cas des marchés brésiliens (+56%), indiens (+54%) ou sud-coréens (+45%). Les marchés émetteurs dits « traditionnels », comme les États-Unis (-6%) ou le Royaume-Uni (-1%) se rapprochent de leurs niveaux d’avant-crise. Les marchés chinois (-64%) et japonais (-17%) sont toujours en retrait significatif.
Le nombre de sièges vers la France se rapproche de 2019
Mécaniquement, le nombre de sièges entre la Chine (-52%), le Japon (-34%) et la France en est affecté négativement. Au global, l’accessibilité aérienne de l’Hexagone retrouve son amplitude avec une légère baisse (-2%) du nombre de sièges disponibles vers la France par rapport à l’exercice 2019. « Cela s’explique du fait d’une connectivité moindre depuis plusieurs pays européens (Allemagne, Belgique, Autriche ou encore Pays-Bas », et, bien sûr, des lents redémarrages des marchés asiatiques, selon Mabrian.
La France perd d’ailleurs du terrain sur ce dernier point. En effet, l’Italie (+15,4%), l’Espagne (-2,6%) ou encore le Royaume-Uni (-6,5%) ont récupéré ou presque leurs niveaux de 2019 en termes de connectivité aérienne avec la Chine. L’Allemagne (-27%) demeure en retrait mais fait donc mieux que l’Hexagone.
Par ailleurs, les tensions au Proche-Orient entraîneraient une frilosité de certains marchés, selon Mabrian. « Une première chute des recherches est constatée le 7 octobre, ainsi qu’une deuxième diminution le 14 octobre (-14%) », explique le fournisseur. Après plusieurs mois d’une hausse des recherches de vols vers l’Hexagone, le mois d’octobre présente donc un niveau inférieur à 2019.
Une attention particulière sur le marché américain
Pour Mabrian, « la différence de -16% entre les niveaux observés en 2019 et 2023, est due au marché américain (conjuguée à une demande très modeste depuis le Japon et la Chine, déjà observée avant les récents événements) ». Pour autant, il n’existe pas de « tendance globale qui confirmerait le ralentissement de l’attractivité » de la France, mais une attention particulière doit être portée à l’égard du marché américain.
Dans l’hôtellerie, les tendances sont inchangées. La France demeure plus onéreuse que ses principaux concurrents, une analyse faite tous les trimestres par Mabrian. La hausse des prix hôteliers, à l’exception des établissements 5-étoiles, est pourtant bien plus importante en Espagne qu’en France. En moyenne, sur les marchés étudiés, les tarifs hôteliers sont légèrement supérieurs à 10%. Cette inflation va se poursuivre mais sera « bien moins importante » qu’en 2019, estime Mabrian.
Ce nouveau baromètre confirme finalement les précédents. A savoir que le marché se remet encore en place après la crise sanitaire. Les flux européens semblent bien relancés, mais les stratégiques marchés asiatiques demeurent discrets. D’autant plus en ce qui concerne les voyages en France, alors que l’image de la destination, à l’international, a été marquée par plusieurs événements récents renforçant un certain sentiment d’insécurité pour certains marchés.
A lire aussi :
