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Venise : les billets sont en vente pour visiter la ville

Le site d’achat de billets permettant de s’acquitter de la taxe touristique vient d’être mis en ligne. Il en coûtera 5 euros aux visiteurs ne restant que la journée.

C’est une première mondiale, mais « pas la révolution », concédait il y a quelques mois le maire de Venise, Luigi Brugnaro. Un « premier pas », en tout cas, d’un « système destiné à réglementer l’accès des visiteurs à la journée », pour contrer les effets délétères du tourisme de masse. 

Depuis mardi, les visiteurs peuvent acheter leur billet d’entrée dans la Cité des Doges, s’acquittant ainsi de la taxe de cinq euros appliquée au printemps et l’été aux voyageurs ne restant qu’une journée.

Sur une période allant du 25 avril au 14 juillet, pendant 29 jours au total, les touristes journaliers devront acheter ce billet pour entrer dans la vieille ville entre 08h30 et 16h00 locales. Le site d’achat de billets a été mis en ligne mardi, en anglais et en italien.

Certains voyageurs en seront toutefois exemptés. C’est le cas notamment des visiteurs de moins de 14 ans, des étudiants ou des membres des forces de l’ordre. 

Un projet sans cesse reporté depuis 2019

Aucun nombre limite de visiteurs n’est prévu dans le cadre de ce programme qui a eu bien des difficultés à voir le jour depuis l’annonce du projet, en 2019, projet alors loin de faire l’unanimité.

Les autorités avaient alors estimé que ce droit d’entrée pourrait rapporter jusqu’à 50 millions d’euros par an. « Les coûts pour nettoyer le centre historique et pour sa sécurité sont spéciaux et ont été supportés pendant des années par les Vénitiens », avait alors souligné Luigi Brugnaro. « Merci a tous ceux qui dorénavant nous aideront à garder Venise propre, en permettant aux Vénitiens de vivre plus convenablement », avait-t-il ajouté.

Mi-septembre, la ville de Venise, emblème du tourisme de masse, avait échappé de justesse à l’inscription au patrimoine mondial en péril de l’Unesco. Cette liste vise à protéger des sites historiques et naturels des conflits armés et de la guerre, mais aussi de la pollution, des catastrophes naturelles et autres facteurs qui peuvent endommager des sites au patrimoine mondial, dont le développement incontrôlé du tourisme.

Les experts de l’Unesco avaient pourtant recommandé fin juillet le classement « en péril » de Venise, un joyau menacé par un tourisme trop important et le réchauffement climatique, du fait de mesures « insuffisantes » prises en Italie pour lutter contre la détérioration de ce site.

En 2019, c’est le maire de la ville qui avait lui-même demandé à ce que la Cité des Doges soit placée sur la liste du Patrimoine mondial en péril. Le paquebot de croisière qui avait foncé droit sur les quais de Venise avait sans doute été l’épisode de trop.

3,2 millions de touristes à Venise en 2022

Ces dernières années, Venise a multiplié les mesures pour tenter de limiter l’impact négatif de l’activité touristique. Les plus gros bateaux de croisières ont été repoussés à distance du centre historique en août 2021, la ville a également déclaré la guerre aux magasins de souvenirs à bas prix. Tout récemment, la destination a également décidé d’interdire les groupes de plus de 25 personnes. Et dès 2017, la Sérénissime avait édicté douze règles à l’attention des voyageurs, s’efforçant de les encourager à adopter des comportements respectueux de la ville et de ses habitants.

Quelque 3,2 millions de touristes ont passé la nuit dans le centre historique de Venise en 2022, selon les données officielles, un chiffre qui n’inclut pas les milliers de visiteurs qui s’y rendent seulement pour la journée.

Reste à savoir quels seront les bénéfices concrets de ce dispositif sur la préservation de la ville. Si dans le sillage de Venise, certaines destinations ont annoncé vouloir mettre en place une taxe touristique, d’autres pays, comme la Thaïlande, ont fait savoir récemment qu’ils y renonçaient, au moins le temps que l’industrie touristique se rétablisse complètement du Covid. D’après un article du Figaro, cette taxe n’a en effet pas les faveurs du nouveau gouvernement, qui a pris ses fonctions en août 2023.

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