L’édito de Dominique Gobert : quand c’est bien, faut le dire
C’est une tradition, cette période est celle des congrès, conventions, de nos instances professionnelles. Après Manor, c’est jusqu’à demain en Sicile la Convention des indépendants, ces Cédiviens joyeux… Juste avant Selectour la semaine prochaine.
Une fois de plus, ce Cediv fait fort. Malheureusement et pour une rare fois, je n’ai pu y assister mais je suis quasi en direct leurs pérégrinations. Faut dire que, à lire leurs échanges, non seulement on travaille, mais on rigole bien. Et l’on découvre aussi les charmes de cette Sicile si proche de notre pays.
Ce qui me fait d’ailleurs penser à un autre temps, il y a plusieurs années – comme le temps passe vite – où, un beau jour une dame, italienne de surcroît, a piqué la grosse colère. Cette dame en a eu marre du peu de considération que les grands réseaux d’agences de voyages montraient envers elle, petite agence indépendante à l’époque, et envers ses nombreux confrères et sœurs.
Et comme cette dame a le sang chaud, et l’esprit de justice, elle a décidé de créer le Centre d’études des indépendants du voyage (Cediv).
Ce qui a créé un sacré remue-ménage dans le landerneau.
Adriana Minchella et ses quelques copains et copines n’ont pas cédé. Le réseau, de 230 adhérents et bientôt 260, est non seulement bien vivant, mais il occupe toute sa place parmi le monde du tourisme français.
Tout en gardant cet esprit de famille, ce regard permanent sur un mode qui change… mais qu’on ne comprend pas toujours et surtout un souci quasi permanent de « ne pas être en retard ». Quand c’est bien, intelligent, parfois un peu maladroit, il faut le dire. Et c’est fait !
Avant la trêve de Noël (que l’on espère réelle et pacifique), se tiendra le congrès de Selectour… en Jordanie. Erreur disent certains, cet homme est fou. Et pourtant le congrès se tiendra à Amman, malgré la tourmente qui englobe cette région du Moyen-Orient.
Cet homme que d’aucuns méprisent (ou envient), je l’ai aussi connu il y a fort longtemps, lors d’un congrès également. Nous étions, au cours d’un de ces monstrueux repas qui ponctuent ce genre de manifestation, assis à la même table, face à face.
Il était extrêmement réservé, ne parlant pratiquement pas. Anecdote rigolote, il avait réclamé du poulet au lieu du poisson que l’on nous servait, d’un air tellement malheureux que je n’avais pu m’empêcher de sourire.
C’était Laurent Abitbol bien sûr.
Que de chemin parcouru depuis, pour cet homme qui, après avoir longtemps écouté, observé, analysé, a réussi à créer non seulement une gigantesque société mais également à faire de Selectour un réseau très rentable pour tous ses adhérents.
Nous avons eu une longue conversation ce matin, au sujet bien évidemment de la tenue de ce congrès en pays… délicat. Je l’ai senti sourire au téléphone. « Pour la première fois, m’a-t-il dit, je n’y vais pas particulièrement serein. Mais je crois à la paix dans le monde et ce congrès sera une formidable réussite pour le tourisme. »
En tout cas, chez nos professionnels (et pardon Adriana), on en a ! Et ça fait du bien.
