L’édito de Dominique Gobert : mémoires d’avenir…

Rassurez vous, lecteurs, vous êtes bien en train de lire l’édition du week-end de L’Echo touristique, magnifique média de la presse professionnelle touristique, comme son nom l’indique. A l’époque d’ailleurs, le tourisme n’était qu’une très vague notion, réservée à certains « aventuriers », tels ceux que j’ai lus et relus avec délectation et surtout envie : Kessel, Monfreid, Blaise Cendras et bien sûr, le bon vieux Jules… celui qui faisait le tour du monde à bord d’engins volants !

Aujourd’hui, à l’heure où j’écris ces lignes, le tourisme est devenu une vaste économie, essentielle pour de nombreux pays, y compris le nôtre. Et cette économie est en train de subir les affres d’un monde en plein délire, pour ne pas dire en pleine déliquescence. Une économie qui résiste encore et toujours, mais qui souffre.

Pourtant, l’envie de voyager de la part de l’ensemble des habitants de cette planète devient de plus en plus grande. Pas seulement par envie de loisirs ou de détente, mais aussi par envie de découvrir « les autres ». On constate d’ailleurs que depuis quelques années, les pays plutôt délaissés par ce tourisme, tels les Emirats Arabes, le Qatar, l’Arabie Saoudite font preuve d’une fréquentation de plus en plus forte…

La guerre en Ukraine a freiné, vers les pays de l’est de l’Europe, cette migration touristique. Et c’est hélas loin d’être fini. Au détriment de certains de nos voyagistes spécialistes.

Au Moyen-Orient, c’est aussi dramatique. Car c’est toute une partie du monde qui risque de s’embraser… et peut-être plus. Avec ces vieux relents de haine, de racisme et surtout d’antisémitisme, vieux machin ignoble qui perdure depuis des siècles.

Je lisais ce jour, alors que le trafic aérien se redresse, cette étude de Forwardkeys, laquelle révèle que les réservations aériennes auraient chuté de 20% au cours des trois semaines qui ont suivi l’attaque du 7 octobre, par rapport à la même période de 2019. Les réservations de vols en provenance d’Europe auraient baissé de 17%, d’Asie-Pacifique de 38%, des pays du Moyen-Orient de 12%, d’Afrique de 20% et d’outre-Atlantique de 4%. Sans surprise, dans la région touchée par le conflit, c’est Israël qui a le plus souffert. Les réservations auraient chuté de 178%. Mais ce n’est pas tellement mieux en Arabie saoudite (-67%), en Jordanie (-54%), au Liban (-45%), ou en Égypte (-35%).

Que dire ?

Dans les prochains jours vont se tenir successivement deux congrès de professionnels du tourisme. Le Cediv a choisi la Sicile, partie sublime de cette belle Italie. Le thème est totalement en phase avec la situation actuelle du monde « qui change et auquel on ne comprend plus rien » ! Je ne sais pas si nous trouverons des solutions, mais au moins on y pense et c’est bien.

Et puis, surtout dirais-je, la grande convention annuelle de Selectour, de Laurent Abitbol, qui doit, du moins pour le moment, se dérouler en Jordanie.

Connaissant un tout petit peu le camarade Abitbol, je ne le vois pas renoncer, malgré la situation. Mais c’est gonflé.

Et, si cette manifestation est maintenue, j’y vais !