L’édito de Dominique Gobert : qui perd… gagne !
Ça devient une sorte d’habitude et c’est parfois un peu lassant. Chaque congrès de professionnels du voyage fait systématiquement référence à l’antagonisme entre Air France, la SNCF et les distributeurs.
Il est vrai que les uns et les autres ne sont pas tout à fait d’une transparence et d’une innocence parfaite. Pourtant, sans vouloir stigmatiser Air France, ainsi que la SNCF, les professionnels ne sont pas tout le temps d’une objectivité parfaite.
C’est d’ailleurs bien pour cette raison que les négociations entre ces protagonistes sont ardues, comme il a été rappelé au 12e congrès Selectour. Avec, à l’issue des discussions, un gagnant et… un moins bien loti, pour parler politiquement correct.
Lors de grands rassemblements professionnels, c’est un peu la même chanson chaque année, ce qui m’étonne.
Le problème reste entier et chaque « interlocuteur » ne peut se passer l’un de l’autre, malgré de réciproques dénégations.
Que mon camarade Abitbol, président du directoire de Selectour, tape à bras raccourcis sur Air France, c’est de bonne guerre. Qu’Air France cherche, par tous les moyens, à imposer ses objectifs et ses envies, c’est aussi de bonne guerre. J’avoue au passage que, malgré les seaux de m… que son représentant prend sur la tronche, Air France est toujours présente financièrement et moralement à ces grands rassemblements. Idem pour la SNCF.
En même temps, comme aime à le dire Président Macron, les professionnels n’ont pas non plus tort. Que ce soit Air France ou la SNCF, ces deux entreprises, endettées au-delà de la raison, vivent en grande partie, des subsides de l’Etat. C’est à dire de l’ensemble de la population dont vous et moi faisons partie.
Ce qui donne également raison à Laurent Abitbol, lorsqu’il prévient les compagnies aériennes en général, et Air France en particulier : « Une chose est sûre, les compagnies, vous avez du boulot, du boulot de respect de vos clients agents de voyages et vos clients finaux. Nous sommes vraiment considérés comme la dernière roue de la charrette. Nous voulons négocier win-win. Actuellement, nous perdons. »
Ben oui, cher Laurent, comme je le disais plus haut, dans les affaires comme dans la vraie vie, il y a toujours cette « différence ».
Pourtant, si je ne m’abuse, le « conseiller et ami » de Laurent Abitbol, le redoutable Sarko plaidait pour le « travaillez plus, gagnez plus ». Pourquoi ne pas appliquer cette maxime en permettant aux distributeurs de « vendre plus en étant payés plus » ?
Le jeu du « qui perd gagne » en quelque sorte.
Mais ce que j’en dis…
